Lisez, surtout si le livre est poussiéreux I/II

13 3 2
                                    

Matthieu tournait en rond dans sa chambre. Chiara ne répondait plus depuis des jours. Bien sûr, elle l'avait largué et le prenait sûrement pour le pire lourdaud du siècle. Ce qu'il était sans l'ombre d'un doute.

Il claqua la porte d'entrée et sortit faire les cent pas à l'air libre mais étouffant, non sans un sermon de sa mère qui n'avait aucune envie de devoir remplacer ladite porte. Devait-il réessayer de la joindre ?

Décidé, il porta le téléphone à son oreille.

— Matt ? Ce n'est pas le moment, répondit Katharina d'un ton sec.

— Kat, s'il te plait, tu as des nouvelles de Chiara ? Je sais que c'est fini mais... Elle ne me répond pas et je m'inquiète, tu sais, je l'aime toujours et avec tout ce qui se passe...

A l'autre bout du fil, Katharina souffla son impatience. Il ne manquait plus que ça.

— OK, rejoins-moi à la villa, raccrocha-t-elle.

Le garçon détailla l'écran du smartphone. La rejoindre ?

— Matthieu ! Où tu vas ? cria sa mère depuis la fenêtre en le voyant courir sans avoir pris un sac, une veste ou dit au revoir.

— Chez une amie, t'inquiète ! Désolé pour la porte, m'man ! dit-il en courant.

*

Katharina reposa le combiné. Ils s'étaient tous assis en cercle dans le salon, avec l'impression d'avoir reçu un coup de massue sur la tête. Mandréline leur avait déjà conté les événements au moins une dizaine de fois, pressée par la grande blonde qui cherchait la moindre indication et n'hésitait pas à lui reprocher de ne pas avoir mémorisé la plaque d'immatriculation. Quand elle arriva au bout des possibilités de son interrogatoire, Caleb refit une tentative pour partir mais c'est à cet instant que la sonnette retentit.

Katharina fit entrer Matthieu, l'air complètement désorienté en découvrant tous les visages dont Chiara ne faisait pas partie.

— Elle est pas là ?

Katharina se maudissait de l'avoir invité. Matthieu était très gentil et très beau, et surtout très amoureux, mais elle se demandait parfois ce qu'il faisait à l'université. Ses questions, souvent à côté de la plaque, avaient le don de la pousser à bout, et là, elle était déjà plus loin que le bout.

— Elle a été enlevée, lâcha-t-elle en faisant preuve d'un sang-froid remarquable une fois qu'elle l'avait obligé à s'asseoir.

Le sportif se décomposa avant d'essayer de formuler une question qui ne sortit jamais entière de sa bouche.

— Quoi ? finit-il par articuler, les yeux perdus dans le vague avant de se relever précipitamment, le regard dément. Il faut la retrouver, maintenant !

— Du calme, Superman, répondit Olive de son ton blasé habituel.

Mandréline expliqua comment elle avait vu ces hommes enfermer Chiara dans leur camionnette avant de s'éloigner, et l'étrange chargement nocturne dont elle avait été témoin plus tôt.

— Qu'est-ce qu'on va faire ? se lamentait Matthieu, qui se reprochait intérieurement de ne pas avoir été plus vigilant.

— Si la police ne s'occupe pas de cette affaire, la garde de son père le fera, dit Katharina. Ils ont peut-être même déjà reçu une demande de rançon.

— Une rançon ? s'étonna Mandréline.

— Chiara est la fille unique d'un ministre veuf.

Les yeux s'ouvrirent grand, tous étonnés que la fille d'un ministre étudie dans la même université qu'eux.

Les enfants de Bellegardane - T. 1 : MandrélineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant