The Alfe Wars [terminée]

chapitre 31

 — Hum... treize !

Laura lève les yeux au ciel, repoussant ses cheveux courts derrière son oreille d'un geste impatient.

— C'est jusqu'à dix, espèce de limace écrasée.

Samuel s'offusque.

— Comment tu m'as appelé ? crie-t-il.

— Tu as très bien compris. C'est quand tu veux pour choisir un nombre de UN à DIX, insiste-t-elle. C'est fou, j'ai l'impression que tu auras beau grandir, ton cerveau fera toujours la même taille qu'il y a quinze ans.

— Moi, au moins, je grandis, Lolo.

Laura bondit sur ses pieds et se place devant Sam, les jambes croisées. Elle tapote sa tête.

— Ça ne t'empêche pas de te faire battre dans toutes les disciplines par une minus, ricane-t-elle. Sinon, j'ai une suggestion à te faire... ça reste entre toi et moi, hein ?

Sa démarche est ridicule étant donné que Romain, Louna et moi assistons à l'échange, mais elle a toujours aimé les shows. Un peu plus et je retourne chercher un goûter, ces deux-là sont hilarants.

Ça fait une heure que je les observe se jeter la balle à tour de rôle.

— Je t'écoute, répond Sam en se redressant, sa moue attentive accompagnée d'un rictus séducteur.

Elle se penche puis murmure :

— TU VAS CHOISIR UN NOMBRE OUI OU NON ?

Son cri le fait sursauter d'un moins deux pieds. Il se met debout en tendant ses bras pour se protéger de la folle furieuse qui lui fait face. Laura le fixe, habillée d'un t-shirt large tombant au milieu des cuisses. Je me mets derrière lui, à quatre pattes pour que Laura le pousse sur moi. Il atterrit sur les fesses en grommelant pendant que je rigole à m'en étouffer sur l'épaule de ma complice.

— Vous avez quel âge sérieusement ? grommelle-t-il.

— Suffisamment pour t'écraser sur tous les fronts, réplique-t-elle en lui envoyant un baiser. Le jour où je ne serai plus capable de te surprendre, je m'engage à enseigner mon art un apprenti.

— En disant préférer mourir que de t'avoir comme prof, je pense pouvoir affirmer que je pense comme la plupart des gens.

Il éclate de rire tout seul.

— Bah quoi ? Ne me dis pas Louna qu'elle ne te ferait pas courir quatre fois plus que Daniel Craw !

— Tu ne comprends rien à l'art, répond-t-elle en souriant.

— Je suis d'accord avec Louna, renchérie Romain. La dernière fois qu'il est venu chez moi, Samuel a confondu le rouge andrinople et le rouge d'aniline.

Un silence lui répond.

— C'est logique. Tout le monde connaît la différence entre... quoi déjà ? je glousse.

Laura applaudit une fois, puis deux, puis trois, d'une tête affligée.

— Je me suis toujours demandée comment tu parvenais à plomber l'ambiance avec des trucs incompréhensibles.

— Roooh ça va, quand tu te mets à parler d'étranglement je hoche la tête alors que je ne sais pas s'il faut tirer le bras ou le cou.

— En général c'est le bras, parce que son cou n'est pas extensible mais...

— Je me suis compris, dit-il avec un sourire mutin.

— C'est l'essentiel, admet Louna en gloussant.