Repos et souffrance

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Je fus laissée seule dans ce placard ce jour-là. Aucune idée du pourquoi et du comment je me suis mise dans cette situation. J'étais certaine d'une chose : j'avais été battue pour la seule et unique raison que je pleurais la mort de ma meilleure amie.

Depuis quand on tabasse des gens qui souffrent de la perte d'un être cher ? Décidément, ici oui.  

Fin bref, je suis restée là, à regarder la porte comme une conne en pleurant. J'avais à peine digérer tout se qui c'était passé que on me foutait déjà de la merde en pleine figure. Quelle belle journée ! 

Je pleurais surtout pour la douleur. Ses soldats m'avaient ruer de coups, cent fois pire à ce que je m'attendais. J'aurais préféré un peu plus doux, quoi.

J'ai attendu, attendu jusqu'à temps que le Dr Daxton vienne me chercher. Au moins, c'était pas l'autre connard de scientifique. Sinon, ça aurait été une bien pire journée !

Il ouvrit la porte, découvrant un visage fermé, gêné. Pfft, il devrais surtout être gêné par son comportement lui ! 

- Ça va ?, dit t-il en regardant ses pieds. 

- En pleine forme. (étant couverte de sang de la tête au pied)

Il releva la tête retroussant ses lunettes. 

- Prête à partir ? 

Pourquoi il posait des questions ? Il pense vraiment que je serais gentille avec lui ? Il mérite de mourir comme les quatre autres. 

Voyant que je ne répondais pas, il vint à moi pour m'aider à partir. 

- Bats les pattes connard ! 

Il recula instantanément main en l'air. 

- Je veux vous poser quelques questions si vous voulez bien. 

- Je t'en prie, bégaya t-il.

Je me dandinais sur la chaise, j'avais énormément mal. 

- Je peux vraiment avoir des hallucinations ?

Il me regarda droit dans les yeux et dit :

- Oui, tout dépend de ton organisme. Alors oui, pour toi, ton corps a subi ces choses. 

Je lui envoya un regard noir qui voulait littéralement dire que j'avais envie de LE TUER.

-Et bien bravo, tout est de votre faute sale chien !

Il retroussa ses lèvres, hésitant à dire quelque chose. Il se décida enfin et opta de dire sur un ton doux :

- Ne t' inquiètes surtout pas, ce n'est pas si dangereux que ça. 

J'eus un bref rire. Je bouillonnais de colère, comment avait t-il osé dire ça ? J'aurais pu me blesser. Avec un élan de rage, je lui cracha au visage. 

- Bon, ramènes-moi du con, je souffre, dis-je en gémissant de douleur. 

J'étais dans mon donjon, sans aide médicale comme prévu. Je le dit depuis le début de toute façon. J'en profite pour me reposer et reprendre mes esprits en attendant que la douleur subie par ces salauds se dissipe. Et je nettoie mon visage à l'aide de mes mains. 


Depuis quelques temps, on avait atteint le maximum de patients: 715. Je pense que c'était quelques jours avant que je me fasse tabasser par des gardes. Au moins, ils n'allaient pas kidnapper d'autres innocents. Au moins que ça l'aurait été un mensonge. Mais non. Étrangement, c'était vrai. La preuve : aujourd'hui, je suis la seule patiente qui reste. 

Les dernières personnes qui avaient été admises avaient constatées des restes des vieux patients : cernés, blessés, malades. Quelle bel accueil. Ils avaient la frousse comme jamais. 

Après quelques heures où je m'étais faite tabassée, un garde me ramena au gymnase. Juste pour dire que je n'avais pas très envie. 

Assise seule, je me rappelais à quel point j'étais complètement perdue. Mes trois compagnons de routes n'étaient plus là. Les blagues de James me manquait, les histoires loufoques de Léna me manquait et la gentillesse d'Élise me manquait. 

- T'es bien amochée. 

Je releva la tête voyant un homme d'environ une trentaine d'années et un autre plus vieux. 

- Oui, dis-je en me frottant le visage. 

- Il t'est arrivée quoi ? 

En riant je dit : 

- Je me suis fait tabassée par eux, en montrant par le doigt des gardes. 

Le visage des deux hommes se décomposa face à mon hilarité. 

- Oh, c'est bon, on se fait chier ici, dis-je un peu  plus sérieusement. 

- Pour de vrai ? , dit le plus vieux encore sur le choc.

- Malheureusement oui. 

- Je suis désolé. 

- Pas grave, ça fait pas un gros changement. 

Ils se regardèrent encore choqués. Me questionnant, je leurs demanda :

- Depuis combien de temps vous êtes ici ?

- Deux jours, je crois, dit l'homme le visage fermé. 

- Bienvenue en enfer mes amis, dis-je faussement joyeuse. 

Pendant quelques minutes, personne ne reparla. Franchement, ça me posa aucun problème. Le gars au cheveux brun, le plus jeune, me posa une question :

- T'as quel âge ?

Je réfléchis. Ça faisait longtemps que je n'avais pas fêté mon anniversaire. 

- Euh, dix-huit je crois. 

Il eu un grand sourire. La voix du garde s'imposa à ce moment. Je me levis pour y aller. 

- À plus tard, ma belle. 

- Peu-être pas. Peu-être que je serai morte. Ou toi. Ou ton ami, dis-je avec hilarité en allant vers les portes. 


Maintenant il y a personne. Je suis seule, accompagnée d'un soldat et de trois scientifiques. Dont du Dr Williams et de Daxton.  Fâchant n'est-ce pas ? Bah non, sinon c'est pas drôle !

Patient 715Où les histoires vivent. Découvrez maintenant