𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟔 Tu peux prendre tout ce que j'ai, tu peux briser tout ce que je suis.
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Lorsque Kali est venu me chercher, je n'ai pas pipé un mot dans la voiture. J'ai feint de dormir, alors que j'avais simplement les yeux fermés. J'ai passé une journée merdique ; ma conversation avec Leslie m'a quelque peu bouleversé et ses réflexions m'ont profondément blessé.
Je me trouve en ce moment même dans son bureau pour "réviser". Mais mes pensées sont complètement ailleurs, je ne fais que gribouiller tout et n'importe quoi sur mes cahiers, et en plus de cela, j'ai cassé le cendrier de Kali.
En même temps, il y en avait partout et son bureau était dans un état de chaos avec beaucoup de paperasse, je n'ai pas fait exprès.
Je m'appuie contre le dossier de la chaise roulante et je me déplace autour de moi.
La porte s'ouvre brutalement, et je me retrouve face à Kali, les yeux noirs et très énervé. En quelques pas, il arrive à ma hauteur, je n'ai pas le temps de faire le moindre geste qu'il a déjà posé ses deux mains sur les accoudoirs. Je me retrouve coincé entre Kali et le dossier de la chaise.
― Je suis désolé pour le cendrier ! Je l'ai cassé, je ne savais pas que tu te mettrais dans un tel état pour si peu ! paniquais-je.
Son regard passe de la colère à l'incompréhension. Il regarde rapidement les débris de verre par terre, puis reporte son regard sur moi.
― J'en ai rien à foutre de ce cendrier ! Pourquoi as-tu pleuré aujourd'hui ?!
Je déglutis, essayant de contrôler les tremblements de mes mains. Ses yeux noirs me scrutent avec une intensité qui me fige sur place. Je n'avais pas prévu de parler de Leslie ni de mes doutes, mais étant constamment surveillé par son espion, il allait le découvrir tôt ou tard.
Je me mords nerveusement les lèvres et détourne le regard.
― Pour rien.
― Princess.
― Je vais bien, j'ai juste eu un coup de mou et...
― Depuis quand me caches-tu des choses ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit cette garce ?
Je sais qu'il parle de Leslie. Je hausse les épaules et lui adresse un sourire triste.
― Kali, je ne veux pas...
― Je lui avais pourtant formellement interdit de t'approcher...
― Franchement, oublie. Je ne veux pas me prendre la tête pour si peu, c'est juste une incompréhension, je hausse les épaules.
