ERAH« Exposez-vous à vos peurs les plus profondes ; après cela, la peur ne pourra plus vous atteindre »
Mes larmes n'avaient pas cessé de couler. J'étais pitoyable. J'avais bien pris conscience que j'étais à poil dans la baignoire et que Karel était là. Il n'avait émis aucun regard sur mon corps et je l'avais bien observé une fois que j'avais repris mes émotions.
Il avait plongé ses bras dans l'eau pour me mettre sur son torse. Et il n'était pas obligé de le faire. Il m'avait aidé et bordel qu'est-ce que ça m'a fait du bien de le sentir près de moi à cet instant. Jamais je n'aurais cru qu'un jour un homme m'aurait fait ressentir ça ; je me sens en sécurité avec lui.
Ce Frederico m'avait attaqué aux toilettes. Les murs insonorisés des toilettes n'avaient pas alerté Karel sur mon état. Avant de sortir, j'avais pris le soin de prendre un couteau tranchant que j'avais trouvé dans le tiroir de Karel. Il ne me disait rien alors je m'étais dit qu'il était important de me protéger seule s'il le fallait. Et heureusement que j'avais pensé à cela.
Prise de peur et d'une haine viscérale je me suis défendue en le tailladant. Et je ne m'étais plus arrêtée jusqu'à laisser le sang couler le long de tout son corps déjà sans vie au sol. Je continuais de le planter à multiple reprises pour ne plus qui puisse se relever et c'est une fois que Karel a toqué à la porte des toilettes que je me suis rendue compte de l'horreur que j'avais commis.
Une scène sans vie, plongée dans le deuil et le crime. Je l'avais tué sans me contrôler, je le plantais sans m'arrêter, je repense à ma peur qui m'avait conduite à cela. Puis au moment où c'est moi qui me faisait battre par les gardiens de prison ou encore le clan des maudites.
Je reproduisais ce que j'avais subi.
J'ai peur de devenir comme eux. J'ai peur de devoir me battre pour ma survie. J'ai peur de re-rentrer entre quatre murs alors que je suis censée être libre. J'ai peur de ne pas pouvoir profiter de ma vie et rattraper le temps perdu. Ma jeunesse a été malencontreusement stoppée. Et bordel, ça fait un mal de chien rien que d'y penser.
Les jours sont passés depuis cet incident. Karel ne m'en a plus parlé et est d'autant plus bienveillant envers moi. Il paraît moins froid mais très occupé. Je pense qu'il a la main sur quelque chose mais qu'il ne souhaite pas m'en parler. Mais, si j'étais au courant de certaine chose, je pourrais être d'une grande aide alors aujourd'hui j'avais décidé de reprendre du poil de la bête et de profiter des vêtements que j'ai pu acheter la dernière fois.
Je m'apprête et je me rends dans son bureau.
Il ne relève pas la tête jusqu'à ce que je lui demande s'il a une minute. Il se lève d'un bond et en me voyant il se stoppe directement dans sa démarche. Il me fixe, me relooke de haut en bas. Il esquisse un petit sourire en coin puis soupire.Karel - Tu dois te reposer
Moi - Non. J'ai terminé de pleurer maintenant ça suffit.
Karel - Et ce n'est pas une honte d'avoir été dans cet état Erah
Moi - Si. Je ne dois pas montrer mes faiblesses.
Karel - C'est ce qu'on t'as inculqué en prison ?
Moi - À chaque fois que je les montrais, on me baisait Karel
Karel - Personne te le fera ici. Personne, parce que je suis là
Moi - Je veux savoir ce qu'il se passe Karel. J'ai été obligé de me munir d'un couteau en cachette et si je ne l'avais pas eu ce Frederico m'aurait tué. Te rends-tu compte jusqu'où cela nous mène ?
Il ne dit rien mais plonge son regard dans le mien puis détourne le regard en prenant un dossier qu'il me met sous les yeux. Je baisse mon regard et l'observe.
Karel - Clara Da Vinci est une mercenaire. Elle a été payée pour venir te faire peur et t'avertir son but n'était pas de te tuer cette soirée là. Clara est une connaissance de Rosso. Rosso est un de mes anciens ennemis. J'ai à nouveau déclaré la guerre avec lui car il sait des choses qu'il ne me dit pas qui mettent ta vie en péril. L'organisation a plus que des contacts, ça s'étend à la politique, au gouvernement italien Erah. On a affaire à une véritable omerta sur la corruption. Il y a des grosses têtes qui planifient tout. Pour mettre la main sur eux c'est presque mission impossible mais je ferai tout avec mes hommes pour trouver qui te veut du mal et pourquoi ils te veulent. Je te demande juste une chose, c'est d'accepter mon aide et de guérir. La prison t'as laissé des séquelles immenses dont tu n'as même pas idée. Mais moi je le vois à travers tes expressions, ton visage, ton attitude. Tu es aujourd'hui aux yeux des gens ma femme, la femme lo Capo -du chef- tu seras donc protégé par toute ma mafia sans exception. Quant à Lorenzo, il a dit des choses sous l'effet de l'incompréhension et de la colère. J'agissais sans expliquer les choses sauf que je me dois de réfléchir avant de prendre une quelconque décision. Il m'avait dit de ne pas t'emmener avec moi à cette soirée et j'aurais dû l'écouter. Résultat, tu as frôlé la mort.
Moi - Pourquoi m'avoir emmené dans ce cas ?
Karel - Je commence à mal supporter le fait que tu sois loin de moi, c'est tout.
Je le regarde l'expression surprise. Je pense qu'il ne s'est pas rendu compte de ce qu'il venait de dire car il a fait les gros yeux et a détourné le regard pour ensuite changer de sujet.
Karel - Où tu comptais aller habillée comme ça ?
Moi - Je suis venue t'aider Karel. Je veux mettre la main à la pâte pour trouver les assassins de mes parents et ceux qui me veulent. Et si tu me vois m'habiller ainsi c'est tout simplement parce que c..ça me redonne co..confiance en moi.
Il m'a longuement fixé, il s'est approché de moi, je sentais sa poitrine monter et descendre puis doucement se fondre en chœur avec la mienne. Il a sa tête à quelques centimètres de la mienne. J'ai chaud, froid, chaud et froid. C'est une sensation étrange qui me rend fébrile. Il apporte sa main sur ma joue et la caresse d'une lenteur et d'une douceur extrême.
Prise d'un sentiment inconnu, je me recule brusquement. Il le remarque et n'avance plus vers moi. Il a le regard qui s'est de suite assombrit puis sans rien dire, il ramasse le dossier et m'en donne un autre.
Karel - On cherche des infos sur cet homme. Alejandro Conti.
Je regarde la photo et d'un coup, je ressens une douleur profonde en moi. Comme si on venait littéralement de m'achever.
Alejandro Conti...
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Qui est ce fameux Alejandro Conti ? Ohhhh Karel qui commence à vraiment bien aimer la petite Erah. Erah qui a peur de tout cela et s'en tient distante.
Qu'en pensez-vous ?
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TRAPPOLA
General FictionErah, enfermée à tord depuis 6 années dans l'une des plus dangereuse et criminelle prison d'Italie. Entre mensonges et vérités, la vie d'Erah s'engouffrera dans un terrible tourbillon de violence et de manipulation. Jusqu'à ce qu'elle fasse la renc...