Jessica était aux anges. Cette sale pute de Clair n'était pas chez Ethan, elle allait pouvoir parler tranquillement à ce dernier, quel coup du hasard ! Elle était de très bonne humeur, ce qui changeait de d'habitude.
D'ordinaire, elle avait une expression des plus sévères, et intimidait les gens qui lui faisaient face. Cela l'aidait dans certaines circonstances, mais nuisait à son bien-être social de manière générale. Les gens la prenaient pour ce qu'elle n'était pas, ce qui ne lui rendait clairement pas justice. Enfin bon, elle commençait à être habituée à force.
— Tu veux boire quelque chose très chère ? demanda celui qui était juste l'homme de sa vie.
— Un bon café si tu en as. Noir sans sucre de préférence.
— D'accord, c'est parfait pour moi ! Allez, installe-toi tranquillement, je te prépare ça tout de suite !
L'homme aux cheveux roux semblait particulièrement en forme. Il devait être heureux d'être débarrassé de l'autre souillon pendant quelques temps. Cependant, même si Jessica le souhaitait de tout son cœur, lui et elle ne pourraient pas coucher ensemble cette fois-ci : ils ne savaient pas quand allait rentrer le jeune compagnon du médecin.
C'était désolant, mais personne ne pouvait y faire quoi que ce soit.
— Il est en train de couler !
— J'entends bien ! Tu sais quand Clair rentrera ?
— Hélas non, il ne m'a pas précisé... Mais il m'enverra un message s'il ne mange pas ici ce midi, je le lui ai demandé !
Jessica hocha la tête, un petit sourire sur le visage. Elle espérait que cette salope allait rester loin d'Ethan le plus longtemps possible. Elle ne supportait pas l'idée que ces deux personnes vivent ensemble.
Le vrombissement de la machine à café s'arrêta pendant cette petite réflexion de la part de l'infirmière à elle-même.
Ethan arriva dans le salon avec entre les mains une jolie petite tasse blanche installée sur une petite assiette de la même couleur, avec quelques motifs floraux. Ce devait être un nouveau set de vaisselle, car les tasses qu'avait connu la femme étaient brunes, assez laides. C'étaient les tasses de Patrick, le père d'Ethan, que ce dernier avait assassiné un jour où il s'en était senti l'envie.
Jessica prit la tasse de bon cœur, et se repositionna dans le canapé rouge du médecin.
— Tu as décidé de ce que nous allons faire de ton imitateur ?
— Bonne question ! J'hésite encore à le dénoncer anonymement à la police, mais la tentation de m'occuper moi-même de son cas est là, je dois te l'avouer.
La trentenaire posa sa tasse sur la table basse en verre en face d'elle avec une mine contrariée.
— Allons, tu ne vas quand même pas le dénoncer, ce ne serait pas drôle... Fais-moi au moins profiter un peu !
Ethan marqua un temps d'arrêt, avant de répondre à sa très chère invitée.
— Je sais que tu meurs d'envie de le capturer et de t'amuser avec lui, mais je ne suis pas sûr du bienfondé de cette procédure... On pourrait remonter à nous si nous ne faisons pas assez attention.
— Tu sais très bien que les risques sont minimes, nous sommes plus malins que ces policiers décérébrés. Après tout, s'ils n'ont pas réussi à te trouver au bout de six mois de pleine activité, remonter jusqu'à toi après que nous nous soyons occupés du copycat sera très difficile pour eux. Tous des incapables.
— Je suis bien d'accord, mais j'hésite encore...
— Allez, ne fais pas ta mauviette ! Tu vaux plus que ça. Du moins c'est ce que je pense, mais si tu tiens tant que ça à me décevoir c'est ton choix...
Ethan sembla touché par cette remarque. Son regard fuit celui de Jessica pendant quelques secondes, avant de se recentrer sur la trentenaire.
— Je... tu dois avoir raison. Il n'y a que très peu de chance qu'on comprenne ce que je fais dans le dos de la loi. Je vais le faire. Nous allons retrouver ce fils de pute et nous occuper de son cas nous-même !
Jessica se remit à sourire. Elle préférait quand son cher et tendre choisissait la voie de la violence, surtout si elle était méritée. Elle reprit sa tasse en main, et la termina en quelques gorgées.
— Très bon ce café. Au fait ! Tu as des nouvelles de Keriztchki ?
— Oui, maintenant elle s'appelle Natalia. Je pense qu'elle est plus heureuse qu'avant. Elle a repris le business de son père, a priori les affaires sont florissantes ! Elle a tué son prédécesseur pour être tranquille, quelle cruauté !
La trentenaire haussa les épaules, et reposa sa tasse de café à présent vide sur la table basse.
— Dis celui qui a assassiné son propre père parce qu'il voulait disposer de l'héritage plus vite ! Pour ce qui est de Natalia, si elle est bien ainsi c'est le principal. J'imagine que tu lui as donné un coup de main.
— Evidemment ! C'était tellement jouissif de pouvoir décider de son avenir comme bon me semblait ! Ah, elle m'en veut maintenant, c'est dommage...
— Tu m'auras toujours de ton côté, tu devrais être heureux.
Ethan rit à cette remarque. Il avait l'air heureux.
Jessica l'était tout autant.
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Sac de Papier
Misteri / ThrillerLes habitants de Sainte Haelen n'osent plus sortir de chez eux. La raison ? Le mystérieux tueur au sac de papier qui sème la terreur depuis six mois. Une seule solution pour que la police puisse l'attraper : Ethan Leroy, psychiatre de renom, habile...