Lundi 1er juillet 2013

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Je pris une douche rapide, m’habillai à l’aide des premières fringues que je trouvais, emprisonnai ma tignasse devenue incoiffable dans une pince et me brossai les dents sans même lever la tête vers le miroir. Je ne faisais plus attention à mon reflet. Je me sentais encore plus seule quand je me regardais dans les yeux.

Je me garai sur le parking du centre administratif et pris la direction de mon étage, comme un automate. Je détestais être ici auparavant, maintenant, ça ne me faisait plus ni chaud ni froid. Je me demandais parfois si ce n’était pas pire, de passer ma journée dans le brouillard. Les rares moments où je parvenais à sortir de ma torpeur, j’observais les visages de mes collègues sans jamais comprendre ce qui les faisaient rire ou sourire. Etaient-ils vraiment satisfaits d’être ici ? Cela leur suffisait-il ? Je ne me sentais pas à ma place. Je ne me sentais plus à ma place nulle part.

Lorsque je sortis du boulot, je vis que j’avais reçu un message de Romain. Je regrettai immédiatement mes pensées de la journée. Mon cousin faisait tout pour être présent et je culpabilisais de me sentir seule.

«  Passe à la maison ce soir »

Je rédigeai rapidement une réponse :

«  Je suis claquée, je compte me coucher tôt. Demain ? Bisous »

Il répondit tout de suite.

« Comment tu vas ? »

« Ça va, arrête de t’inquiéter »

« Et toi arrête de me raconter des mythos »

Je ne répondis pas, exaspérée. Je glissai mon portable dans la poche de mon sac et pris la direction de mon appartement. Je le trouvai triste et vide, comme à chaque fois que je passais la porte. Depuis que j’avais réintégré mes quartiers, je n’avais pas consacré une seule minute au rangement et encore moins au ménage. C’était à peine si j’avais fait des courses. A quoi bon, puisque mon estomac ne s’était pas dénoué depuis des semaines. Comme chaque soir, je m’affalai dans le canapé et zappai de chaîne en chaîne en me demandant comment les gens faisaient pour passer le temps avant l’invention de la télévision. Vers 21h, j’avalai ce qui me restait d’un pain au lait entamé le matin même, accompagné d’un thé. Puis j’allais me coucher à l’heure à laquelle, quelques semaines auparavant, je n’aurais même pas pensé à enfiler un pyjama. Cette journée ressemblait à celle d’hier et serait sûrement semblable à celle de demain.

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