— Chéri, je suis rentré !
Ethan s'était surpris à utiliser le mot « chéri » de temps en temps au sujet de Clair depuis que ce dernier l'avait pris il y a deux jours, ce fameux mardi soir. Il ne savait pas trop pourquoi, mais son homme commençait à lui faire de l'effet. Il souriait plus en voyant l'homme à la mèche blanche, et quelques fois, il le désirait.
La chose avait commencé lorsque le jeune homme s'était fait agresser par Camilla, l'ancienne amie du médecin. Clair avait annoncé fièrement qu'il se savait manipulé par son homme, et cela avait marqué durablement l'intéressé.
En parlant de Camilla, elle avait totalement disparu de la circulation. Ethan ne savait pas où elle était, il allait falloir qu'il frappe à la porte de son appartement. Mais ce n'était pas la priorité du moment. Il devait comprendre ce qui était en train de lui arriver.
Il pensait aimer Jessica d'un amour sincère, quoique dérangeant. Mais Clair ? Il s'étonnait de sentir son cœur battre plus vite aux côtés de son amant depuis quelques temps déjà. Cela c'était aggravé depuis peu. Et honnêtement, cela lui faisait peur.
Il pénétra dans sa demeure, et sentit immédiatement l'odeur d'une infusion aux fruits rouges. Clair aimait bien acheter des produits de saisons, des fruits souvent, et les cuisiner pour lui ou pour eux.
— Ça va Clair ?
L'intéressé était dans le canapé du salon, entouré de Terrence et Mathilda. Les chiens se jetèrent sur leur fidèle papa, et se mirent à lui lécher les mains. Ils étaient toujours en manque d'affection, et ne rataient jamais une occasion d'avoir de l'amour de la part du médecin.
— Il faut qu'on parle Ethan. Une femme est venue tout à l'heure pour te voir. Elle avait envie de te casser la figure, ça se voyait à son expression. Qu'est-ce qu'il se passe avec elle ?
Merde. Natalia, saloperie...
— Elle t'a dit son nom ?
— Natalia machin-chose, un nom de famille hongrois je crois ?
En plein dans le mille. Keriztchki lui en voulait, et à raison : il ne lui avait toujours pas proposé la drogue qu'il lui avait promise.
— Elle a des origines polonaises, mais son nom de famille vient d'un autre pays d'Europe de l'Est, lequel en revanche, aucune idée. Elle voulait quelque chose ?
— Elle voulait, je cite, « son dû ». Ethan, qu'est-ce que tu lui dois ? Je veux savoir, c'est important. Elle sait où tu habites, si jamais elle découvrait pour... pour le tueur au sac de papier.
Merde. Merde, merde, merde... La conversation ne tournait clairement pas à son avantage. Vite, un mensonge.
— Elle veut juste que je lui prépare un petit produit pour calmer ses nerfs, rien de bien méchant. Seulement je n'ai pas encore eu le temps de faire ma recherche efficacement, alors elle doit s'impatienter...
— Tu te moques de moi Ethan. Elle n'avait pas l'air de vouloir une tisane, ça j'en suis sûr. Tu es bizarre depuis deux semaines, tu ne te ressembles plus... Que veut Natalia ? Ça a un lien avec tes activités nocturnes ? Ça fait quelques temps que tu ne ramènes plus de victimes à la maison, tu comptes t'arrêter ?— Ça suffit Clair ! Je ne suis pas rentré à la maison pour subir un interrogatoire !
— Et moi je ne t'ai pas sucé dans ton bureau pour que tu te débines comme ça devant moi ! C'est moi la mauviette du couple. Tu t'es ramolli, et je ne parle pas de ta bite, clairement.
Putain. Les choses ne tournaient pas en sa faveur. Quelque chose de grave était en train d'arriver. L'homme à la mèche blanche ne se laissait plus faire.
— Bon, bon... Je vois que nous ne pouvons pas discuter calmement aujourd'hui. Natalia veut une drogue qui aie le même effet que le GHB pour des fins personnelles, ça te va ?
C'était la vérité, rien que la vérité. Mais bien sûr son amant n'allait pas bien le prendre.
— Tu plaisantes ? Du GHB ? Ethan... Que tu tues des gens c'est une chose, ils ne souffriront plus jamais, mais ça... C'est le genre de merde qu'on aurait pu me faire avaler en boite de nuit pour me violer ! Tu cautionnes ça ? Ne me dis pas que tu cautionnes ça.
— Tout n'est pas noir et blanc ! C'est juste pour son entreprise et ses... travailleurs.
— Elle est mère maquerelle ? De mieux en mieux... Bon, j'en ai ma claque, je vais voir Marilyn, je ne veux plus te voir pour l'instant.... Mais ça ne veut pas dire que je ne t'aime plus. Occupe-toi plutôt de ta drogue et de tes chiens, ils ont beaucoup tiré sur leur laisse aujourd'hui. Il y a de l'infusion aux fruits rouges sur la table basse, devant toi. Au revoir.
Et sur ce, l'homme à la mèche blanche quitta la maison en dépassant Ethan. Il semblait tout à fait sérieux.
— Depuis quand tu me parles sur ce ton ?
— Depuis que j'en ai besoin Ethan, depuis que j'en ai besoin.
Clair referma la porte d'entrée calmement, mais avec vigueur, laissant son amant seul chez lui.
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Sac de Papier
Mystery / ThrillerLes habitants de Sainte Haelen n'osent plus sortir de chez eux. La raison ? Le mystérieux tueur au sac de papier qui sème la terreur depuis six mois. Une seule solution pour que la police puisse l'attraper : Ethan Leroy, psychiatre de renom, habile...