Mercredi 25 décembre 2013

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Lorsque j'ouvris les yeux, je fus un instant désorientée. Puis je me souvins que j'étais chez ma tante et que cela faisait quatorze ans que mes parents m'avaient été arrachés. Quelqu'un avait dû passer me voir dans la nuit parce que je ne me souvenais pas de m'être glissée sous la couette ni d'avoir remis la photo de mes parents à sa place. Catherine, probablement. Je sortis difficilement du lit, fourbue de courbatures, conséquence de mes pleurs de la veille. Je me sentais toujours aussi fatiguée. Je me trainais dans les escaliers et me dirigeai vers la cuisine. Ma tante était en train de préparer le petit déjeuner. Je m'approchai et l'embrassai.

- Désolée de ne pas être redescendue hier, dis-je.

- Ce n'est pas grave, répondit-elle. Tu vas mieux ?

- Oui, ça va.

Je m'installai à la table de la cuisine.

- Tu devrais aller voir le médecin, reprit Catherine.

- C'est pas la peine. C'est juste un coup de fatigue.

- Je t'ai déjà dit que tu t'entrainais trop, ajouta t-elle d'un ton plus sévère. D'autant plus que tu ne manges pas convenablement. Je te trouve maigrie.

- Maman n'a pas tort, intervint Romain qui venait d'entrer dans la cuisine.

Il me fit la bise, embrassa sa mère et s'installa sur la chaise en face de moi.

- Ça va ? Me demanda t-il en me dévisageant.

J'acquiesçai silencieusement.

- C'est toi qui est venu cette nuit ? M'enquis-je plus bas.

Il me le confirma et nous échangeâmes un regard ; il savait que j'avais encore pleuré cette nuit et je savais qu'il savait. Margot et Bernard nous rejoignirent à ce moment et nous primes le petit déjeuner dans le calme.

- Beaucoup reviennent ce midi ? Demandai-je.

- Non, juste Jacques et Danièle, m'apprit Catherine.

Ils arrivèrent vers 13h et nous dégustâmes les restes du réveillon. Je n'avais guère plus d'appétit que la veille mais je me forçai à manger sous l'œil suspicieux de ma tante.
Je prétextai ne pas me sentir en forme afin de partir le plus tôt possible. Je dus batailler avec ma tante pour qu'elle me laisse prendre le volant.

- Laisse ta voiture ici, insista t-elle. Romain va te ramener.

- C'est bon, Tata. J'ai besoin de ma voiture pour aller bosser demain. Je t'envoie un message quand je suis rentrée.

- N'oublie pas et fais attention.

Je pris congé des autres membres de ma famille et rentrai.

Canada Blues 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant