Dimanche 20 octobre 2013

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Dan était une nouvelle fois planté devant son pc quand on frappa à la porte de sa chambre.

- Je peux entrer, mon chéri ? Demanda sa mère.

- Oui, maman.

Elle entra dans la pièce, les bras chargés de linge.

- Tiens, je t'ai lavé quelques affaires.

- Maman, soupira t-il. Je t'ai dit que ce n'était pas nécessaire. Je peux m'en occuper.

- Ce n'est pas grand-chose, protesta Kayla. Laisse ta mère prendre soin de toi.

Dan secoua la tête avec un sourire.

- J'ai lavé comme j'ai pu ton équipement.

- Merci.

Elle déposa ses affaires sur le lit et s'apprêta à sortir. Mais elle se ravisa. Dan se tourna vers elle, remarquant sa soudaine gêne.

- Qu'est-ce qu'il y a, Maman ?

Elle baissa la tête et se tordit les mains. Dan reconnaissait bien là sa mère ; pudeur et discrétion. Elle respira un grand coup et releva la tête vers lui.

- Est-ce que tu es heureux d'être rentré, mon fils ?

Elle semblait réellement inquiète et Dan fronça les sourcils.

- Bien sûr que je suis content d'être rentré, assura t-il.

- Je n'en suis pas si sûre. Tu avais l'air plus heureux quand tu étais en France. Je l'entendais à ta voix.

Dan se sentit coupable d'inquiéter sa mère.

- Maman, je vais bien. Je suis auprès de ma famille et je joue dans la meilleure équipe du monde. J'ai tout ce qu'il me faut.

Sa mère le regarda avec l'air de celle à qui on ne la fait pas.

- Ne me raconte pas de mensonges, lui reprocha t-elle. Je suis ta mère. Je sais quand tu n'es pas honnête.

Il observa sa mère en gardant le silence.

- C'est elle, n'est-ce pas ? Continua Kayla. Cette fille, en France.

Le cœur de Dan se serra et il leva les yeux au ciel pour cacher son trouble.

- Maman ! Soupira t-il, exaspéré.

- Quoi ? Tu peux bien en parler, non ?

- Il n'y a rien à dire. S'il te plait, laisse tomber.

- J'ai bien le droit de me préoccuper du bien être de mon garçon, insista t-elle.

Dan reporta son attention sur l'écran, espérant que cela dissuaderait sa mère de continuer cette discussion.

- Écoute, mon fils, reprit-elle en s'asseyant au bord du lit, si c'est auprès d'elle que tu veux être, tu dois aller la rejoindre. Je te préfère heureux loin de moi que malheureux sous mon toit.

Sa voix était plus douce, aux intonations angoissées. Dan dévisagea sa mère, ému. Il sentit un trop plein d'émotions lui serrer le cœur. Si seulement sa mère savait...

- C'est gentil, maman, souffla t-il en se levant pour la rejoindre au bord du lit. Mais ce n'est pas aussi simple. C'est fini et je dois faire avec. Ça prend un peu de temps mais ça va. Ne t'inquiètes pas pour ça, d'accord ?

- Je m'inquiéterais toujours pour toi, mon Danick, répondit sa mère, les yeux brillants, en lui tapotant affectueusement la joue.

Il lui déposa un baiser sur la joue.

- Eh bien, tu as tort, glissa t-il avec un sourire. Je m'en sors bien.

- C'est vrai, acquiesça sa mère en souriant à son tour. Je suis fière de toi, mon fils.

Elle se releva et sortit. Dan resta un instant immobile, un peu sonné. La rejoindre... Il luttait à chaque instant pour ne pas sauter dans le premier avion pour enfin la retrouver. Il aurait pu quitter de nouveau sa famille, ses amis, laisser tomber la Team Canada, renoncer à son rêve... Il aurait pu faire tout ça, si seulement il avait été certain qu'elle en avait envie. Mais ce n'était pas le cas. Elle lui avait fait comprendre qu'il n'était pas important à ses yeux, que cela n'avait été qu'une parenthèse. Et même qu'elle avait peut-être quelqu'un d'autre... À cette pensée, sa mâchoire se serra et quelque chose remua désagréablement dans son estomac. Il ne pourrait supporter de le savoir. Si jamais il devait se retrouver face à ce type, le voir la toucher, l'embrasser... Il deviendrait fou. Il serait capable de chose qu'il préférait ne pas imaginer.

Canada Blues 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant