Chapitre 52

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Les derniers jours d'entraînements se sont déroulés à la perfection. On est uni, sur un même front. On se comprend d'un regard. Il n'y a plus qu'à espérer que ce ne soit pas le cas des autres aussi. Et si on arrivait à battre nos adversaires parmi les Rouges parce que nous les connaissons par cœur à présent, justement ?

Ces derniers doutes m'oppressent un peu, mais mes camarades arrivent à me détendre d'un sourire. Ça fait du bien de savoir qu'on peut compter sur eux.

- Alors, prête pour ce dernier jour ? s'enquit Eliott en souriant.

J'adore ce garçon. Il sourit tout le temps avec ses fossettes adorables. Il tient plus du « mignon » que de « l'intimidant » malgré sa haute stature, mais il ne faut pas se fier aux apparences, c'est un Défenseur redoutable.

- Oui ! J'ai hâte d'en finir, mais je stresse beaucoup pour l'Affrontement et toi ?

- Ça va, on a une équipe de choc, répond-t-il avec un clin d'œil.

- Nouvelle équipe aujourd'hui. Venez tirer les papiers, dit Théo.

On pioche des papiers au hasard. Les équipes qui en résultent sont souvent déséquilibrées mais cela nous permet de nous entraîner à être efficace même quand une partie de la notre est touchée.

Aujourd'hui, je suis... Verte.

Je me dirige vers mes coéquipiers, et heureusement il n'y a pas Lucie.

Je me fige. Il n'y a pas Lucie, ah ça non.

Mais Lucas, ah ça oui.

A chaque fois que je croise Lucas à l'entraînement, je finis toujours par baisser le regard en premier. Il ne m'accorde qu'un seul coup d'œil avant de relever les yeux pour scruter l'horizon et continuer son chemin. Je culpabilise d'avoir cru que c'était lui l'auteur des menaces, et je déteste ça. Je suis un peu parano quand je suis seule désormais. Au moindre bruit, je sursaute. Théo a remarqué mon comportement étrange. Quand je me tourne vers lui, il plisse les yeux, comme le chat de Will. A peu de choses près, Théo est un Lucas, mais cent fois plus lumineux et chaleureux. C'est dire.

Je n'ose plus aller ailleurs que chez moi ou à l'entraînement. J'ai même hésité à demander à quelqu'un de me raccompagner à la maison, mais c'est un poil extrême. À peine.

En y réfléchissant, si c'était les Ombres qui en avaient après moi, je serai déjà morte, non ? C'est rassurant...

Je me poste devant Lucas, pour m'empêcher de le regarder.

- Alors, tu as retrouvé ton assassin ? souffle-t-il, toujours dans mon dos.

Je frissonne malgré moi, mais je ne réponds pas. C'est de la provocation.

- Si je devais suspecter quelqu'un, j'essayerai de savoir qui aurait des raisons de vouloir que je me taise, continue-t-il sans se soucier de mon silence.

- Tout le monde à des raisons de me vouloir morte, dis-je entre mes dents.

Il ne faut pas que je rentre dans son jeu. Il ne faut pas que je rentre dans son jeu.

- Ah oui ? Qui ? Je serai curieux de le savoir.

- Les traîtres comme toi, ceux qui ont un lien avec la mort de ma sœur, les Alfes de l'Ombre... Ah et j'oubliais, l'ensemble de la population locale parce que ma sœur est à l'origine de cette torture appelée « Choix des Élites », ricané-je d'un ton amer.

- Les traîtres comme moi voient le monde tel qu'il est. Et tu n'es pas blanche comme neige dans l'affaire, ne l'oublie pas. Mais je suis de bonne humeur aujourd'hui, je vais t'aider. Pour la simple et bonne raison que tu es trop proche du traître, dit-il avec une moue légèrement dégoûtée. Ils peuvent remonter à moi avec tes problèmes.

The Alfe Wars [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant