La jeune femme ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle était à une superbe fête il y a à peine quelques instants, en train de danser avec des inconnus et un seul ami à elle, qu'elle avait rapidement perdu de vue. Pour le peu qu'il lui manquait à ce moment...
Et à présent, elle se retrouvait attachée, prise au piège sur une chaise assez peu confortable, avec un mal de crâne carabiné, accompagné de sacrées nausées. Les liens étaient solides, elle en était convaincue après avoir essayé de tirer dessus de toutes ses forces. Elle ne pouvait pas s'échapper. Impossible. Et en plus elle avait mal aux poignets à présent.
La pièce dans laquelle elle était enfermée était plutôt grande, sans fenêtre, avec un luminaire rond au plafond. Les murs étaient d'un blanc immaculé, un blanc qui lui brûlait la rétine. Pas très rassurant. Carrément effrayant même. Une table à roulette se trouvait en face de la jeune femme, un peu à sa gauche. Il y avait des seringues dessus, encore dans l'emballage en plastique qui leur assurait une parfaite stérilité.
Celle qui avait été enlevée tremblait, et jetait des regards partout dans la pièce, dans l'espoir de trouver une alternative à sa situation plus que tendue. Mais c'était peine perdue, et au fond d'elle, elle le savait pertinemment, ce qui ne l'empêchait pas de rêver.
Soudain, elle se rappela ce qu'il s'était passé. Un inconnu au faciès pour le moins étonnant l'avait abordé à la sortie de la boite de nuit. Oui, il avait une gueule plutôt étrange, presque effrayante, mais étrangement charmante ceci étant dit. La jeune femme était partie sans son ami pour l'accompagner au cas où, dans le but de vomir ses tripes derrière l'établissement toute seule comme une grande. Elle était fortement alcoolisée, et avait suivi cet homme « de son plein gré », tout en retenant ses vomissements, avec un assez grand succès il fallait l'avouer.
Elle avait suivi un inconnu, malgré tous les signes qui pouvaient montrer que c'était clairement une mauvaise idée. Quelle conne, quelle conne, quelle conne ! Se disait-elle à elle-même.
Elle lui avait trouvé une certaine beauté qui n'était pas pour lui déplaire, et avait ambitionné de le ramener chez elle pour s'amuser un peu. La jeune femme n'en était pas à son coup d'essai, et ce, malgré les avertissements de ses amis et de sa famille, de son entourage de manière générale. Tout le monde s'inquiétait de son comportement que l'on jugeait irresponsable. Mais elle s'en était toujours bien tirée jusqu'à présent, et s'était même trouvée un plan cul qu'elle voyait souvent pendant un temps... avant qu'il ne la quitte la semaine dernière.
Oui, elle voulait draguer un peu pour se remonter le moral, et elle s'était dit qu'avec un visage comme le sien, cet homme n'aurait pas dit non à un peu de sexe entre presque connaissances. Elle ne connaissait même pas son nom quand elle était rentrée dans la voiture de ce mystérieux individu. Le reste, elle ne s'en rappelait pas.
Peut-être avait-elle été droguée, elle n'en savait rien.
Elle envisagea un instant de crier, avant de se raviser.
Elle avait vu trop de films d'horreur et lu trop de polars noirs pour savoir que ce n'était même pas la peine d'essayer de s'époumoner en cherchant de l'aide. Cet homme devait avoir tout prévu, et ce n'était sans doute pas sa première fois, bien qu'elle reconnût être une cible facile.
Trop tard pour l'admettre malheureusement.
Soudain, des bruits de pas descendant -ou montant- des marches spécifiquement en bois se firent entendre. La jeune femme fixa d'un œil désespéré la porte de fer en face d'elle, d'où allait sans doute sortir la personne qui faisait tout ce bruit.
La porte s'ouvrit lentement. Derrière elle, un homme habillé d'un costume noir et d'une cravate rouge. Plutôt grand, un mètre quatre-vingts, peut-être plus. Il n'avait pas une carrure trop forte, mais n'était pas non plus maigre, plutôt dans la norme, avec des épaules un peu larges, mais sans plus.
Mais surtout, il y avait un détail qui n'était pas pour rassurer la pauvre victime.
L'homme portait un sac de papier kraft sur la tête. Avec deux trous pour les yeux.
— Désolé de l'attente ma chère demoiselle.
Super, l'homme avait une voix métallique qui résonnait dans toute la pièce. Une voix inhumaine, celle d'une machine prête à vous dépecer à la moindre contrariété.
— J'espère que votre siège vous plait. Dans le cas contraire vous m'en voyez navré, je n'ai rien de mieux à vous proposer.
La jeune femme commença à pleurer. Juste un peu, pas grand-chose. Elle se mordait la lèvre inférieure avec vigueur. A tel point qu'un liquide commençait à couler de ladite lèvre, avant de s'écraser sur le sol, en petites taches rouges.
L'homme s'avança doucement, presque sans un bruit. Puis, il se tourna vers la table à roulette, et se saisit d'une des seringues.
— Bien... Et si nous nous amusions un peu, mademoiselle ?
VOUS LISEZ
Sac de Papier
Mystery / ThrillerLes habitants de Sainte Haelen n'osent plus sortir de chez eux. La raison ? Le mystérieux tueur au sac de papier qui sème la terreur depuis six mois. Une seule solution pour que la police puisse l'attraper : Ethan Leroy, psychiatre de renom, habile...