Chapitre 95.

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Quelques jours venaient de se dérouler depuis les accouchements de Carla et Elena, laissant aux deux couples un peu de temps pour prendre leurs marques alors que la famille de Nino ainsi que Caleb étaient arrivées ce vendredi soir. Naëlle avait laissé aux deux couples de l'espace, observant de loin Elena qui montrait les dents quand on s'approchait de son fils. Ce soir se déroulait une fête au sein de la demeure afin de fêter l'arrivée des trois nouveaux nés, et elle profita de la sortie shopping de certains pour les bébés pour aller voir Elena.

— Ça a l'air compliqué mentalement pour toi, non ?

— J'ai oun peu dé mal, oui. Avoua Elena.

— C'est compliqué de lutter contre son instinct, surtout quand on a connu beaucoup de pertes et qu'on a l'impression d'être entourée par la mort. Souffla Naëlle en caressant le crâne de Ayden contre Elena. Je ne vais pas te juger pour ça. Ça demande de beaucoup prendre sur soi de ne pas sauter à la gorge de tout ceux qui touchent à notre enfant quand tout en toi hurle.

— Jé né jamais agis contre mon instinct... c'est oun exercice auquel j'ai né souis pas habitoué. Jé souis constamment en loutte pour mé freiner. Reconnait-elle en caressant le dos d'Ayden. Jé né sais vraiment pas comment agir autrement.

— Tu viens juste d'être maman, et ta vie t'as appris à être ainsi... Évidemment que tu ne peux pas agir autrement. Tout comme Carlos sera dans l'excès de protection, John qui veut être tout l'inverse de ce qu'il a connu... Carla... C'est à toi de savoir que ceux t'entourant à l'heure actuel ne feront aucun mal à ton enfant même si tu as du mal à le distinguer avec toutes les nouvelles émotions qui t'envahissent. Vu comment la mère de Nino est, ce n'est pas elle qui jugera ta capacité d'être hyper-protectrice. Certains parents sont cool, d'autres hyper-protecteur, aucun n'a tort, c'est seulement une façon d'éduquer propre à chacun. Si tu observe bien, ce n'est pas n'importe qui autour de vous que Nino laissera s'approcher même s'il est plus silencieux.

Elle caressa tendrement la joue d'Elena, lui souriant.

— Oui, c'est excessif, oui tu montres les dents contre quiconque s'approchant de ton enfant s'il n'est pas dans ton inconscient de confiance....Et oui, cela fait très peu de personne. C'est difficile de laisser quelqu'un approcher notre enfant, c'est viscéral pour nous et on a juste envie de tenir le monde très loin de nous pour le garder en sécurité. Mais si ici, tu ne relâche pas la pression, tu ne pourras le faire nulle part. Tu auras vraiment le temps de paniquer sur tout ce qui attendra ton enfant, les choses que tu ne pourras pas contrôler, pour te laisser submerger maintenant par ton instinct. Même maintenant cela reste compliqué pour moi de ne pas le laisser me submerger, c'est les joies d'être parents je présumes. Sourit doucement Naëlle.

— Être mère change beaucoup de chose et pour certains, c'est pour ne pas avoir de mauvais réflexes que je montre les dents. Sourit tendrement Elena en sicilien tout en regardant son enfant. S'il se met à pleurer alors qu'il est dans les bras de quelqu'un d'autres, je sais que mon instinct viendra avant ma réflexion et je pourrais... C'est se faire vraiment violence que de se forcer à ne pas réagir. Je ne sais pas comment faire ça... comment vous faites entre les jumeaux, la petite Iris et Hakan. Comment fait Carla avec Matthias et maintenant Kyra et Ezio.... Ça semble tellement plus simple aussi pour les pères... Je n'arrive pas à trouver le juste milieu.

— Angelo n'est jamais loin des enfants, tout comme Cole... Iris a toujours au moins John sinon c'est un des démons... Et Hakan est toujours entouré des mêmes personnes en réalité. Matthias, la majorité du temps il est avec ses parents ou avec Diego. Quand tu regardes attentivement.. chaque enfant à son cercle défini autour de lui, même pour ceux de l'âge des jumeaux. Et c'est pareil pour Aldino ou Uta même si leur âge les a amené à vouloir découvrir en dehors de la demeure. Le premier Halloween de John ici, il jouait avec les jumeaux, et ils m'ont appelé en russe pour que je les aides. Mon instinct a agit avant ma raison et j'ai foutu John à terre avant même de le comprendre. Je n'ai pourtant absolument aucun doute sur lui, mais je n'ai pas pus m'empêcher. Encore à l'heure actuelle j'en serais incapable, c'est pour ça que beaucoup font attention à ce que les enfants restent dans la zone de sécurité que l'on définit. Cole parvient à se contrôler tant que la personne ne touche pas à ses enfants, et je pense que la marge de manœuvre de John est vraiment très limitée aussi. Réfléchit Naëlle. Après... c'est ma maison depuis longtemps, et j'y suis en confiance donc ce n'est pas pareil pour moi. Mais tu peux commencer petit à petit, tu n'es pas obligé de laisser quelqu'un le prendre en t'éloignant, tu peux laisser quelqu'un le prendre en restant à côté à surveiller. Ce n'est pas les parents d'ici qui te jugeront.

Ouroboros _ Livre VIIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant