Chapitre 35

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- 4 juillet 2021, Victoria-

« Les départs ne comptent pas, seuls les retours méritent une larme. » Christian Mistral

Une énième larme se couche sur la lettre que j'ai écrite à Mason. Autant, lorsque j'ai écrit celle de Jack, je n'ai pas versé une seule larme, mais alors celle de Mason, c'est un torrent qui s'est échappé de mes yeux. Je relis cette lettre une dizaine de fois, pour m'assurer que mes mots sont bien appropriés.

Mase,

Lorsque tu liras cette lettre, je serai probablement déjà dans l'avion. Ou peut-être serai-je en Italie. Je ne pars pas pour toujours, rassure-toi mais je ne sais pas si je serai là pour la finale de l'Euro, si jamais vous êtes qualifiés. Ne m'en veux pas, Mase... Mais j'ai besoin de me poser les bonnes questions. Je suis perdue face aux sentiments que je ressens pour toi. Littéralement perdue... Ce que je sais, c'est que je suis éperdument amoureuse de toi. Et mes sentiments ne s'envoleront pas de sitôt. Depuis deux jours, tout se bouscule dans ma tête, et j'ai l'impression qu'elle va exploser à tout moment. Je ne sais pas quel choix faire, et ça me torture. Alors pour ton bien, pour celui de Jack, et pour le mien, je m'en vais...

Nous nous reverrons, je te le promets. Mais j'ai avant tout besoin de me concentrer sur moi-même, et de faire le point. Je ne serai pas seule, mais avec Léa, Jorgi... S'il te plait, ne me contacte pas Mase, car je ne supporterai pas de te savoir loin de moi.

Durant la suite de l'Euro, prend soin de toi, et donne tout. Ne pense pas au fait que je sois loin de toi, pour ton bien.

Je t'aime, ne l'oublie pas.

Une autre larme se pose sur la lettre, alors je m'empresse de la plier, car je sais pertinemment que si je la relis une énième fois, je vais me mettre à pleurer. Je prends la lettre dédiée à Jack dans ma seconde main, puis monte à l'étage. Les joueurs, étant encore en train de dormir, je profite de ce moment pour partir. Je glisse la lettre de Jack en dessous de sa porte de chambre. Je ne prends pas la peine d'entrer.

Lorsque j'arrive devant la chambre de Mason, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je dois le voir avant de partir. J'en ai besoin. J'ouvre discrètement la porte et je souris en voyant Mason profondément endormi.

Je m'approche délicatement de lui, et le dévisage du regard. Il est endormi sur le dos, sa main posée sur son torse dénudé. Je caresse tendrement son visage et des larmes perlent une nouvelle fois sur mes joues.

« Vic ? »

Les yeux de Mason, à moitié clos se posent sur moi. J'approche mon visage du sien, et lui dépose un baiser sur la joue.

« Ce n'est qu'une rêve Mase...

- Mmh... Je t'aime. »

Je me retiens de ne pas éclater en sanglot, mais c'est si dur... Je lui murmure que je l'aime aussi, même plus que tout, et je dépose la lettre sur le lit, avant de sortir de la chambre. Je m'écroule contre le mur du couloir, et éclate en sanglot.

Mon portable vibre dans ma poche, pour me prévenir que le taxi est arrivé devant le centre. Je descends à l'accueil, et prends mes valises, avant de sortir, le cœur lourd, des locaux. Le chauffeur de taxi met mes valises dans le coffre, et je monte à l'arrière. Je lui donne l'adresse de l'aéroport le plus proche, soit celui de Manchester, et met mes écouteurs dans mes oreilles.

Durant le trajet, je repense à tous les moments que j'ai passé avec Mason. À ces soirées passées au téléphone. À ces après-midis où on se réconfortait au café de Franck, parce que nous avions eu une mauvaise note en science... Mais surtout à cet après-midi où je l'ai vu pour la première fois, dans cette cabine téléphonique. J'étais apeurée, mais lui et sa mère ont été si doux avec moi, que j'ai rapidement été à l'aise.

Payphone {Mason Mount} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant