𝟑𝟑. Racines

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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑
La patience est amère, mais son fruit est doux.

Kali passe ses mains sur mes tresses et joue avec parfois, il les enroule autour de ses doigts et pose plusieurs fois ses lèvres sur mon front

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Kali passe ses mains sur mes tresses et joue avec parfois, il les enroule autour de ses doigts et pose plusieurs fois ses lèvres sur mon front. J'étais couchée sur lui sur le canapé du salon, nous avions mis un film quelconque mais honnêtement, on le suivait à peine.

― Les tresses te vont bien, je l'entends me dire.

― Merci.

― Au fait, Princess, je voulais te dire...

― Mh ?

Je lève ma tête vers lui.

― Bravissimo, ce n'est pas en espagnol, c'est en italien.

Je fronce les sourcils et il éclate de rire, je lui donne une petite tape sur son torse.

― Ce n'est pas drôle ! J'étais énervé, il éclate encore plus de rire, mais fous-toi de ma gueule en plus.

― Je vais me gêner.

Je fais la moue, et il prend mon visage entre ses mains avant d'y déposer un furtif baiser.

― Jaquann t'a vue dans un strip-club.

― Oui, j'y étais avec Leslie.

― Je suis au courant.

Évidemment. Mais en guettant sa réaction, je me rends compte qu'effectivement Jaquann ne lui a rien dit de notre conversation et ça me rassure.

― En parlant de Leslie... J'ai une petite question.

― Dis-moi tout Princess.

― Je sais que ce sont des problèmes familiaux mais... Il s'est passé quoi avec Leslie pour que vous vous détestiez autant ? Enfin ça concerne que vous deux, ou bien...

― Mh.. Nos pères, qui sont donc des frères, ne s'apprécient pas trop, son père est un agriculteur et le mien travaille dans la mafia. Disons que notre famille est comme divisée en deux, le côté gentil et le côté méchant, je te laisse deviner qui sont les méchants.

Je le regarde comme si c'était une évidence, il reprend.

― Puis un jour, j'ai su que Leslie sortait avec un pendejo, on vivait encore en Colombie. Je crois qu'il s'appelait Mario ou Dario je sais plus, mais son père et le mien étaient des ennemis, même si c'était un petit jeunot il avait trop la bouche, Leslie a pris la confiance et elle aussi a commencé à avoir la bouche, elle s'est soudainement sentie pousser des ailes.

Il marque une pause, son visage se ferme et il fronce les sourcils en serrant son poing.

― Un jour, Leslie et Dario ont tenté de tuer mon père. Ils se sont introduits dans notre maison, moi je revenais d'une soirée, en arrivant à la maison je vois qu'elle et Dario ont tous les deux une arme braquée sur mon daron. J'ai vu rouge, extrêmement rouge, et je crois qu'aucun des deux ne s'attendait à me voir. J'ai sorti mon glock et j'ai tué le fils de pute de petit ami... Maintenant que j'y pense, j'aurais dû le torturer ce-

― Je n'ai pas besoin d'écouter tes envies meurtrières.

Il ricane puis reprend.

― Leslie s'est donc "retrouvée" en territoire ennemi, j'étais tellement énervé que j'étais prêt à la tuer mais c'est mon père qui m'en a empêché. Il me disait que ça ne servait à rien que ce n'était qu'une gamine. Elle devait avoir treize ans à cette époque.

― Son copain avait treize ans...

― Non, non, elle sortait avec un gars plus vieux qu'elle, il devait avoir 17 ou 18 ans.

Ah oui quand même...

― Je crois qu'elle s'est laissé influencer par Dario, mais en soi mon père n'avait rien contre Leslie, il ne lui en voulait pas, mais moi si. Gamine ou pas, j'en avais rien à foutre, alors je l'ai quand même tiré sur son épaule pour la punir. Car qu'elle veuille ou non, j'étais son aîné et je devais la punir comme il se doit.

― Oh...

― Je crois bien que depuis ce jour, elle ne me porte pas dans son cœur. Mais moi contrairement à elle, je n'ai jamais levé une arme contre un membre de ma famille, qu'importe si on s'apprécie ou pas.

Je comprenais un peu mieux maintenant pourquoi Leslie détestait Kali et vice-versa. Mais étant donné que ce sont des soucis purement familiaux, je ne veux pas faire un choix ou prendre parti pour l'un ou pour l'autre, mais maintenant tout est beaucoup plus clair pour moi.

― Je vois...

― Tu ne me vois pas comme le grand méchant de l'histoire ? me demande-t-il avec un sourire en coin.

― Non, dis-je en haussant les épaules.

― Bien, maintenant à mon tour de te poser une question.

Je pose mon coude sur le haut du canapé et l'écoute.

― Pourquoi tu ne veux pas venir avec moi demain ? En plus, on va à Paris, ça fait rêver tout le monde surtout les belles filles comme toi.

J'éclate de rire, il est vraiment resté bloqué là-dessus. Je crois bien que mon message l'a piqué quand même, et je suis bien contente.

― En vrai Kali, ce n'est pas que je ne veux pas, mais je ne peux pas. Ma meilleure amie Ruby arrive demain dans la soirée...

― C'est bien dommage, murmure-t-il. Je t'aurais fait visiter.

― Tu es déjà allé ?

― Plus d'une fois.

― Tu es un globe-trotter toi ! dis-je en le taquinant. Et tu restes combien de temps ?

― Juste le week-end, cariño, tu as intérêt à rester sage pendant mon absence.

― Il ne fallait pas me dire ça, j'aurais envie de faire plein de bêtises maintenant...

― Tu me provoques toi maintenant ? Il m'attrape et me balance sur ses cuisses, je me retrouve à califourchon sur lui.

Un énorme sourire naît sur mes lèvres, j'irais même jusqu'à dire un sourire malicieux comme il le fait si souvent, je crois bien qu'il est tout doucement en train de déteindre sur moi.

Moi te provoquer ? dis-je d'une voix faussement outré.

― Fais attention, ma petite Princess, ne joue pas à ce jeu-là avec moi, tu vas vite perdre.

Je garde mon sourire, et caresse son torse, je sonde mon regard dans le sien et son regard passe de moi à mes lèvres, soudain je sens une bosse près de mon intimité...

Il a envie de moi... et j'ai envie de lui.

― Je suis prête à prendre le risque Kali... murmurais-je près de son oreille.


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