55 | Rage

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ERAH





1 semaine avant la révélation de Maya




Depuis la discussion que j'avais eu avec Karel, rien était comme avant. Maya était distante, comme si elle s'en voulait. Et si Karel disait vrai ? Et si elle était la taupe ? Après le cousin de Karel, c'était elle ? Comme quoi nos amis sont en réalité nos ennemis ? Vraiment ?

Je refuse de le croire mais mon instinct, le fond de ma raison me crie que c'est réel. Et plus les jours passent plus je me renferme, plus des maudits souvenirs de mon passé ressurgissent et deviennent douloureux au quotidien. J'essaye de tout cacher à Karel, je refuse qu'il sache mes états d'âme car cela reviendrait à rajouter encore plus de choses dans sa tête. Et je ne souhaite pas qu'il continue de se mettre dans le pétrin pour moi.

Je sais qu'il me tuerait pour les paroles que j'emploie car comme il le dit toujours, je suis sa fiore puro. Alors je maintiens le cap.

Aujourd'hui, encore un matin ou je me lève avec une douleur horrible au ventre. Je m'empresse d'aller vomir mes entrailles, jusqu'à ce que je sente un liquide couler le long de mon entrejambe. Je fronce des sourcils et touche doucement ce liquide chaud qui n'est autre que du sang. Du sang rouge vif. Une couleur qui gèle le regard.

Je pousse un hurlement. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvre brusquement et c'est un Karel apeuré qui traverse la suite jusque la salle de bain. Il me voit au sol, du sang au sol, du vomis dans les toilettes, rien n'allait. Tout était désordonné et sans dessus-dessous.

Il fonce vers moi, et c'est la dernière image que j'ai en tête.







[...]






Retour dans le présent




J'attendais un enfant, un enfant de Karel, un être vivant, un bébé, un peu de moi et un peu de Karel, un peu de nous. Je me sentais coupable, coupable de ne pas avoir senti bébé dans mon ventre, personne ne m'avait dit que j'attendais un bébé, aucun médecin, rien ni personne ne l'avait détecté.

C'était un début de déni de grossesse m'avait dit le médecin après mon hospitalisation. J'étais tellement dans cette roue infernale que mon corps a parlé pour moi. Je n'avais plus de force, ces derniers jours ont été rude, après un an de bonheur, de reconstruction tout s'était à nouveau effondré.

Je n'avais plus la force de me battre, mais pour cet être qui n'a pas survécu par ma faute, je devais de me relever et de m'assurer de ne plus devenir cette putain de larve ambulante.

J'ai toujours été forte mais de penser qu'une situation a pris fin pour ensuite replonger dedans m'a littéralement tué le moral et m'a replongé dans de mauvaises pensées.


Je me sers à boire en sentant ma gorge sèche, depuis mon hospitalisation je n'ai vu personne hormis Karel. Je n'ai pas voulu poser de question, honnêtement je n'avais même plus la tête à ça, je ne pensais qu'à mon bébé. Aujourd'hui, je rentre enfin à la villa avec un état d'esprit plus clair et déterminé.

La porte de la chambre émet un bruit étrange. Je tourne ma tête et fronce des sourcils.



Moi - Entrez !



TRAPPOLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant