chapitre 7

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( PDV Yaniss )

Après deux heures de cours, nous avons séché le reste de l'après-midi avec les filles pour aller faire un petit peu de shopping.

Sérieusement je ne serai pas resté pour de l'histoire et de la physique chimie. Ces deux matières ne m'intéressent en rien. Je suis actuellement seule chez moi avec mon téléphone pour seul compagnie.

Voyant qu'il est déjà plus de 20h, je me lève de mon lit et descends les escaliers 4 à 4. Je rentre dans la cuisine et sors une casserole pour faire cuire du riz et une poêle pour faire du blanc de poulet au chorizo.

Je ne suis pas une experte en cuisine, bien loin de là, mais je me débrouille. Quand nos parents nous laissent seuls pendant des semaines alors que l'on a que 9 ans et seulement un grand frère de 10 ans pour nous surveiller, c'est évident que l'on devient plus mature que certaines personnes.

L'eau porte à ébullition quand j'entends la porte d'entrée claquer et que des voix masculines me parviennent du hall d'entrée.

- Hugo, t'es rentré ?! criai je de la cuisine pour la personne qui je suppose être mon frère m'entende.

- Ouais, je suis là !

Il arrive dans la cuisine et jette un coup d'œil aux blancs de poulet découpés sur le plan de travail.

Il me fait la bise et je vois une silhouette derrière lui. Silhouette que j'aurais préféré ne pas voir.

- Ho génial, t'as ramené un petit chien ? demandai-je ironiquement sans quitter des yeux Alvarez.

Mon frère lève les yeux aux ciels :

- Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous vous détestez tant !

Je me retourne pour continuer de couper mon poulet tandis qu' Alvarez répond :

- Ta petite sœur à la langue un peu trop pendue à mon goût...

Mon sang chauffe et je réplique sans levé les yeux de mon futur plat :

- Et ton pote est le plus grand connard de l'histoire de l'humanité...

Mon frère souffle et Alvarez me foudroie du regard.

- Bon, vous savez quoi, on va faire un jeu, dit Hugo.

Je grimace légèrement et sort la crème fraîche et le chorizo du réfrigérateur.

- Le premier qui fait une remarque, une insulte, ou quoi que se soit à l'autre lui doit vingt euros.

Je redresse la tête et la secoue négativement au même moment où Alvarez répond :

- Mission impossible, si c'était pas ta sœur, il y a longtemps qu'elle serait morte celle là...

Je lui balancerai bien mon couteau à la figure mais j'ai la flemme d'enterrer un cadavre ce soir... N'empêche que je compte le provoquer un peu. Je suis experte en la matière :

- C'est normal que tu refuses, la seule chose que tu gagnes dans ta vie c'est les heures de colles.

Hugo lève de nouveau les yeux au ciel et souffle bruyamment :

- Bon, imaginez la honte de l'autre lorsqu'il devra vous filer vingt balles !

Bah, vu sous cet angle...

- Ok, je joue ! m'exclamais-je.

Lorenzo fait une grimace :

- Non merci, j'ai pas neuf ans.

Un sourire joueur vient prendre place sur mes lèvres :

- Dit plutôt que t'as peur de perdre !

Alvarez semble être en proie à un dilemme. Est-ce que ça veut dire qu'il réfléchi ? Ha non c'est vrai il a pas de cerveau. Bah quoi ? Les insultes, on peut les penser après tout !

- C'est bon j'accepte, dit-il, mais ne pleure pas si tu perds poupée.

- Je ne pleure jamais, Lorenzo.

Hugo sourit légèrement.

- Bien dans ce cas là, c'est parti, le jeu est lancé !

Je continue mon plat et mets le riz à chauffer. J'ai déjà faim moi. J'ai hâte de voir la tête d'Alvarez lorsqu'il devra me donner vingt euros.

- Je savais pas que tu cuisinais Johanssen, dit-il adossé contre le plan de travail.

- Il y a des tas de choses que tu ignore sur moi.

Je passe devant lui pour prendre le sel.

- Tu rester pour dîner ou pas ? demandai-je.

- Oui Hugo m'a invité à dormir !

Je me mords la lèvre inférieure, agacée. Il faut toujours que mon frère me saoul, même quand il ne le fait pas exprès. J'aurais bien tué Alvarez sur le champ mais je tiens trop à mes vingt euros.

Je finis finalement le plat et verse le riz au poulet dans trois assiettes en céramique. Je les apporte sur la table basse en face de la télé et vais chercher des couverts tandis que mon frère et l'abruti cherchent un film sur Netflix.

Je reviens dans le salon et propose :

- On a qu'à regarder un film d'horreur. Conjuring ça vous tente ?

Mon frère approuve aussitôt et Lorenzo hauss les épaules d'un air indifférent. Hooo... Le tout puissant Alvarez aurait-il peur des films d'horreur ? À voir hein !

On lance le film. Je passe mon temps à me marrer. Bah quoi, c'est super drôle Conjuring. Alvarez est tendu et sursaute de temps en temps ce qui accentue mon rire.

- Non mais sérieux, pourquoi tu rigoles ? demande-t-il, la meuf elle se fait tirer par les cheveux dans toute la pièce par un truc invisible et dangereux, et toi, tu te marres !

- Bah c'est drôle comment elle hurle. Désolé de pas flipper comme un débile, moi.

Ho merde ! Pitié, faites que personne n'ai entendu...

- T'AS PERDU ! hurlent Hugo et Lorenzo d'une même voix.

Youpi. Je dois vingt euros au plus grand crétin de la terre... Je le déteste.

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