chapitre 20

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( PDV Yaniss )

Deux semaines se sont écoulées depuis l'appel de ma mère. Je l'ai dis à Hugo qui l'a, comme je m'y attendais, assez mal pris. La vie continue ainsi que les cours à mon plus grand désespoir.

J'ai passé beaucoup de temps avec Lilia et Vanessa. Anaïs est souvent absente pour des tas d'excuses bidons. Je ne sais pas ce qui lui arrive en ce moment, c'est comme si elle était ailleurs, dans ses pensées...

Je monte dans la voiture de Lilia et lui fais la bise avant de m'asseoir confortablement sur le siège.

- Bien dormi ? me demande Lilia en démarrant.

Je hausse les épaules sans répondre.

Le trajet se passe en silence, même après que Vanessa et Anaïs soient arrivées. Je pose ma tête sur la vitre et ferme les yeux. En ce moment je suis épuisée et j'ai tout le temps envie de pleurer ou de casser quelque chose.

Surtout depuis une énième dispute avec Alvarez qui m'a plus agacée qu'amusée. C'était pas grand chose mais ça m'a quand même saoulé.

Nous arrivons bientôt sur le parking du lycée avec la forte envie de ne pas descendre de la voiture. L'automne commence à faire des siennes ces derniers jours et il pleut tout le temps. Je déteste la pluie.

On descend finalement entre deux averses et nous nous réfugions dans les immenses couloirs. Je me dirige vers mon casier histoire d'alléger un peu mon sac.

Je range tranquillement mes affaires et m'apprête à fermer le casier mais quelqu'un le fait à ma place. Je sursaute et me retrouve nez à nez avec... Lorenzo Alvarez. Génial. Manquait plus que lui...

Il me regarde avec intensité, examinant chaque particule de mon visage.

- Quoi, qu'est ce que tu veux ? demandai-je sèchement.

Il m'observe encore quelques secondes puis prend la parole.

- Pourquoi tu pleures, Johanssen ?

Je fronce les sourcils.

- Je ne pleure jamais Alvarez, dis-je avec assurance.

Il hausse un sourcil.

- Je doute sincèrement que ma petite sœur soit une menteuse...

Je me sens rougir. Bah bravo, merci Estella ! Pourquoi fallait-il que cette gamine raconte mes états d'âme, sérieusement ?

- Alors ? reprend Lorenzo, pourquoi tu pleures ?

Je me reprends rapidement et prend un air impassible.

- Rien qui ne te concerne, passe ton chemin, Alvarez.

Un petit sourire mesquin vient se placer sur ses lèvres et il plonge son regard dans le miens et s'approche de moi. Je m'écarte de lui mais me retrouve finalement bloquée contre le casier. Il s'approche et je détourne le regard, les joues en feu.

Je déteste Lorenzo Alvarez et sa proximité me dérange. Soudain, il attrape mon menton entre ses doigts et le soulève légèrement pour que mon regard se fixe au mien.

- Écoute-moi bien, Yaniss Johanssen, dit-il avec un air mauvais alors que je retiens ma respiration, cesse de me parler comme ça, c'est clair. Il serait temps que tu me respecte comme tu le dois une bonne fois pour toutes.

Je soutiens son regard et la rage s'empare de moi, coulant dans mes veines tel un mortel poison.

- Je préfèrerai crever que de te respecter Lorenzo Alvarez. Tu ne me fais pas peur...

Son regard s'embrase de colère et de haine, de même que le mien, mon menton toujours prisonnier de ses doigts.

Tout va bien, ça pars juste en duel de regard mais no stress !

- Alors, pourquoi tu pleurais ? chuchote-t-il d'un air presque menaçant.

Un petit sourire fend mes lèvres.

- Ta tête est tellement horrible que ça m'a fait pleurer les yeux, répondis-je avec provocation.

Son regard se voile encore plus. Si je n'avais pas déjà eu un million de fois ce genre d'alteraction avec lui, j'aurais peut être eu un peu peur. Mais bizarrement, j'avais envie de le pousser un peu plus loin. J'adore le voir en colère.

- Mon pauvre Alvarez, dis-je en prenant un air de pitié, ça ne dois pas être facile pour d'être affreux ET EN PLUS complètement con !

Sa main quitte mon menton et il s'ecarte de moi. Il sourit. Un grand sourire vainqueur. Bah... J'ai dis quoi ?

- Tu sais quoi Johanssen ? s'exclame-t-il au bout d'un temps, je vais te donner des cours de politesse envers tes supérieurs intellectuels. Et ça commence dès maintenant...

Et sur ce, il me tourne le dos et pars d'un air assuré. Génial... Alvarez : 1, Yaniss : 0. Cette année promet d'être très longue...

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