Chapitre 63 : Vengeance

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Ça y était, il l'avait enfin fait : monsieur Green était dans le coffre de sa voiture ! Comment avait bien pu faire David pour ne pas se faire attraper, même lui ne savait pas vraiment, mais il l'avait fait ! Cela lui avait demandé du courage et de la dextérité, mais il avait réussi ! Il priait le ciel pour que personne ne l'ai vu, quoiqu'il se doutait bien que personne ne pourrait l'attraper aussi vite, il avait pris de grandes précautions.

Il avait un peu peur tout de même. Et si les policiers l'arrêtaient pour un contrôle de routine et découvraient ce qui se cachait dans sa voiture ? Il serait cuit. Il essayait de ne pas trop y penser pour l'instant, il devait se concentrer sur sa conduite.

David arriva finalement chez lui, dans le nord-est de la ville, un coin désert dans la banlieue elle-même presque déserte. Un vrai trou à rats, mais qui avait le mérite d'être un peu discret. Notre homme y avait un appartement d'une taille intéressante pour le prix du loyer, et pouvait y faire ce qu'il voulait sans que personne ne trouve rien à y redire. En effet, cet endroit avait été rénové il y a peu, et avait été considérablement insonorisé. Une excellente chose pour un tueur de la trempe de l'assassin.

Il déplaça le corps inanimé de monsieur Green jusque dans son appartement, au premier étage. A cette heure, il n'y avait personne, ses voisins se résumant à un couple de personnes âgées à moitié sourdes, parfait pour ses activités un brin illégales. Sans compter le fait que ces deux vieux l'aimaient beaucoup, il les aidait quand il le pouvait. Ils ressemblaient un peu à ses propres grands-parents, tous deux morts il y a peu de temps.

Il était touché par leur résistance et leur envie de vivre, cela changeait des gens jeunes suicidaires qui étaient là avant eux. Ce couple était arrivé il y a peu de temps, à peine trois ou quatre mois. C'était plutôt inhabituel pour des personnes âgées de déménager comme ça, ils devaient avoir leur raison.

Une chance pour David, leurs fenêtres ne donnaient pas sur la cour, ils n'avaient donc aucune chance de croiser l'homme avec un corps gigotant entre ses bras. Dans le doute, le tueur avait agi la nuit, pour qu'on le remarque moins facilement. Il avait juste sonné à la porte de monsieur Green, avant de l'assommer d'un grand coup de poing dans le visage. Simple et efficace, rien à redire.

Il ne lui restait plus qu'à le balader jusqu'à chez lui, et hop ! Le tour était joué.

Maintenant, sa victime était étalée au sol de son petit salon. Que faire de lui, que faire de lui...
Déjà, il l'avait bâillonné, David n'avait pas la moindre envie que ce salaud se fasse remarquer, il ne devait pas se faire attraper tout de suite.

Le criminel fouilla dans le tiroir de la commode près de la table où il mangeait d'habitude, et sortit les seringues qui lui restait, c'est-à-dire une petite demi-douzaine. Il allait encore injecter de l'eau de javel, ça avait particulièrement bien marché la dernière fois avec ce petit jeune. Oui, il allait faire cela, c'était une bonne idée !

— Alors, qu'est-ce que ça fait d'être de l'autre côté du miroir sale fils de pute ? Tu croyais que j'allais me laisser faire avec ton comportement de merde ? Eh bien crois-moi mon salaud, ton cinéma ne va pas durer bien longtemps.

L'intéressé tremblait. Il avait bien raison : David n'allait pas être tendre avec lui, il tenait à sa vengeance plus que tout.

— Tu vois, il ne faut jamais sous-estimer les gens dans la vie. Enfin, je te fais une leçon comme si tu allais avoir l'opportunité de l'appliquer. Tu te doutes bien que je ne te laisserais pas partir d'ici. Du moins pas en vie...

Le copycat se tourna vers monsieur Green, une seringue à la main.

— Tu as de la chance, j'ai pu m'entrainer un peu avant tout ça, maintenant je sais comment piquer correctement. Tu n'auras pas trop mal, du moins pas tout de suite... Allez, calme-toi un peu et conduit-toi comme un homme, un vrai !

Mais c'était peine perdue, le pauvre malheureux s'était uriné dessus. David manqua de lui hurler dessus et pour cause : c'était la deuxième fois en un mois qu'on pissait sur son lino. Il donna un coup de pied dans le ventre de sa victime avec assez de puissance pour le retourner sur le dos.

— Regarde ce que tu as fait ! Espèce de gros porc, je vais encore devoir tout nettoyer ! Tu crois que ça m'amuse de passer derrière toi et faire le ménage ? Tu ne penses pas que j'en ai plus qu'assez de passer la serpillère dans ce putain de lycée ? Tu ne penses pas que le ménage j'en ai ma claque ? Hein ?

Mais bien sûr monsieur Green ne pouvait pas lui répondre.

Cela agaça encore plus David.

Il allait le faire souffrir comme jamais. Bien fait pour sa gueule.


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