Vendredi 24 juin 2016

77 4 0
                                    

Je finis rapidement de boucler ma valise en y jetant mon chargeur de portable et un bouquin. Puis je la descendis du lit et la fit rouler jusqu'à l'entrée de l'appartement. Je vérifiai ensuite le contenu de mon sac à main.

- Tu es prête ?

Matt enlaça ma taille de ses bras.

- Oui. Je ne vais pas tarder à partir.

Il poussa un long soupir résigné et je me sentis soudainement coupable.

- Trois semaines sans te voir..., souffla t-il en grimaçant.

Je me laissai aller contre lui, posant ma tête sur son épaule.

- C'est la dernière avant les vacances. Je te promets que tout le reste de l'été, je serais toute à toi, ajoutai-je avec une moue coquine pour lui redonner le sourire.

- Alors tu as intérêt à me revenir en forme.

- A vos ordres, sergent chef.

Matt resserra son étreinte et ses lèvres cherchèrent les miennes. Je l'embrassais avec un petit pincement au cœur, comme à chaque fois que je devais m'absenter si longtemps.

- J'aurais aimé que tu puisses me rejoindre en Vendée, me plaignis-je.

- Tu seras en famille, ça ira.

Je fis la moue. Pour me redonner un peu de baume au cœur, je passai la main sous son tee-shirt et caressai son torse du bout des doigts.

- Tu seras prudent, hein ? M'inquiétai-je, comme à chacun de mes départs.

- Je le suis toujours, m'assura t-il en me berçant doucement dans ses bras.

Ce n'était pas tout à fait exact. J'étais fière de son métier de pompier, du fait qu'il passait sa vie à venir en aide aux autres. Mais Matt était une tête brûlée, un vrai casse cou et il n'avait peur de rien. Il se nourrissait de pression et d'adrénaline. Ses collègues en témoignaient suffisamment souvent. Même si j'avais appris à gérer mon angoisse, je n'étais jamais sereine lors de ses interventions. Et lorsqu'il partait au feu, je ne parvenais à respirer que lorsqu'il était de retour à la maison.

- Je dois y aller, dis-je à contrecœur. Le car part dans une demi heure.

J'embrassai Matt une dernière fois puis sortit ma valise sur le palier et appelai l'ascenseur, qui s'ouvrit avec un cling sonore.

- Je t'aime, me glissa t-il avant que je n'y entre.

- Je t'aime aussi. Je t'appelle ce soir.

Il acquiesça silencieusement et la porte de l'ascenseur se referma. Je trainai ma lourde valise jusqu'à ma voiture et pris la direction de l'Harmonium. Dans moins d'une demi heure, je serais en route pour l'Autriche.

Canada Blues 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant