Prologue

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ELLA

10 ans plus tôt : 

 Je fixe le sol verdoyant du haut de mon arbre. Je n'ai jamais vu autant de beauté que dans la nature. La lumière qui se réverbère sur la mousse, les plantes qui se déploient. . . C'est un spectacle magnifique. Je souris à Théo, assis à côté de moi. Ses yeux verts lui confèrent un charme mystérieux et ses fossettes le rendent irrésistibles. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau. 

Bon. . . la forêt est à égalité avec lui.

Je me redresse, les bras écartés pour m'offrir aux rayons de soleil. Je me sens bien et en sécurité. Il m'observe, ses cheveux châtains flottant dans le vent. Il étire ses lèvres charnues dans un sourire lumineux.

— Alors, on redescend ? me taquine-t-il.

Je rouvre les yeux puis secoue la tête, amusée. Mon dos craque quand je tends les bras vers les cieux en poussant un bâillement. Je m'accroupis à son niveau en lui lançant une pichenette sur le nez.

— Le dernier en bas partage son dîner ! je m'écrie avant de m'élancer dans le vide.

Je pousse un hurlement de joie à l'état pure avant d'attraper une liane qui pend le long du tronc d'un arbre. Ce sentiment est le meilleur qui soit, il n'y a rien de comparable. La sensation de planer est si enivrante ! Les cheveux qui vous fouettent le visage, la gravité, la vitesse. . . Toutes ces perceptions qui procurent du bien-être et de l'excitation.

Je me balance au-dessus d'une étendue de mousse et de fougères avant dans saisir une autre en effectuant un salto. Théo me rejoint et me dépasse la tête en bas, non sans me gratifier d'un clin d'œil complice. Hors de question que j'aille chasser ce soir ! Je rejoins une branche à plus d'une centaine de mettre de hauteur et prends appui dessus. Je vais gagner cette course folle aujourd'hui, il faut au moins qu'il perde une fois.

En me propulsant, je manque de dépasser de peu Théo. Il m'attend sur le toit de la cabane. Notre cabane. Construite par deux Alfes âgés de huit ans qui ne pouvaient pas se séparer plus d'une journée. Elle est cachée par les feuilles touffues et bénéficie d'un point de vue culminant au-dessus de la forêt, dans son intégralité. C'est devenu notre refuge. Nous l'avons construite en secret, personne n'est au courant de son existence, sauf ma sœur, mais c'est un secret entre Théo et moi.

Un sourire narquois illumine son visage quand il m'aperçoit.

— Tu te ramollies, ma vieille. Merci au fait pour le dîner, plaisante-t-il.

Je lui tire la langue et m'installe derrière lui. Il éclate de rire. Faire la course est devenu notre jeu préféré depuis que nous nous connaissons, c'est-à-dire depuis que nous sommes nés.

Nous écoutons le chant des oiseaux en discutant, profitant du coucher de soleil qui pare le ciel de magnifiques nuances dorées comme nous en avons l'habitude. Je ne me lasse pas de ce spectacle. Nous venons tous les jours jouir du calme ambiant et de cette vue incroyable. Notre excuse ? Ramener à manger évidemment. Il suffit de chasser quelques gibiers et nos escapades sont tolérées. Il est probable que nos seize ans jouent aussi en notre faveur.

Malheureusement pour lui, ses obligations d'homme au village ne lui permettent pas de rester longtemps avec moi. A peine une heure plus tard, il s'en va en saut de l'ange, deux doigts sur la tempe avec un sourire qui lui fend le visage en deux. Son rire grave résonne dans la forêt. J'adore ce garçon.

Ce n'est jamais ennuyeux d'être seule. Je peux continuer à tisser ou fabriquer des paniers tout en me ressourçant avec le silence et les bruits des animaux. C'est ainsi depuis que nous sommes majeurs. Les seize ans marquent la fin des enfantillages et le début des responsabilités.

Une fois mon carquois posé sur l'un des murs, je m'assois au bord du vide. Mes pieds se balancent au-dessus du précipice, inconscients du danger.

Ma concentration est destinée aux fils à entremêler. Il faut que je finisse ma pièce ce soir. La tranquillité de la fin de la journée m'accompagne à chacun de mes gestes.

Mais aujourd'hui, quelque chose me perturbe. Aucun oiseau ne chantonne, aucun rumph ne brame. Pas le moindre petit bruit habituel. La forêt est silencieuse.

C'est calme.

Trop calme.

Au même instant je vois une flèche fondre sur moi.


♡ ♡ ♡ ♡

Heyyy !

bienvenue sur ce prologue ^^

Vos impressions ? (sivouplé XD)

J'ai écrit ce chapitre l'année dernière, à la sortie du confinement. J'ai fini le roman le premier septembre de cette année 2021. Oui j'écris lentement snif.

J'espère que vous avez envie de lire la suite parce qu'elle arrive très prochaînement ! ;)

PS : Je suis désolée de tuer mes persos dès le début :')

Kissouille <3

The Alfe Wars [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant