42 | Désaccord

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ERAH




« Ne juge pas les gens d'après ce qu'en disent les autres »






Il n'était toujours pas rentré, j'étais toujours enfermée dans notre chambre conjugale, Raya était passée me donner à manger mais malheureusement sous ses ordres, elle a dû très vite refermer derrière elle. Je ne lui en voulais pas après tout qui discutait les ordres lo capo ? (du chef).

Je soupire une énième fois en fixant l'horloge qui commençait à atteindre l'heure suivante : 23h06. Je ferme doucement les yeux jusqu'à ce que j'entende une clé dans la serrure, un tour puis un deuxième et la porte s'ouvrit. Je garde les yeux fermés et fait uniquement marcher mes sens.

Je sens son parfum chatouiller mes narines, ensuite je sens cette odeur s'éloigner puis revenir puis encore une fois s'éloigner. Quelques secondes après l'eau de la salle de bain se met à couler. J'ouvre les yeux et observe encore une fois l'horloge.

J'attends, jusqu'à ce que l'eau ne coule plus. Une vingtaine de minute plus tard, il était là, devant moi, une serviette qui cachait uniquement ses parties et l'eau qui dégoulinait tout le long de son corps. Il était sexy, monstrueusement beau mais qu'est-ce que j'étais énervée contre lui.








Moi - M'enfermer pendant des heures comme si j'étais un vulgaire chien ? Qu'est-ce qui change de la prison si ce n'est être bloqué entre quatre murs avec un autre décor ?






Il me fixe sans rien dire mais dans son regard j'ai pu y lire une lueur de regret ce qui me compressa aussitôt le coeur.






Karel - J..je n'avais pas pensé à ça. Je voulais juste que tu restes ici pour être en sécurité Erah. T'allier avec Rosso bordel sais-tu quel type d'homme est-il ?! Lorenzo t'as entraîné dans une affaire qui ne te concernait visiblement pas. C'est à moi de te protéger et pas à toi de le faire !

Moi - Ne m'enferme plus comme tu l'as fait Karel






Je soutiens difficilement son regard. Il voit à mes yeux que j'avais fortement pleuré et il entend à ma voix que j'avais fortement hurlé. Il regrettait et j'le lisais rien qu'à son regard.







Karel - Je suis désolé de t'avoir fait ressentir tes dernières années dans ce trou. Ce n'était pas mon intention

Moi - Alors pourquoi l'avoir fait ? M'enfermer dans une pièce, tu penses pas que j'l'avais déjà assez vécu ? Tu pensais que la pièce était grande donc j'me sentirais bien ? Je supporte pas juste l'idée d'être enfermée dans une pièce spacieuse ou non.

Karel - Erah...

Moi - le coupant - Non Karel. Je veux que tu m'écoutes maintenant ! Tu ne m'as même pas laissé le temps de t'expliquer correctement les choses que tu étais déjà parti en trombe ! Je comprends ton ressenti, tu avais peur mais c'est exactement pour ça que j'ai agis de la sorte, j'avais peur pour ta vie. Tu ne vois pas que je n'ai plus personne ? Tout le monde meurt en voulant me protéger ? Ok mio padre a merdé mais regarde ton père s'est mis à dos bien du monde pour ma famille ! Résultat ils sont tous morts et je n'accepterai pas que tu succombes avec eux.

Karel - Je ne te laisserai pas dire ça! Je dois te protéger et s'ils sont morts c'est tout simplement la faute de ma génitrice.

Moi - Non on doit se protéger Karel. Ensemble.

Karel - Erah s'il t'arrives une chose ce n'est pas la promesse que j'ai faite à nos paternels qui me mettra mal. C'est le fait que je ne pourrais absolument pas vivre sans toi et me le pardonner.

Moi - Alors soyons là l'un pour l'autre.








Il me regarde l'air pensif mais ne dit rien de plus. Il s'approche de moi et entre dans le lit en me serrant contre lui. Doucement il approche ses lèvres de ma nuque et m'embrasse tendrement. Un frisson parcourt mon échine. Il continue ses baisers ainsi que ses caresses.







Karel - J'ai du mal à gérer ce que je ressens pour toi

Moi - Tu sais un jour Lorenzo m'a dit que j'allais te plonger dans de profonds sentiments

Karel - Et ce stronzo (connard) avait raison.

Moi - petit rire - Il ne m'a pas forcé à accepter

Karel - Il t'en a parlé et il n'aurait jamais dû le faire crois-moi. Rosso est un obsédé de merde qui était à la tête d'un trafic sexuel de femmes. Greta lui a demandé de te faire rentrer dans son business. Il ne le fait plus mais a toujours des contacts là-dedans et allait le faire Erah. Je crois que tu réalises pas ce que j'ai ressenti en entendant cela.

Moi - Tu as le nez rouge. T'es allé le voir ? Vous vous êtes battus ?

Karel - soupirant - Tu le sais au fond de toi alors ne me pose pas la question

Moi - Je ne le porte pas dans mon coeur mais nous devons réunir ta puissance et la sienne. Greta ne doit pas s'attendre à cela et c'est un bon point pour nous. Ainsi, nous avons une longueur d'avance sur elle, si Rosso fait double jeu, elle tombera tête la première dedans.

Karel - Je ne m'allierais pas avec ce salaud et ta mission d'aujourd'hui j'suis au courant. Vous n'êtes plus en pacte tous les deux

Moi - Ça, je l'avais compris. Mais sa haine envers Greta et la nôtre, nous rendront beaucoup plus forts. Et nous pourrons même avec ça avoir plus de monde de notre côté. On ne peut pas prendre de risque, tu as perdu un tas d'homme en faisant ça et j'ai été kidnappé par cette folle Karel. Veux-tu répéter les mêmes erreurs ?








Il me regarde sans rien dire, il avait stoppé ses caresses et avait l'air de réfléchir. Je place doucement ma main sur sa barbe et l'observe tout en descendant celle-ci sur son torse.







Moi - À quoi tu penses

Karel - À tes paroles

Moi - Alors ?

Karel - Je suis sceptique Erah.

Moi - Je le suis aussi, mais c'est notre dernière option. Il nous faut une armée plus conséquente et tu le sais au fond de toi, mais tu ne veux pas te l'avouer. On ignore comment Greta a réussi à avoir autant d'hommes mais nous devons désormais rivaliser !









Il me regarde droit dans les yeux et s'empare doucement de mes lèvres. Un baiser doux, chaud et tendre, on aurait dit un baiser d'adieu.

C'était étrange.








Karel - Merci de me parler de la sorte

Moi - Et merci de prendre en compte mes dires Karel







Il m'embrasse le front et collés l'un à l'autre, nous nous endormons le plus paisiblement possible comme si rien ni personne ne pouvait se mettre entre nous.






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Karel va-t-il céder ?

TRAPPOLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant