Falling With You

chapitre 27

( PDV Yaniss )

Je sors du dernier cours de la matinée avec un soupir de soulagement. Les filles veulent manger avec le groupe d'Alvarez. À croire que nous sommes un seul et même groupe...

On rentre dans le self. Je n'ai pas très faim aujourd'hui. En réalité, je suis tout de même assez stressée de manger avec les garçons. Ils sont très populaires, surtout au niveau du genre féminin. Certaines sont de vraies groupies. Mais au moins, mon frère et ses amis s'en moquent. Ils font leur vie sans même se soucier de leur popularité, comme si c'était totalement naturel.

En vrai, mon groupe aussi est un peu populaire. On est souvent désignée comme cool, ou, pour moi et Vanessa, très caractérielle. C'est vrai quoi, c'est pas tous les jours que quelqu'un tient tête au grand Lorenzo Alvarez.

Les filles me guident en direction de notre table habituelle au réfectoire, où les garçons sont déjà assis. Bah tranquille, ils prennent leurs aises eux...

Anaïs s'assoit à côté de Mathias et l'embrasse sur la joue. Ça me coûte un peu de l'avouer mais ils font vraiment un très beau couple et ça me fais plaisir de voir mon amie si heureuse. Vanessa fait un check à tout le monde, même à Lorenzo. Je crois que j'ai manqué un épisode... Peut être même une saison entière, tout bien réfléchi...

Hugo est en pleine discussion avec une blonde assez jolie qui est en terminale. Manon, je crois. Elle fait partie de l'équipe des cheerleaders, mais elle n'est pas le cliché de la pétasse vulgaire, bien au contraire. Elle est habillée normalement mais joliment et ne porte même pas de maquillage. Elle a un beau sourire contagieux et... Semble plaire à mon frère. Je vais avoir de quoi le faire chier, c'est trop bien.

- Bah alors, tu t'assois ? me demande Lilia.

J'obéis et commence à manger fébrilement ma salade. Je me sens affreusement mal à l'aise. Ce n'est pas dans mes habitudes pourtant. D'habitude je n'ai peur de rien ni personne et surtout pas d'Alvarez et son groupe.

Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je suis vraiment fatiguée je crois. J'attrape mon plateau et sort du self sous les yeux de mes amis qui se regardent tous d'un air interrogateur.

Je prends un grande respiration. Je mœurs de chaud. Pourtant, il ne doit pas faire plus de quinze degrés aujourd'hui. Une larme salée roule sur ma joue, que je m'empresse d'essuyer rapidement.

Je ne sais pas ce qui m'arrive aujourd'hui. J'ai l'impression d'être faible physiquement et moralement et je déteste ça. Je suis une fille forte. Je déteste paraître faible.

Mes jambes tremblent soudain si violemment que je m'adosse contre le mur avant de glisser jusqu'à m'asseoir sur le sol en béton. Qu'est ce qui m'arrive, qu'est ce qui m'arrive ?

Je prends une nouvelle grande respiration et essai de calmer mon cœur qui bat. J'ai mal à la tête et mes jambes ne me portent plus.

Je croise mes bras sur mes genoux et enfouis ma tête à l'intérieur.

- Johanssen ? interroge une voix grave que je connais bien.

Je relève la tête. Alvarez se tient debout devant moi et me regarde, les sourcils froncés.

- Qu'est ce qu'il t'arrive aujourd'hui ? demande-t-il.

Je lui lance un regard noir. Il est toujours là au mauvais moment, c'est dingue !

- Dégage Alvarez, je veux pas te voir ! m'exclamais-je.

Il me regarde quelques secondes.

- Toutes tes amies s'inquiètent à ton sujet, tu sais ? dit-il. Hugo aussi d'ailleurs. Pourquoi t'es partie du self comme ça sans avoir rien avaler ?

Je colle ma tête contre le mur froid. Je mœurs d'envie de pleurer et je ne sais même pas pourquoi.

- J'ai mangé de la salade, dis-je simplement avant qu'une larme ne m'échappe.

Mais putain, pourquoi je pleure ?!

- Yaniss Johanssen pleure ? demande Lorenzo avec un air choqué. Mais il va neiger, c'est pas possible !

Une nouvelle larme m'échappe et je le foudroie du regard. Je me sens mal, je ne sais pas pourquoi, et lui il en rajoute.

- Dégage ! hurlai-je, va-t-en, laisse moi tranquille à la fin !

Il me regarde et fronce de nouveau les sourcils.

- Tu veux que j'aille chercher Lilia ? demande-t-il d'une voix douce que je ne lui connais pas.

Depuis quand il a retenu les noms de mes amies ? Il n'a jamais réussi pendant un ans, monsieur super-mémoire !

J'ai soudain super mal au ventre. C'est comme si on me plantait un coup de couteau...

- Je veux être seule, murmurai-je avant d'éclater en sanglots devant mon pire ennemi.

Je remet ma tête dans mes bras et continue de pleurer. J'en ai mare, je suis triste, fatiguée et en colère, sans aucune raison !

- Heu... Je vais chercher les filles.

Lorenzo s'éclipse en me laissant seule. Il va aller chercher mes amies. Mon ventre me fais atrocement souffrir...
Je continue de pleurer sans savoir pourquoi. J'ai la tremblote et j'ai l'impression que je vais m'évanouir.

- Hé, ma chérie, qu'est-ce qu'il y a ? entendis-je soudain demande la plus belle voix du monde.

Je relève la tête et croise le regard de ma Lilia qui me fixe d'un air inquiet et alarmée. Alors, rassurée de sa présence, je m'écroule dans ses bras et pleure encore. Elle me serre contre elle comme l'aurais fait une mère et me caresse le dos.

- Je crois que je vais vous laisser, balbutie Alvarez avant de disparaitre.

Je reste longtemps dans les bras de ma meilleure amie. Quand j'étais petite, ma mère m'avait fâchée parce que je voulais lui faire un câlin. C'est ridicule, je sais. Mais ma mère n'est pas du tout tactile, bien loin de là. Elle déteste les contacts physiques. Alors, j'avais pleuré devant ma meilleure amie et Lilia m'avait dit qu'elle serait toujours là pour me faire des câlins si j'en avais besoin.

- Bon, ma belle, murmura-t-elle, qu'est ce qu'il t'arrive ?

Je hausse les épaules.

- Je suis fatiguée, triste et en colère, dis-je. Et j'ai très mal au ventre aussi. Et je me sens faible.

Lilia s'écarte de moi et scrute mon visage.

- Yaniss, je crois que tu deviens enfin une femme.

Et moi, je crois que j'ai rien compris...

-----------------------------------------------------------

Bon... Qui a deviné ?