chapitre 41

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( PDV Yaniss )

Lilia me prend dans ses bras et éclate en sanglots. Je lui frotte doucement le dos en lui murmurant que je vais bien. Elle s'écarte ensuite de moi et mon frère cour littéralement pour me câliner à son tour. Au début, je suis surprise. Mon frère ne montre jamais de réelles marques de tendresse à mon égard. Mais je suppose que voir sa petite sœur dans un lit d'hôpital à cause d'un garçon violent qui souhaite lui faire du mal, ça remet vite en question...

- Pardon, pardon mon bébé, pleure-t-il dans mes cheveux en me serrant doucement pour ne pas me faire mal. Je suis là maintenant, je suis là, je suis tellement désolée mon bébé...

Les larmes roulent sur mes joues. Mon bébé... Hugo ne m'as plus appelé comme ça depuis au moins cinq ans. Avant, on été plutôt proche. J'étais sa petite protégée et c'était mon héros. Et puis on a changé, tout les deux, et notre relation s'est détériorée. Ça m'a fait un peu mal, au début, et puis après, je me suis habituée...

- C'est rien, grand frère, murmurai-je d'une voix étranglée. Je te pardonne. J'ai juste besoin que tu sois là maintenant...

Ma voix se brise sur les derniers mots et j'éclate en sanglots dans les bras de mon frère. Il pleure, lui aussi. On fait une belle équipe d'imbéciles sentimentaux.

- Ils vont me faire pleurer, cette bande d'abrutis, se plaint Mathias, les yeux brillants, tandis que Mme Alvarez pleure silencieusement.

Un rire s'échappe de mes lèvres et je prends le temps d'observer tout le monde autour de moi. Lilia et Anaïs ont de grandes marques rouges sous les yeux à force d'avoir pleurer, Vanessa paraît hors d'elle et furieuse, Alonso, Mathias et Tilio admirent la seine d'un air ému, Mme Alvarez à le visage dans un mouchoir blanc et... Et Enzo a un bel œil au beurre noir et l'air visiblement inquiet.

Je crois que je ne peux plus vraiment l'appeler mon ennemi. Car il m'a défendu à plusieurs reprises. Et il m'a sûrement sauver la vie aujourd'hui. Et puis, mon véritable ennemi, ce serait plutôt celui qui m'a frappé jusqu'à ce que je perde connaissance, non ?

Alors on est toujours pire ennemis du monde, bien sûr ! Mais je crois que je ne le déteste plus... Vous voyez ce que je veux dire ? Nan ? Tant mieux parce que moi non plus.

- Merci. dis-je d'une voix claire en fixant Enzo.

Un petit sourire franchit ses lèvres mais il conserve son air inquiet.

- Je t'en prie, répondit-il. C'était un plaisir de lui casser la gueule !

Tout le monde éclate d'un rire franc, y compris moi. Il y a une ambi chaleureuse dans la pièce, malgré la froideur du lieu. On est en train de se marrer alors que de pauvres personnes malchanceuse descendent à la morgue en ce moment même. C'est très joyeux...

Mes amis reprennent leur sérieux et Hugo me prend les mains dans un geste de soutien. Je sens la mauvaise nouvelle arrivé...

- Yaniss, j'ai appelé Papa et Maman, dit-il, les yeux baissés sur mes mains dans les siennes.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Est-ce que mes parents m'aiment assez pour moi pour venir plus tôt à la maison ? Est-ce qu'ils se sont inquiétés pour moi au point de prendre un avion et de foncer pour voir leurs enfants ?

- Ils... Ils ne pourront pas venir pour Noël, Yaniss, murmure Hugo, les larmes aux yeux et l'air désolé.

C'est bon, je peux l'affirmer. C'est LITTÉRALEMENT la pire journée de ma vie. Des larmes de désespoir roulent sur mes joues et mon frère les essuies d'un revers du pouce.

- Tu ne leur a pas dis pour moi ? demandai-je d'une toute petite voix.

- Bien sur que si Yaniss... Mais ils n'ont pas le temps. Ils t'ont quand même souhaité bon rétablissement...

La peine se transforme rapidement en haine.

- Est-ce qu'on existe au moins à leurs yeux ?! m'exclamais-je, furieuse. Parce que là, c'est beaucoup trop pour moi ! Je suis à l'hôpital pour des raisons détestables et tous ce qu'ils trouvent à dire c'est "bon rétablissement" ? Mais c'est quel genre de parents ça, s'il vous plaît !

Hugo baisse les yeux de plus belle.

- On a l'habitude à force... murmure-t-il.

Je hausse les épaules et ne répond pas.

- Il faut que tu te reposes maintenant, dit mon frère. D'après les médecins, tu pourras sortir bientôt. Dors, je viendrai te chercher.

Il me dépose un petit baiser sur le front avant de quitter la pièce, suivi de Mme Alvarez, Tilio, Alonso, Mathias, Lilia, Anaïs et Vanessa. Lorenzo s'avance vers mon lit et je détourne le regard, mal à l'aise. Pourquoi est-il resté ?

- Je... Je suis désolé pour tes parents, dit-il, le regard fuyant.

Un léger sourire franchit mes lèvres.

- Tu n'y est pour rien, répondis-je.

Il passe une main dans ses cheveux et s'assoit sur la chaise récemment occupée par sa mère.

- Yaniss, je sais que ce n'est pas la première fois qu'Anthony te frappe. Il l'a fait hier aussi, je me trompe ?

Je baisse la tête. Je suis si nulle comédienne que ça ? Comment a-t-il deviné ? C'est sûrement le membre du groupe le mois proche de moi...

- Tu as raison, murmurai-je simplement.

Il soupir.

- Pourquoi tu n'as rien dis ? demande-t-il en captant mon regard. Tu aurais pu éviter de te retrouver à l'hôpital et toi, tu n'as rien dis à personne hier !

Je detourne la tête, honteuse, et ne dis rien.

- Yaniss répond moi !

Il se lève et attrape mon menton entre ses doigts avant de tourner mon visage vers le siens.

- Aller, chuchote-t-il, pour une seule fois dans ta vie, obéis et dis moi ce que t'as fait ce salaud pour réussir à faire baisser les yeux de Yaniss Johanssen.

J'ouvre la bouche, puis la referme. J'ai envie de pleurer. J'ai envie de lâcher prise et d'arrêter de jouer les dures. Au moins quelques minutes... J'éclate soudain en sanglots. Toute ma colère, toute ma peur, toute la déception, je la pleure devant la personne que je considérai hier encore comme mon ennemi.

Enzo m'encercle de ses bras et me tiens contre son torse. Je le regretterais peut être demain, mais à ce moment là, je m'écroule dans ses bras, me sentant réellement en sécurité, pour la première fois depuis longtemps...

Falling With You Où les histoires vivent. Découvrez maintenant