18 | Mariage II

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ERAH





« La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve, Et vous aurez vécu, si vous avez aimé »









Il m'avait proposé une balade ? À la plage ? J'ai bien évidemment accepté bien que sa demande m'avait totalement surprise. Comme je disais, je me faisais une image d'homme mafieux sans coeur, froid, mauvais, vicieux et avec une condescendance monstre. Karel avait quelques aspects de cela mais globalement il était loin de l'image que je m'étais faite d'eux.

Agréablement surprise qu'il puisse penser à moi. Il sait qu'une balade me fera du bien. J'ai besoin d'essayer de revivre comme si je n'avais plus aucun problème. J'ai besoin de profiter du temps perdu en prison entre quatre murs. J'ai tout simplement besoin de revivre ma jeunesse pleinement. Ma vie s'est stoppée nette à mes 18 ans alors qu'elle aurait dû tout juste commencer.






Une fois à la plage, nous marchons comme deux touristes. Il avait sa paire de lunettes de soleil sur le nez et la mienne était posée sur le haut de ma tête. Je sens sa grosse main prendre mes lunettes et les mettre sur mon nez.






Karel - Il y a du soleil.






Encore un geste que j'apprécie intérieurement mais qui me donne toujours autant un sentiment de gêne. Je ne dis rien et nous continuons de marcher dans le silence.







Moi - La presse est au courant de ce mariage ?

Karel - Ça ne saurait tarder.

Moi - Et..j'veux dire qui sait que c'est un faux mar..

Karel - me coupant - Personne.

Moi - Je te demande pardon ?

Karel - Personne ne sait et personne ne doit savoir !

Moi - Je ne comprends pas Karel ! Je sais que tu veux me tenir à l'écart de certaines choses et je t'en remercie mais me laisser dans l'ignorance ne m'aidera pas à essayer d'avancer !

Karel - C'est simple Erah. Il y a une taupe dans ma mafia car j'ai une sécurité en béton donc si quelqu'un a réussi à s'y introduire c'n'est pas normal. Qui est la taupe ? Je ne sais pas. Dire que c'est un mariage que sur papiers va attirer plus d'emmerdes qu'il y en a déjà. L'organisation derrière tout ça sait en réalité que tu es avec moi. Certes, ils te veulent mais ils ne t'auront pas et ça je t'en fais la promesse. Pas à la demande de ton père mais tout simplement parce que je le souhaite aussi. Ton père et moi avions un ennemi en commun ou plutôt mon père et le tien avaient un ennemi en commun. Je dois découvrir tout ça mais pour l'instant on doit se la jouer discret.

Moi - Tu n'as pas confiance en Lorenzo ?

Karel - Bien sûr que si. Je veux juste tester une chose et voir où elle me mènera.

Moi - Mais, ils finiront par voir que nous ne sommes pas réellement mariés

Karel - Et comment ?

Moi - Un couple marié dort ensemble ce qui ne sera pas notre cas Karel. Alors, ça ne tiendra pas la route ! Le plan tombera très vite à l'eau avant même qu'il ne commence.





Il me regarde l'air impassible. Ses sourcils se froncent et il me fixe avec un regard intense. J'avais bien l'impression que ma phrase venait complètement de l'irriter. Mais pourquoi ? Ne venais-je pas de dire la simple vérité ?





Karel - Et bien on fera en sorte de séjourner dans la même chambre.

Moi - Karel

Karel - me coupant - Tu dors déjà dans ma chambre que je sache.

Moi - Et, je t'avais dit qu'il y avait d'autres chambres

Karel - La mienne est la plus sécurisée. Alors tu y resteras et c'est non discutable.

Moi - Écoute, j'ai encore du mal avec la présence masculine autour de moi. La présence de Raya me fait un bien fou. J'ai juste besoin de temps. Il y a trop de chose que je dois encaisser, en rajoutant là un mariage qui fait partie d'un plan ça fait beaucoup.

Karel - Et j'apprends à t'écouter pour ne pas te brusquer Erah. Je sais que tu as dû beaucoup encaisser

Moi - Non Karel tu ne comprends pas. J'ai encaissé mes années de taule, si tu ne m'avais pas faite sortir de prison, tu aurais récupéré mon cadavre aujourd'hui! Ensuite, j'apprends que mes parents ne m'ont en réalité pas abandonné, qu'ils sont morts et que mon père faisait partie d'une mafia et était dans la coke. Quelqu'un s'est introduit dans ma chambre pendant que je me douchais, donc tout est si proche de moi, tout est glauque, sinistre, tout devient littéralement malsain. Un putain d'organisme me veut pour je ne sais quelle raison et je suis à deux doigts de me rendre pour te laisser vivre ta vie avec ta mafia. Tu n'étais pas concerné de base ! S'ils m'ont, tout sera fini et réglé au moins.

Karel - Je t'interdis de dire ça. Tu entends ? Personne ne t'auras et personne ne se met en danger pour toi. C'est toi qu'est en danger. Pas nous. Alors laisse-moi faire ce que je souhaite faire depuis le début. Et crois-moi que personne ne m'arrêtera. Pas même toi.






Je ne dis rien mais tout se lit sur mon visage, ce qu'il venait de dire m'avait fait du bien. J'avais une boule au ventre et elle venait de se dissiper. Karel s'approche de moi et prend mon menton dans sa grosse main large et imposante. Il ne serre pas mais la remonte de sorte à ce que nos regards se croisent.






Karel - Tu n'as aucune idée de ce que cet organisme te fera. Ce sera pire que la prison Erah. Alors n'envisage pas le pire si tu ne veux pas me foutre en colère. Je te l'interdis. Ils ont détruit ton coeur, ils t'ont fait vivre l'horreur. À mon tour de leur rendre la pareille. È chiaro ? (C'est clair ?)






Je n'ai rien dit, mais je savais à quel point ses paroles m'avaient littéralement glacé le sang.

Je crois que je réalise officiellement que je suis plus qu'en danger et que je vais devoir me battre. Mais plus seule, désormais aux côtés de « mon mari »...







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Eh oui... mari et femme... sur papier.

TRAPPOLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant