Chapitre 11. J-14

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Trois mois et quelques jours s'étaient écoulés depuis les procès. Les nettoyages avaient été effectués, le grand ménage à la Cosa avait laissé la place à la phase restructuration. L'organisation du Concert hommage nous avait pris du temps avec Luc l'air de rien, beaucoup de travail qui fut surtout émotionnel. S'habituer à écouter et voir nos parents fut un exercice très délicat pour nous deux, et deux mois et demi furent bien nécessaires afin qu'on puisse écouter et jouer en même temps. Les lauréats du concours qui avait été organisé, avaient reçus les partitions des morceaux à travailler dès fin Avril. Le défi était évident et assumé : ils devaient au moins maitriser quatre morceaux sur ceux envoyés.

Maitriser : le jouer parfaitement, et cela sans partition.


Le nom des lauréats avait d'ailleurs été tenu secret, en autre chose, afin de protéger les lauréats. La nouvelle de ce concert avait fini par se répandre de façon dingue quand les invités spéciaux reçurent leurs invitations. Certains privilégiés que l'on avait choisis avec Luc pour les places à l'avant, quand d'autres sections avaient été réservés par nos partenaires.

Un sacré beau bordel vous le devinez.


Les répétitions avec les lauréats, au sein même du lieu où allait se dérouler le concert avait commencé début Juillet, les horaires étant convenus avec les tuteurs de chaque lauréats, ou le lauréat lui-même. J'aurais pus me moquer du stress des gamins à jouer dans un lieu pareil, le W.D Concert Hall, mais... Je n'en menais pas plus large honnêtement.

Surtout à deux semaines du concert, avec la scène de prête et les écrans d'installé.



L'installation finale s'était faite ce week-end afin de ne pas perturber les répétitions, et moi, je n'avais pas pus résister à venir voir, le regard à présent rivés sur le triptyque d'écrans prenant la hauteur de la salle et qui me renvoyait l'affiche du concert où ma mère apparaissait en photographie avec mon père, me donnant la sensation d'être de nouveau la petite fille les observant alors que je me sentais minuscule, plantée là au milieu de la scène avec ce silence m'entourant.

— Ça fait vraiment étrange. Murmurais-je alors que je sentais l'étreinte de John.

— C'est comme un bond dans le passé. Murmura tendrement John en levant les yeux vers la photographie.

— Oui.


Je clignais des yeux alors que la vidéo s'enclenchait sur les écrans, révélant l'un des passages que j'avais travaillé où ma mère jouait « Vivaldi variation », découvrant le morceau avec l'acoustique de la salle, mon regard ne pouvant se détacher de l'écran, une larme traîtresse coulant sur ma joue. John m'enlaça plus fort, inclinant sa tête contre la mienne tout en continuant de regarder l'écran. Je me tournais à la fin du morceau, l'embrassant tendrement.

— Alors tu en dis quoi avec l'installation ?

— C'est un sacré boulot qui a été fait. C'est vraiment super. Sourit John en balayant la scène du regard.

— Ça va encore plus mettre la pression aux gamins. Ricanais-je doucement.

— C'est une sacrée salle pour des gosses. Ça mettrait la pression à n'importe qui.

— Ouais. Soufflais-je en m'allumant une cigarette.

— Même à un Dragon. Ricana-t-il doucement en m'embrassant dans le cou.

Ouroboros _ Livre VIIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant