TRAPPOLA

48 | Double alliance

KAREL

« Dans la vie, c'est à nous de prendre »

Heureux était un maigre mot pour exprimer ma joie. Elle s'était réveillée, deux semaines, il a fallu deux semaines pour la revoir, pour revoir ses yeux, sentir à nouveau son souffle sur ma peau, revoir son sourire, la revoir elle tout simplement.

Tout cela avait gonflé mon cœur de bonheur, de joie et tout type de synonyme renvoyant à cela. Je ne pensais à rien d'autres qu'à son bien-être actuel.

Mais il fallait que je reste également focus sur ma vengeance. Il fallait que je la venge d'une manière ou d'une autre et ça commençait dès maintenant.

📍CENTRE DE SURVEILLANCE -
VILLA NAPLES

Moi - Où il va cet imbécile

Rosso - C'est étrange. Mais il n'osera pas vous trahir une nouvelle fois

Moi - Surveillez-le à la trace -dis-je dans le talkie-walkie à mes hommes-

Silvio est actuellement en train de faire l'inverse du plan, je ne sais pas à quoi il joue mais au moindre faux pas, une balle se logera dans sa tête. Mon sniper est prêt à tout moment.

Nous le voyons s'infiltrer mais ce dernier va dans l'autre sens du plan. Je reste focus sur son image, il finit par rentrer dans une pièce et pose secrètement la caméra que nous lui avons passé. Je ne comprends pas, ce n'était pas le plan, il ne devait pas mettre de caméra et de micro dans cette pièce mais dans une autre. Veut-il nous détourner de notre but ? À quoi jouait-il ?

Moi - Il y a un truc qui cloche

J'allais ordonner son exécution mais au même moment des voix retentissent et c'était exactement dans la pièce d'où venait Silvio. Un zoom se fait et je tombe sur Greta et Nonna (grand-mère).

Greta - S'est-elle réveillée ?

Nonna - Karel ne m'a rien dit, il ne répond plus à mes appels, ni rien. Concernant Aurora qu'a-t-il dit ?

Greta - Il n'a pas accepté le pacte que je lui ai proposé. Accepter le mariage avec Aurora donc divorcer d'Erah, son silence a été sa réponse alors je n'aurais aucun scrupule à continuer ce que je faisais. Rosso n'est plus dans le plan, ce traître collabore avec lui ! Il nous faut un plan d'attaque et vite

Nonna - Nous n'avons rien qui nous amène à comprendre qu'elle ait survécu à ce poison

Greta - Sa mort aurait fait du bruit. Elle doit sûrement encore se battre avec sa vie. David m'a assuré qu'elle était tombée au sol dans un état lamentable. Le poison avait fait effet. Ce serait un miracle si elle s'en sortait.

Nonna - En espérant qu'elle y reste. Qu'en est-il de David ?

Greta - Il sait qu'on doit venger son père. Il ne reste plus que la fille, une fois sa mort confirmée on aura atteint notre but

Nonna - Et Karel ?

Greta - À la mort de sa bien-aimée, il tentera de la venger en m'éliminant.

Nonna - Greta ne fait rien de regrettable, il reste ton fils

Greta - Je n'ai qu'un seul fils mama, et c'est David. Tout ce qui me relie à Carlos est désormais mort et enterré.

J'ai toujours su que ce côté maternel était tous pourris jusque la moelle mais cela fait toujours du mal d'entendre ce type de parole venant de son propre sang. Nonna a toujours fait en sorte de me monter contre mon père mais elle a toujours échoué. Ils étaient maudits et ne méritaient aucunement ma grâce ou ma compassion.

De la grand-mère à la fille jusqu'au fils, je n'aurais plus aucun scrupule. Elle jubilait de l'état d'Erah sans savoir que celle-ci avait récupéré, alors j'allais le cacher et prendre un malin plaisir à les réduire à néant.

Moi - Silvio savait qu'elles allaient aller dans cette pièce. Faites-le revenir. On a un putain de massacre à préparer.

[...]

ERAH

5 jours après mon réveil, je suis actuellement en convalescence. J'ai des médicaments à prendre et je me sens toujours aussi faible comme si le poison m'avait littéralement rendu inapte à reprendre la totale reprise de mes membres. Je fais avec l'aide de Greg et de son équipe de la rééducation.

Cela reste frustrant car je vois Karel s'activer, il ne m'en dit pas énormément mais je sais qu'il a mis la main sur quelque chose.

Je veux l'aider, y participer car n'oublions pas que tout cela reste mon histoire, ma vengeance, mais en réalité dans cela j'y ai trouvé une épaule sur laquelle me reposer et cette épaule c'est Karel. Sa famille est étroitement liée à mon histoire et ensemble nous nous devons de rester souder pour clore cette histoire des plus sordides.

Encore un jour dans cette chambre, je suis revenue à la villa mais toujours sous surveillance. Maya est toujours auprès de moi. Je vois toujours les jeux de regards entre elle et Lorenzo ce qui me fait doucement rire.

Elle essaye de me changer les idées mais c'est difficile de me dire que j'ai frôlé la mort à cause du demi-frère et de la mère de l'homme que j'aime. C'est étrangement malsain dit comme ça.

Maya - À quoi tu penses ?

Moi - À quel point les gens sont mauvais

Maya - Te tracasse pas, ils gèrent

Moi - T'es au courant de quelque chose ?

Maya - Une certaine conversation entre Greta et sa grand-mère, c'est tout ce que j'ai pu entendre, ça l'a mis en rogne mais j'en sais pas plus.

Moi - Mmh...

Maya - Tu n'as pas abordé le sujet Silvio. Est-ce que ça va ?

Moi - Mouais. Je l'aimais bien bizarrement mais j'ai pas souhaité poser plus de questions à Karel qui le vit en réalité mal. Même s'il ne le dit pas je le vois. S'il l'avait tué, il aurait également tué une partie de son âme.

Karel a beau être un dangereux mafieux avec les autres, il reste pas moins un être humain, un homme avec un grand coeur et une réelle empathie. C'est d'ailleurs pour cela que je ne souhaite pas qu'il tue sa mère. Au fin fond de lui, ça reviendrait à tuer une partie de son humanité. Et j'ai bien peur qu'un jour cela lui joue mentalement des tours.

Alors j'essaye de me dire que toute cela se terminera bien mais une voix ne cesse de retentir dans ma tête en disant « La trappola non si chiuderà mai » (le piège ne se refermera jamais).

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🫶🏾❤️