Chapitre 30 : La fête, partie 2

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Clair était prisonnier dans les vestiaires. Prisonnier avec cette femme qui commençait à lui faire peur.

Très, très peur.

Elle s'approchait de plus en plus, un sourire figé sur le visage. Elle tirait la langue, laissant l'œil tatoué dessus détailler le jeune homme, avant de la passer sur ses lèvres. Comme une lionne devant un tout petit bébé gazelle.

Elle allait le dévorer tout cru, ça ne faisait plus aucun doute.

Clair s'effondra sur un des bancs blancs de la salle, celui juste derrière lui. Il fit tomber son sac par terre sans le faire exprès, répandant ses affaires au sol. Son rouge à lèvres, son fard à paupières, son eyeliner, son fond de teint, sa bouteille qu'il n'avait pas refermée, et qui laissait couler l'eau partout autour de lui.

Ses muscles se contractèrent presque immédiatement, l'empêchant de réagir.

Sa respiration se faisait courte et irrégulière. Son cœur tanguait dans sa cage thoracique. Il ne pouvait rien faire. Rien. Il appelait Ethan au fin fond de son crâne, mais il savait que ce dernier n'allait pas venir.

Car on n'était pas dans un film ou un mauvais roman à l'eau de rose. Il ne pouvait pas se douter de ce qui était en train de se passer dans cette salle dont les murs se rapprochaient dangereusement de Clair.

La jeune femme se pencha sur lui, ouvrit sa mâchoire par une pression de ses doigts, et inséra sa langue dans sa bouche. Le jeune homme eut aussitôt un haut le cœur qui manqua de le faire vomir. La femme passa sur son palais, et fit tout le tour de ses muqueuses, avant de se retirer lentement. Elle lui dévora les lèvres, retirant coup après coup le maquillage noir qui s'y trouvait.

Les doigts habiles de la femme descendirent le long de la gorge de sa victime, avant de s'enfoncer sous le crop-top en dentelle. Elle parcouru toute la longueur de son torse, s'arrêtant aux tétons, qu'elle malaxa entre le pouce et l'index. Ça faisait mal.

Mais ça ne faisait que commencer.

Clair pleurait silencieusement. Il ne pouvait tout simplement rien faire d'autre.

— Chuuut, tout va bien, détends-toi un peu, on s'amuse...

Soudain, on frappa à la porte, ce qui ne dérangea absolument pas la jeune femme.

Puis, Clair reconnut la voix d'Ethan, alors même que les battements de son propre cœur lui perforaient les tympans.

— Clair ? Ça va ? Ça va faire plus de dix minutes que tu as quitté ta barre, je m'inquiétais...

Puis, sans prévenir, la porte se déverrouilla sans aucune explication.

Le psychiatre apparut, éclairé par une lumière violette, découpant sa silhouette aux épaules larges. Son visage se décomposa dans un premier temps à la vue de Clair en train de se faire tripoter par cette femme. Puis, dans un second temps, un terrible rictus déforma subitement son visage.

Il était furieux.

— Tiens tiens... Camilla ma chérie, puis-je savoir ce que tu es en train de faire à mon mec ?

La jeune femme se retourna, puis s'immobilisa, soudainement pétrifiée.

— Ethan, c'est pas ce que tu crois ! Je te jure que je ne savais pas que c'était ton mec !

En toute réponse, l'homme aux cheveux roux se jeta sur Camilla, et lui décocha un coup de poing au visage suffisamment fort pour la faire tomber au sol. S'en suivit un coup de pied dans le ventre, poussant la jeune femme à cracher ses tripes. Un peu de sang coulait de sa bouche.

Elle tenta de se relever, mais en vain : la douleur était trop intense. Ethan était trop fort pour elle.

Ce dernier la saisit par les cheveux, en arrachant au passage quelques-uns, même si ce n'était pas le but. Il la releva d'un coup sec et lui saisit la mâchoire entre le pouce et l'index de sa main inoccupée, comme elle l'avait fait pour Clair.

— On va discuter un peu toi et moi...

Il la relâcha subitement, avant de lui donner un nouveau coup de poing, cette fois-ci dans le nez. Heureusement pour Camilla, cet organe était trop petit et retroussé chez elle pour qu'il se brise suite à l'impact.

— Alors comme ça tu veux niquer mon copain ? Tu crois en avoir le droit ? Tu crois que ça se fait ? Hein ?

Le visage d'Ethan commença à gonfler. Clair, dans un élan de lucidité, se releva et prit son compagnon par les épaules avant qu'il ne soit trop tard.

— Elle a compris, tu peux la laisser partir. S'il-te-plait...

Le psychiatre se calma brusquement. La crise de folie qui le guettait s'était tout simplement arrêtée lorsqu'il avait entendu la supplication de son amant. Il relâcha Camilla.

— Casse-toi avant que je ne te refasse complètement le portrait. Ça ne va pas s'arrêter là, tu peux me croire.

La jeune femme quitta aussitôt les vestiaires, et très certainement la fête de manière générale.

Clair s'était collé à son compagnon, et laissait ses larmes couler avec force et vigueur.

On était venu le sauver.

— Ethan... je... Merci... Je t'aime tellement...

— Je sais, je sais.

Ethan lui caressait les cheveux

Pour une fois, tout se finissait bien.


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