The Alfe Wars [terminée]

Chapitre 15

Je me précipite vers l'armurerie avant qu'elle soit assaillie par les nouveaux arrivants qui n'hésite pas à user de violence. Les armes les plus basses sont celles qui sont prises en premiers. Logique. Ce sont les meilleures, les plus dangereuses et les plus prisées. La rangée du bas est composée de façon aléatoire de snipers, de mitraillettes et toutes sortes d'armes automatiques, de longues dagues fines et de courtes épaisses. Il y a même des épées enrobées dans du tissu pour éviter les blessures potentielles. Elles ont toutes disparues. La dernière vient d'être prise par Lucie qui vient de se dépêcher de choisir une arme blanche.

Pour ma part, j'escalade en vitesse l'armurerie pour d'admirer celle qui me correspond le mieux : l'arc. Je redescends en espérant trouver des armes de qualités supérieures mais je me fais ballotter dans tous les sens par mes « ennemis », tous plus possessifs les uns que les autres. Un petit poignard qui paraît pratique à saisir m'interpelle. Je le range dans un étui que je saisis avant qu'il se fasse rafler comme les autres même si j'ai toujours refusé que mon père m'explique comment l'utiliser correctement. Pour le revolver, les derniers qui restent sont rechargeables. Je ne pourrais tirer qu'une balle à la fois si j'en prends un.

Je le sens mal.

Je m'écarte de la marée humaine en écopant de traînées rougeâtres le long de mes bras. Une fille me saisit par les cheveux et tire d'un coup sec. Ma tête heurte le sol dans un bruit sourd. Un ballet magnifique composé de lumière et d'étoiles se joue devant mes yeux. Une pulsation élit domicile derrière mes paupières. Je prends appui sur mes paumes avec la force qui me reste et me relève. Je me masse les temps en ignorant la folle qui vient de me projeter. Si j'avais dû me venger pour chaque blessure occasionnée, peu de personne seraient encore en train de se débattre sur cette stupide place.

Je m'éclipse, avec discrétion cette fois-ci. Mes amis ont-ils réussi à venir jusqu'ici ? Si oui, leur choix est-il satisfaisant ?

J'imagine Samuel se prendre un coup de coude en plein visage, le sang asperger son visage... J'espère de tout mon cœur qu'ils ne sont pas blessés.

Je m'éloigne le plus possible de la foule jusqu'à heurter quelqu'un. Quand il hausse un sourcil, je m'écarte avec un sourire gêné. C'est vrai que croiser une personne nerveuse n'est pas très courant après une bataille digne de la projection de la guerre des Alfes...

Les gens le font exprès ou c'est moi qui suis irritée ?

Je croise les doigts pour trouver mes amis un grand sourire aux lèvres, satisfaits de leur performance.

Mon regard tombe sur la blonde avant même d'avoir commencé à les chercher. Romain et Laura m'attendent près d'un énorme nœud surnommé l'Œil du poussin par Samuel. Où est-il lui aussi ?

Je me précipite vers eux.

— Oh, vous avez réussi !

Ça me fait un bien fou de voir qu'ils vont bien.

— Où sont Louna et Samuel ? demandé-je sans leur laisser le temps de s'expliquer.

Romain rigole à voix basse puis entoure mes épaules d'un de ses bras. Il me sourit comme si tout ce qui venait de se passer n'était qu'une fabulation. C'est que nous espérons tous. Que ce jeu soit plaisanterie qui sert à tester les jeunes sur leurs responsabilités. J'aimerai tellement que ce soit le cas...

— Louna s'occupe des blessés, ne t'en fais pas, il y en a peu.

Sa tentative pour me rassurer est couronnée de succès. Je ne m'inquiétais pas vraiment pour Laura, Je sais qu'elle aurait rendu coup pour coup si on l'avait ne serait-ce qu'effleurée. Louna est plus douce, elle aurait protégé son visage mais n'aurait jamais riposté.