The Alfe Wars [terminée]

Chapitre 47

A peine la porte de ma chambre passée, je me précipite pour ranger mon matériel dans ma cachette favorite. Mon placard. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler une cachette mais ça fera l'affaire. Ce n'est pas comme s'il n'y avait trente-six mille endroits qui peuvent camoufler mes grenades.

— Chérie, tu es prête ? On va dîner.

Ma mère s'appuie sur le battant de ma porte et me regarde, les bras croiser sur sa poitrine.

— J'arrive, ne t'inquiète pas.

Elle continue de me dévisager.

— Maman... ça va ?

— Oui oui. Je voulais savoir ce que c'était ce que tu as ramené à la maison. Ah et aussi, c'était sympa avec Will ? s'enquit-elle après s'être assise sur mon lit.

— Oui, c'était... surprenant.

J'aurai pu m'abstenir de laisser planer le mystère, et m'en tenir à un basique « c'était intéressant, Will est très gentil », mais ma mère n'aurait pas été dupe.

— Écoute Emelyne, en ce moment tu es ailleurs, tu veux m'en parler ? S'il se passe quoi que ce soit, je peux t'aider.

Elle remet l'une de ses mèches blondes derrière son oreille. Elle appréhende ma réaction, un sourire encourageant aux lèvres.

— Non, tout va bien, j'ai juste un peu peur pour la suite. Maintenant on rentre dans le vif du sujet, tout ce pour quoi on se prépare depuis le début va devenir congret. On va élaborer une stratégie. On va se battre.

Oui. On va se battre contre des gens de notre espèce, pour s'entraîner à vaincre nos ennemis, qui peuvent potentiellement être dans le même camps que nous.

A quel moment la situation a-t-elle dégénérée pour qu'on en arrive là ?

— C'est bien, tu as de l'ambition. Cependant, n'oublie pas que celui qui vise trop haut se prend en plein visage la flèche qu'il a tiré. C'est une question de gravité, dit-elle avec un clin d'œil.

* *

*

Je trottine jusqu'à notre tronc où Laura me salut d'un hochement de tête. Samuel, quant à lui, se contente de mâcher et de déclarer quelque chose d'incompréhensible à mon intention. Je ris.

— Hey, comment allez-vous ? je demande en m'asseyant à côté de Romain qui me fait une accolade.

— Super et toi ? répond ce dernier. Je ne sais pas vous mais j'avais hâte que ça se finisse. C'était intéressant mais un peu ennuyeux.

— Tu ne veux plus devenir peintre ? s'enquit Louna en se laissant choir sur le tronc à mes côtés.

Nous lui disons bonsoir avant que Romain ne réponde.

— Si... Mais il m'a appris que des choses « classiques ». Je me rends compte avec le temps que ce n'est plus ce que je recherche.

— Et tu recherches quoi ? soupire Laura d'un air lasse, mais elle proteste pour la forme.

— Quelque chose de plus... innovateur ? Du jamais vu. Je ne veux pas m'arrêter à la forme, mais que ça vaille la peine qu'on explore le fond.Vous voyez ?

Il triture son bol avec ses couverts. Il est en pleine réflexion, c'est touchant. Je ne comprends pas tout ce qu'il raconte au quotidien au sujet de son art, mais j'ai saisi l'essentiel ce soir. Il veut explorer. J'ai hâte de voir où cela va le mener.

— D'ailleurs, Emelyne, tu en es où avec Lucas ? demande la blonde d'un air inquisiteur, un sourcil haussé.

Toutes les têtes convergent vers moi. Je me fige, ma pique à dents à mi-chemin de ma bouche.