Samedi 2 août 2014

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Je sortis de mon immeuble et me dirigeai vers le parking. Le soleil estival tapait tellement fort que le bitume commençait à fondre. Savourant la chaleur sur mes bras nus, je sortis mes lunettes de soleil de mon sac et me dirigeai vers ma voiture. En marchant vers ma place de parking, je regrettai pour la centième fois de la journée de ne pas posséder de balcon. J'aurais tellement apprécié pouvoir lézarder au soleil, chez moi. Au lieu de ça, je devais me contenter du petit parc d'en face, envahi par les familles et les chiens. Pouvant difficilement renoncer à l'appel de la bronzette, je songeai que je m'y arrêterai sûrement une heure en revenant des courses.

Arrivée à ma voiture, je manquai de me brûler le doigts sur la carrosserie. Même le tissu du siège était chaud. J'insérai la clef dans le contact, tournai le Neman et...clic. Clic ? Je réessayai une fois, deux fois. Rien à faire, ma bagnole refusa de démarrer. Je poussai un long soupir d'agacement avant de me pencher pour actionner la manette d'ouverture du capot. Je ressortis de l'habitacle et me plantai devant mon moteur, dans l'expectative. Bien sûr, il s'agissait d'un réflexe parce qu'en aucun cas je n'étais capable de découvrir la panne. La mécanique, très peu pour moi.
Je m'apprêtai à appeler Romain à la rescousse lorsqu'une voix me fit lever la tête :

- Un problème, mademoiselle ?

Je posai les yeux sur un jeune homme élancé, aux courts cheveux bruns presque noirs qui me souriait à deux voitures de là. Il paraissait avenant et je ne cracherai pas sur un peu d'aide. S'il pouvait m'éviter d'avoir à attendre Romain pendant une heure...

- Elle ne démarre pas.

- C'est ce que j'avais cru comprendre, répondit-il d'une voix claire et amusée.

Il s'avança vers moi et je pus distinguer ses yeux rieurs. Ils étaient d'un bleu aussi clair que le ciel d'été et deux adorables fossettes creusaient ses joues. Il se pencha sur mon moteur et après avoir vérifié deux ou trois éléments, il me demanda de tenter à nouveau de démarrer. Je remontai en voiture et m'exécutai. Toujours rien.

- C'est ta batterie, m'annonça t-il alors que je le rejoignais. Elle est à plat.

Il paraissait avoir à peu près mon âge, son tutoiement ne me dérangea nullement.

- Génial..., soupirai-je.

- J'ai des câbles dans la voiture. Je reviens.

Il s'éloigna vers son véhicule et mon regard glissa sur ses fesses, qu'il paraissait avoir plutôt jolies. Je me détournai rapidement, gênée par mes propres pensées. Je l'observai du coin de l'œil grimper dans sa voiture et venir la garer face à la mienne. Lorsqu'il en descendit, je pus apercevoir le contour de ses abdominaux au travers de son tee-shirt blanc. Ce mec était plutôt canon. Alors qu'il branchait les câbles sur ma batterie, il m'adressa un petit regard. A la lueur d'amusement et de satisfaction qui brillait dans ses yeux, je supposai qu'il avait parfaitement remarqué mon regard appréciateur sur sa jolie personne. Merde. J'avais clairement perdu l'habitude de mater.

- Tu habites ici ? M'interrogea t-il, après avoir démarré sa voiture pour recharger la mienne.

- Oui, répondis-je en m'éclaircissant la voix. Dans cet immeuble, ajoutai-je en désignant le numéro 10. Toi aussi ?

- Non, je suis venu voir un ami. Si j'avais su qu'il avait une aussi jolie voisine, je serais venu plus tôt.

Il m'adressa un sourire taquin et je priais pour ne pas me mettre à transpirer. Comme à chaque fois que je me retrouvai déstabilisée, je répondis par le sarcasme.

- Heureusement pour moi, je ne tombe pas en panne de batterie tous les jours.

Avec un petit rire, il porta une main à son cœur.

Canada Blues 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant