Mardi 9 juillet 2013

103 7 0
                                    

En sortant du boulot, je passai au cimetière. J'en éprouvais le besoin de plus en plus souvent. Sûrement était-ce parce qu'il n'y avait qu'auprès de la tombe de mes parents que je trouvais un peu de calme et de sérénité. Je m'agenouillai près du marbre. En réalisant que l'endroit où je me sentais le mieux était un cimetière, je restais un moment les yeux dans le vague, abattue.

Lorsque j'arrivai chez moi, j'enfilai un jogging et rejoignis mon cher canapé. Alors que je commençai à somnoler, la sonnette retentit. Je ne pris pas la peine de me lever et j'entendis le bruit d'une clé tournant dans la serrure. Romain fit irruption dans mon salon. Je me redressai, agacée.

- Ça va devenir une habitude ? Râlai-je en désignant la porte du menton.

- Suffit de bouger ton cul pour ouvrir et ça n'arrivera plus.

- Si mon cul reste où il est, c'est peut-être parce que je veux qu'on me foute la paix.

Romain leva les yeux au ciel en soupirant.

- Ok, lâcha t-il en me faisant signe de me calmer, je vois que tu es encore en forme.

Je lui lançai un regard noir, qu'il soutint.

- Tu vas continuer à envoyer chier tout le monde encore longtemps ? Reprit-il en haussant le ton. Y a plus moyen de te parler, soit tu pètes un plomb soit tu restes muette. Sans blague, ça t'étonne que mes parents te reprochent ton comportement ?

- Non. Ça m'étonne que toi, tu le fasses.

Romain soupira et vint s'asseoir sur le canapé.

- Je t'ai toujours dit quand tu deconnais.

- Je ne deconne pas, protestai-je. J'essaye de passer à autre chose, OK ? Et j'attendais un peu plus de compréhension de ta part.

- Tu te fous de moi ? S'exclama Romain. On est tous là pour toi et tu n'es même pas capable d'être agréable avec nous.

Je lui lançai un regard noir, sentant la colère réchauffer mes veines.

- Et ben dégage si je ne suis pas agréable.

- Ouais, je crois que c'est ce que je vais faire, lâcha t-il froidement.

Il tourna les talons et passa la porte du couloir.

- Hé ! ne pus-je m'empêcher d'ajouter, rends moi les clés ! On n'est pas colocataires, que je sache !

J'entendis Romain revenir vers le salon et mes clefs traversèrent la pièce pour finir brutalement leur course contre le mur. Puis la porte de l'appart claqua bruyamment.

Canada Blues 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant