Bien que maintenant c'est de la routine, il y a un an, ce ne l'était pas. Je découvrais de nouvelles choses chaque jour. Malheureusement, aussi déplaçantes et horribles que les autres.
Je voyais mes deux amies s'approcher de moi et la dame. Une lueur de soulagement se voyait dans les regards des filles, et c'était probablement mon cas à moi aussi. Je me leva et m'approchais d'elles, à une quarantaine de centimètres de la vieille femme. Mes bras s'enroulèrent automatiquement dans les bras de Léna et de Élise. Cette chaleur corporelle me ramenait un semblant de sécurité, et j'avais espéré que cela dure longtemps. Après ces accolades, je vis James qui était à côté de nous. Je fis de même, et je lui offris un câlin. Savoir que nous étions réunis me faisait du bien. Au moins, nous étions tous ensemble, ce qui se faisait plutôt rassurant.
La dame nous regardait avec de gros yeux et un sourire et c'était effrayant. A quoi pensais-Elle ? Ça ne semblait pas être agréable ici. Quel était la raison de son bonheur si soudain ? Comme si elle avait lu dans ma tête, elle répondît:
- Je me réjouit de vos belles retrouvailles, dit elle avec enchantement.Mes amis me renvoyèrent un regard de questionnement, et je leurs offrit de s'assoir sur les matelas. Ils acceptèrent et nous étions assis en indien accompagné de la dame. Leurs regards étaient restés les mêmes. James brisa l'ambiance en prenant mon poignet en fixant le bracelet.
- 512 ? , dit t'il.
- Moi c'est 518, continua t'il.
- 524, dit Élise timidement.
- Dt moi, 525, soupira Léna.
James continua:
- Je me demande à quoi sert ces numéros..Mon regard se retourna immédiatement sur celui de la dame qui était restée silencieuse. Les autres l'avaient remarqué et je finis par répondre:
- Elle, elle le sait.
Nos regards se reposaient maintenant sur elle avec insistance et elle parla :
- Ohoh, ça fait du bien de parler à des gens, se réjouissait-t'elle.
Elle continua;
- Je disais donc à votre amie...
- Leila.
- À Leila que signifiait le nombre ici en haut.
Tout le monde releva la tête et remarqua le nombre lumineux « 208 »J'avais sûrement la même attention de mes amis, je restais concentrée à ce que disait la dame. Ce monde nouveau qui s'offrait à nous, se posait tellement de questions non répondus, et nous avions l'occasion d'avoir ces réponses.
- Excusez-moi madame, mais allez-vous vraiment nous raconter ce qui se passe ici ?
- Bien sûr si vous le souhaitez. Ça me fait plaisir. Mais, sachez que, ce qui se passe ici, c'est ignoble et non semblable à l'homme. Mais bon, avec toutes ces atrocités qui se passait dans le monde d'avant et d'aujourd'hui, je me dis peut-être que c'est pas si surprenant que ça. Donc, où en étions- nous ?Ces phrases résonnaient dans mon cerveau quand nous l'avions rencontrés, et je me demandais pourquoi elle avait dit ça. Je peux vous dire que aujourd'hui, je comprends a cent pour cent les sens de ces phrases. Oh que oui !
Avec toutes nos attentions, elle continua:
- aah oui, donc, le nombre « 208 » que nous voyons en haut, est le nombre de jour qu'est actif ce laboratoire.
- Donc, c'est vraiment un laboratoire ?
- Oui. Et je peux vous dire que ici, vous n'allez pas avoir de plaisir. Alors, profitez de ces petits moments comme celui-ci, vous en n'aurez pas souvent.
- Que ce passe t'il réellement ici madame ?
- Pleins de choses. Pour commencer, ici, les scientifiques nous utilisent pour faire des expériences expérimentales. Avec ce Z-Virus, ils cherchent un vaccin contre le virus. Ils vont donc nous utiliser pour trouver ce fameux remède. Alors, ils ne vont pas hésiter à nous faire du mal, avec des piqûres, des opérations et je ne vous parle même pas des effets secondaires...
- Oh mon dieu, comment des êtres humains peuvent faire ça à d'autres ?
- Oh tu sais, ça ne m'as tellement surprise. C'est comme ça depuis la fin des temps.
- Mais pourquoi ils n'utilisent pas des volontaires ou des cannibales ?- Même moi je ne le sais pas.. En tout cas, c'est pas loin d'être fini..
- Comment ça ?
- Hmm, en voyant vos numéros, nous devrions être rendus au numéro 530-540. La règle ici est 715. 715 patients au total et pas plus. Ce nombre ci atteint, c'est terminé. Ça peut vous sembler énorme cinq cent personnes mais, il y a beaucoup de morts par journée. Avec tout ces traitements qui nous infligent, beaucoup succombent. Même moi ça m'étonne. Ça fait plusieurs mois que je suis ici, mais la survie des gens ici est de quelques mois seulement.. Comme si j'étais faite pour être ici. Franchement, qui voudrait être ici !
- Vous êtes de quel numéro ?
- Pardon mon petit. Hmm, 103. Tu sais, par mois, ils entrent entre une cinquantaine et une centaine de patients. Ce qui fait quelques patients par jour. En fait, je suis arrivé dans les débuts, tout était nouveau pour moi, mais ça fait bientôt un an que je suis ici et je ne suis même pas encore morte ! Mon mari a succombé après deux mois.. Donc vous n'imaginez, même pas le miracle que je suis encore ici ! Je préfère mourir, mais je rassure les gens, c'est mon devoir. C'est pour ça que Dieu m'a envoyé ici.
- Vous êtes une femme forte. Pour moi, en tout cas, je me sens en sécurité avec vous. Pas avec toutes ces atrocités que vous nous racontez.., dit Élise avec un petit rire nerveux.- Oh, ça me fait plaisir petite.
Il y avait une question que je me posais en particulier, et je voulais lui demander. Avant que ça soit trop tard.- Quand vous dites, qu'il faut profiter de ces moments comme ceux-ci, de quoi parlez-vous ?
- Oh oui, bien sûr. En fait, nous passons notre temps dans notre cellule, si je peux dire ça comme ça. Tout seul. Toute la journée ou plusieurs jours, je ne sais pas. Ensuite, nous passons une trentaine de minutes ici où une heure, ça dépend.Tout d'un coup, un homme cria:
- Votre temps est terminé ! Veuillez vous présentez à l'accueil du gymnase. Tout de suite !En se levant, la dame nous dit :
- Ne vous inquiétez pas, nous allons dans nos cellules. Il suffit de se présenter à l'entrée et les gardes vous mèneront à celles-ci.Dans un silence, nous nous dirigeâmes vers l'entrée. Plusieurs personnes en tas, étaient présentes et attendaient après l'homme qui avait crié. Visiblement un garde ou un militaire comme l'avait mentionné la dame.
Je regardais Léna, Élise et James en posant mon regard sur eux pour ne pas vouloir les quitter. Je voulais profiter de ces derniers instants avant qu'on se quittent pour une durée indéterminée.
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Patient 715
Science FictionIci, monde sans humanité, les scientifiques utilisent le patient 715 pour le Z-Virus qui a éradiqué presque toute la population. Leila patient 715 mène une vie de souffrance utilisée comme un rat de laboratoire pour trouver le vaccin qui sauvera l'h...