The Alfe Wars [terminée]

Chapitre 3

Mes pas semblent légers sur l'écorce. J'avance au rythme de la musique produite par les musiciens. Elle est violente, puissante et remplie de détermination. Comme nous lors de l'Affrontement.

Les instruments créent des sons métalliques, les cordes grattent contre du fer, de la pierre voir des crins. Chacun de mes pas est en harmonie avec la pulsation.

J'arrive à faire abstraction de l'endroit où je me trouve et surtout pour quelle raison je m'y trouve. Je chantonne les notes dans ma tête. Mes oreilles sont excellentes, et j'ai le don de connaître le nom chaque son. On appelle cela l'oreille absolue. Autant dire que dès que j'entends de la musique, ma concentration est proche de zéro. Je me mets même à me balancer tout en observant les feuilles couvertes de banderoles aux noms des différentes équipes. Une foule grandissante se rapproche de la scène où se trouve Olivier.

Mes parents sont devant moi, la mine mélancolique où un semblant de sourire orne cependant leurs lèvres. De tous les jours de l'année, celui-ci est le pire de tous pour cette famille.

Une batterie se déchaîne tandis que la musique explose. Mes yeux se perdent dans l'attroupement, à la recherche d'une certaine amie. Je regarde partout, au cas où... Qui sait où elle peut aller se fourrer.

Pour l'instant l'ambiance reste enjouée, mais c'est surtout dû aux t-shirts noirs que tout le monde arbore. Personne ne sait qui est qui.

Je me tourne vers les musiciens, pour voir si elle est en train d'embêter son père, le batteur du village. Il se déchaîne sur les caisses comme si sa vie en dépendait, mais aucune trace de sa fille. Il est tranquille. Pour le moment.

Après dix minutes de recherche intensive, je la trouve vers le seul endroit que je ne voulais pas voir.

L'armurerie.

Évidemment.

– Hey Jacqueline ! Qu'est-ce que tu fais là ?

– Salut la gueuse, me répond-t-elle, le nez plongé au-dessus d'un carquois aux flèches aiguisées qui me fait frissonner d'horreur. Je cherche THE arme.

Je lève les yeux au ciel face à son sourire diabolique.

Il y a des dizaines de centaines d'armes différentes, c'est assez compliqué de faire son choix. Enfin pour moi, c'est vite vu. Je vais prendre la première que j'apercevrai puis m'écarter, avant de me faire ensevelir par la marée humaine composées de mes compatriotes transis d'amour pour ces jouets, lors de l'Attribution.

Leur seule vue fait naître un frisson glacé le long de mon échine. Heureusement que les bouts de métal sont enveloppés de peinture lors de l'Affrontement, sinon j'en ferai une syncope.

— Ça va bientôt commencer, tu viens ?

— Depuis quand ça t'intéresse cette mascarade ?

— Depuis que j'ai vu un beau brun, je lui glisse avec un clin d'œil.

Ça a le mérite de l'intriguer car elle remonte son petit nez froncé dans ma direction.

— Quel genre ?

— Du genre rebelle et dédaigneux mais prince charmant.

Elle relève brusquement la tête, faisant voler ses cheveux blonds.

— Merveilleux. Où est-il ?

Mon sourire en coin parle pour moi. Elle fronce les sourcils.

—Tu ne sais même pas, je parie...

D'un sourire moqueur, elle m'attrape le bras et me tire vers la foule. Elle se dirige vers un groupe de jeunes mais sur le chemin, nous rencontrons mes parents qui la saluent avec chaleur.