Piégés

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Aujourd'hui j'avais froid. C'est sûr que, quand t'as juste des petites culottes et une brassière comme vêtement, ça ne te tiens pas vraiment au chaud. Alors j'ai pris l'habitude de me recroqueviller sur moi-même, en me frottant les jambes. Parce que, dans mon donjon piteux, parfois il fait très froid. Et ça, c'est un des nombreux aspects qui me dérange. En fait, tout me dérange ici.

Anorld et les autres se rendaient au garage pour récupérer le corps du bébé. La route se fit dans le calme, James et Anorld parlaient des types d'armes: les mitraillettes, de revolver, d'arcs à flèches, de canifs de l'armée. James remarqua que Anorld s'intéressait beaucoup à l'armée et à quel point il était triste de ne pas pouvoir y aller car sa femme refusait catégoriquement que son fils n'aie pas de père. Il lui disait qu'il devait prendre son rôle de père au sérieux, au lieu d'entamer une carrière dans l'armée.

Ils roulaient avec le vanne familiale et bien sûr, c'était l'adulte qui conduisait. Mariposa et Anorld avaient toujours refusés de donner le volant aux adolescents puisque eux n'avaient seulement fait l'expérience dans leurs cours de conduite et ainsi pendant l'apocalypse. Ils voulaient éviter tout risque d'accident.

Il ne restait que deux kilomètres avant qu'ils n'arrivent au fameux garage. Léna remarqua que Anorld était parfaitement serein et elle trouvait ça bizarre venant d'un homme qui venait de perdre son enfant. Mais elle se disait qu'il devait sûrement refouler ses émotions et cela la rassura un peu.

Sortant du véhicule, Léna rangea son flingue entre son jeans et son chandail et observait aux alentours. Deux cannibales. Sortant son couteau, elle s'avança prudemment vers l'un d'eux qui grognait et le repoussait pour éviter de se faire mordre par ce monstre. Elle tenait l'épaule du mort et enfonça du haut sa tête et retira par la suite aussitôt son couteau. Elle se retourna à nouveau vers les claquements de dents mais aussitôt qu'elle avait vu le mort, James l'avait tué. Et son corps se relâcha et tomba au sol.

- Bon les enfants, vous êtes prêts ?
- Oui oui.
- Alors, entrons.

Les trois prennèrent soin de sortir leurs flingue devant eux pour entrer. Rien n'avait changé. Il y avait toujours des outils éparpillés partout et l'accueil était toujours intacte. Ils se dirigèrent vers le fond du garage où était Junior.

Arrivé, James remarqua le corps de Jay un peu plus loin. Il l'observait pendant un long moment en pensant aux moments passé avec lui. Ceux où ils partaient en revitaillement où les fois où il aidait Jay à construire des trucs pour protéger la maison. Mais à ce moment là, c'était fini. Jay était devenu un sale type.

Anorld posa un genoux à terre, regardant son fils .
Léna se rapprocha et mît sa main sur l'épaule de l'homme.
- Je suis désolé pour toi. Junior aurait pu devenir un fils qui t'aurais rendu fier.
- Merci.
Elle remarqua aussitôt qu'il était complètement désintéressé de la situation, comme si il s'en foutait complètement. D'un coup, rapidement, Anorld prit des mains le flingue de Léna la laissant peu réagir. En un instant, il devint comme agressif, en prenant son arme des mains. Un regard de surprise s'étirait sur son visage. Décidément elle ne s'y entendait pas du tout. Il l'a releva brutalement, en la tenant par le manteau et mis son flingue entre ses jeans et puis l'autre, il le metta droit sur la tête, le fusil était collé sur les cheveux de Léna . James n'avait absolument rien vu. Il était trop absorbé dans ses pensées. Il fut que Léna lâche un petit cri pour le faire revenir . En se retournant, il découvra une Léna pétrifiée, prise avec l'homme qui collait son flingue au niveau de la tête. Tout de suite, il braqua son arme devant lui pointant l'homme.

- Arrête !
- Déposes ton flingue je te dit !
- Non ! Mais qu'est ce qui te prend Anorld !
- Dépose le sinon je tire. Je rigole pas.

James prit un moment d'hésitation avant de mettre son arme à terre. Et puis après , il se releva délicatement en mettant ses mains en l'air .

Léna cria aussitôt; - Non James ! Ne fait pas ça !
- Tais-toi tu veux !
Il continua ;
- Maintenant lance le vers moi .
Avec l'aide de son pied, James projeta son fusil aux pieds de l'homme. Il le ramassa aussitôt avant de le ranger dans l'autre bout de son jeans.

- Anorld on peut discuter.
- Non, j'ai pas le temps.
- Comment ça ? , dit Léna essoufflée.
- Parce que. Je n'ai pas le choix. Allez on y va !

Toujours retenant Léna avec l'aide de son bras, il pointait James et ils se dirigeaient vers la sortie.
- C'est toi qui conduit.

James se mit à la place du conducteur et Anorld et Léna se mirent en arrière.

Anorld avait vraiment l'air dans son élément là dedans. Lui aussi, il ne démontrait aucune émotion. Pendant tout le long du trajet, ça se fit dans le silence, sous la pression du flingue qui menaçait la vie des deux adolescents.

Aussitôt arrivés à destination, il ordonna aux deux jeunes d'avancer vers la porte, tout en les menaçant avec le fusil. Stressés, Léna et James succombèrent aux ordres de Anorld et entrèrent.

A première vue, ils découvrent leurs amies, accroupies sur les chaises, silencieuses et pétrifiées avec une Mariposa très autoritaire, elle aussi, les menaçant avec une arme.

- Allez vous assoir .

James se rangea aux côtés d'Élise, qui semblait horrifiée, dû à ces larmes chaudes et ses yeux rougis. Léna quant à elle, se plaça aux côtés de sa meilleure amie, qui essayait de rester calme.

- Il en fallut du temps !
- Arête ce petit jeu Smith ! Ramener deux adolescents c'est difficile !
- Idiot !
- Levez - vous on y va . Ordonna t'elle.

Un a la fois, placer en file, nous  avancèrent tout doucement vers l'extérieur. Je sentais l'air frais effleurer mon visage. La situation avait vite dérapée. En un instant, nous avions perdus le contrôle. Regardant Le Soleil en haut, une larme brûla sur ma joue. Je me disais que c'était terminé.

Mariposa nous poussa dans le vanne un à la fois. Elle venait de faire entrer Léna et s'empressait de faire entrer Élise. Anorld restait à quelques mètres braquant son arme lui aussi, laissant tomber pour mettre un des gros sacs dans le coffre et l'autre au côté passager. Un cannibale rampait vers nous, il avait sûrement entendu les cris de Mariposa. Cette femme est décidément autoritaire. Et il entra après avoir abattu ce mort avant d'entrer dans le vanne en avant.

Mariposa au volant, enclencha le moteur et dit sévèrement;

- N'essayez rien. Absolument pas. Sinon tout va aller mal.
Anorld nous dévisageait avec un air sournois tout en laissant son fusil proche de lui.

Décidément, nous ne pouvons rien tenter.

Et on prit la route vers le Nord.

Patient 715Où les histoires vivent. Découvrez maintenant