Libérée

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J'ai fait mon choix. Je me sens vide. Tout autant que mentalement et physiquement. Ma vie est devenue triste il y a longtemps. J'envisage enfin la fin. Je pourrai être enfin libérée. 

Le suicide est la meilleure option qui s'offre à moi. 

Pour exécuter ce plan, je vais essayer de trouver un poison, un objet tranchant ou une corde. Peu importe, ça fera l'affaire. Et tout d'abord, il faut que je sorte. Souvenez-vous que, maintenant, les scientifiques acceptent que je sorte et que je aire dans les couloirs lugubres. Bien évidement, le militaire s'y était opposé, mais c'était deux contre un. 

J'observe mon petit corps frêle, marqué par toutes ses atrocités. Je hume mes cheveux comme j'ai l'habitude de faire et je me lève avec difficulté. Tout ces examens méticuleux et douloureux mont épuisée. La porte s'ouvre et je me lance à ma mission. 

Les couloirs sont vides et silencieux. Bien que j'essaye de trouver, beaucoup de portes sont fermées. Mais je ne perds pas espoir. Je trouverai. Je continue ma route vers un couloir aux murs bleus clairs. J'avoue, je ne vais pas souvent ici. Peu-être que la chance y sera. 

Je remarque une porte entrouverte. Je m'y dirige difficilement à cause de la douleur de mes os. Arrivée à celle-ci, j'observe. La pièce est presque remplie de cartons. La peinture jaune la rend plus chaleureuse. Je rentre. Comme si Dieu m'avait entendue, j'ouvre la première boite et j'y trouve un couteau bien tranchant. 

Enfin, je peux mourir. Mon temps dans ce monde s'achève. 

Alors que je retourne dans mon donjon pour accomplir mon dernier geste sur Terre, j'entends une voix. La première chose à laquelle je pense est de fuir pour ne pas que ces misérables me fasse subir autre chose. Cependant, je reste immobile au coin de l'entrée de cette pièce. J'écoute. Je crois entendre fredonner le Dr Williams. Ce pathétique, ce con, ce fils de pute de merde. Mais il me traverse une vive pensée. Je serre de plus en plus fort le couteau qui me fait subitement mal aux jointures. Aie,  dis-je. Voilà à quoi je pensais : Je veux me venger, je veux les tuer tous. 

Je prends une grande respiration avant de m'avancer sur la pointe des pieds. Je traverse le couloir en suivant cette maudite mélodie. Arrivée à la pièce, j'observe. L'homme trapu est seul, cigarette à la main en train de checker un document. J'avance telle une lionne prête à chasser. 

Couteau vers l'avant, je cogne fort. Il n'a même pas le temps de se retourner que le couteau est en plein dans son genou. Il tombe automatiquement en gémissant. Toute heureuse, je me dépêche de fermer la porte et je me retourne. À l'aide de mon pied, je le force à se coucher. Une envie de rire me vient quand je le voit se métamorphoser en un masque de peur, de peur de mourir. 

Avec entrain, je lui dit :

- Eh bah alors ! On dirait bien que le karma te frappe en pleine face !

- Sale conne, gémit t-il. 

En se tortillant à terre essayant d'enlever le couteau, je ris face à sa douleur. Enfin je peux lui faire ce qu'il mérite. Fouillant la pièce d'un oeil avisé, je trouve un tiroir. Ça me rappelle étrangement un truc. Bingo ! Un exacto.. Nous savons tous bien à quoi il va servir..

Le prenant dans mes mains engourdies, soif de vengeance, je me précipite sur Williams. Face à ce que j'ai dans les mains, il déglutit. À sa grande surprise, je le dépose à côté de moi. Avec toute ma force, j'essaye de redresser ce con debout. Il se débat, mais avec difficulté. Peu-être à cause du couteau, qui sais ? Je le redresse et il tombe sur des cartons derrière lui. Il est à moitié debout, mais ça fera l'affaire. 

Je prend une petite pause pour me calmer : toute cette énergie m'a donné mal au dos. Fichu traitement de merde, mais c'est fini. 

Reprenant mon souffle, je prend l'objet tranchant et je le plante dans une de ses côtes. Il se tort de douleur, entendant des mots inaudibles. Bien fait pour lui ! Je le retire, toujours déterminée. Il y a maintenant du sang sur tout son abdomen. Étrangement, il ne cri pas. Il en faut plus. Reprenant l'exacto, je coupe son visage avec de petites plaies. Il frémit, mais en vain. Je prend alors le couteau, le retirant. Il lâche un petit cri strident. Enfin, il souffre comme moi depuis un an. Il commence à brailler et je pénètre à niveau le couteau dans son pied. Il cri de plus belle. 

Patient 715Où les histoires vivent. Découvrez maintenant