Forgotten Memory

XXX

Faith

Après des heures passées au Dunkin', je me retrouve sur le chemin du retour. À l'origine, je voulais juste voir Ethan, mais il n'était pas là, bien que dans mes souvenirs, il travaillait le samedi. Malgré ça, je suis restée, plongée dans ma lecture.

Devant la porte de mon appartement, je prends une grande inspiration. Mon père n'est pas là, seul Sara est présente. J'ouvre la porte en douceur, m'avançant dans l'appartement. Aucun bruit ne se fait entendre. Refermant discrètement la porte derrière moi, je m'avance vers la cuisine. Mais y arrivant, mon livre tombe par terre, mes lèvres s'entrouvrent. Il est là, adossé à la table à manger, bras croisés, vêtu de son costume à cravate, ses cheveux blonds parfaitement coiffés, et ses yeux me scrutent de haut en bas.

— Je t'attendais, déclare-t-il.

— Monsieur Johnson, quelle surprise, dis-je, haussant les sourcils.

M'approchant de lui, je chuchote :

— Qu'est-ce que vous fichez ici ?

— T'avais besoin de cours de maths, je me trompe ? Me voilà.

— Vous êtes professeur d'histoire.

— J'aime les maths.

— Où est Sara ?

— En haut, répond-il, elle m'a dit de t'attendre ici.

— J'ai accepté de vous voir en dehors des cours mais pas chez moi.

— Tu me mets à la porte ?

— Non.

Il arque un sourcil.

— Si, en fait, me reprends-je.

— Ah, mince, c'est vraiment dommage, mais il me semble qu'hier je t'avais dit que-

— Que vous n'aimiez pas faire des choses que l'on vous oblige à faire ? le coupé-je.

— Bien retenu.

— Vous êtes chez moi et nous ne sommes pas seuls.

Je me fraie un chemin pour atteindre le placard et me mets sur la pointe des pieds afin de saisir un verre. J'essaie comme je le peux, ma taille m'en empêche, puis je reviens sur mes talons en soupirant. Sans me retourner, je sens Monsieur Johnson s'approcher, provoquant l'inquiétude. Pour détourner l'attention, je me remets sur la pointe des pieds. Cependant, il écrase le bas de son torse contre le bas de mon dos, passant une main au-dessus de ma tête pour saisir un verre qu'il pose devant moi.

Mon cœur bat la chamade alors que son corps ne se détache pas du mien. Faisant quelques pas pour atteindre le frigo, j'attrape une bouteille d'eau.

— Merci, dis-je d'une voix à peine audible, pour le verre.

— Mmh.

Je me tourne vers lui, et cette fois, c'est lui qui détourne le regard. Je lève un sourcil mais ne dis rien. Une ambiance étrange plane dans l'air, et je n'aime pas ça du tout.

M'installant à table, il prend place en face de moi.

— Un problème ? lui demandé-je.

— Non, ça a juste dû être embarrassant.

— Oui, vous pouvez le dire, ça a été extrêmement gênant.

Il hoche la tête.

— Il fait quoi ton père ? m'interroge-t-il.