chapitre 40

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( PDV Yaniss )

Anthony m'attrape par le bras et me redresse violemment.

- C'est qui ? chuchote-t-il.

Trois autres coups frappent contre la porte et une voix féminine résonne.

- Yaniiiiiss ? s'exclame Lilia. T'es là ? HÉ YANISS, Y'A UN CONNARD QUI S'EST GARÉ JUSTE DEVANT CHEZ TOI ! TU VEUX QUE JE LUI PÈTE UN RÉTROVISEUR ?

Anthony m'entraîne vers la porte et murmure :

- Qu'est-ce que ton idiote de pote fait là ? Je t'avais demandé de lui envoyé un message !

Je ne répond pas, trop absorbée par l'immense douleur au niveau de mon ventre. Je vais surement avoir un gros bleu. Et mon poignet aussi me fait souffrir. Anthony est vraiment dangereux...

Mais je pouvais peut-être être sauvée. Lilia est venue à ma rescousse sans même le savoir...

- LILIA ! hurlai-je.

La main d'Anthony couvre ma bouche et je sens une larme glisser contre ma joue blessée.

- BON, OK, JUSTE LE PARE-BRISE ALORS ! reprend la voix de Lilia. OU UNE FENÊTRE.

Anthony approche son visage de mon oreille et chuchote :

- Débarrasse toi de cette garce ou j'en débarrasse la planète moi-même...

Un horrible frisson me parcours l'échine et Anthony me lâche avant de dissimuler son corps derrière la porte et de me fixer froidement.

Je réprime une grimace de douleur et vais ouvrir la porte sur Lilia, apparemment en colère.

- Bah alors, tu foutais quoi ? demande-t-elle avant de croiser mon regard de détresse. Yaniss, ça va ?

Je mime le silence en plaçant mon index sur ma bouche et répond d'une voix faussement joyeuse.

- Pars sans moi, Lil's ! J'arrive tout à l'heure, mon frère va m'emmèner !

Je mime ensuite non de la tête avec un regard suppliant et pointe du doigt la porte. Lilia comprend que quelque chose ne va pas avant de me jeter un regard terrifié et de finalement jouer le jeu.

- Ha oui, d'accord, pas de soucis, dit-elle. De toute façon, je comptais aller demander un coup de main à Enzo pour le code rouge.

Elle me jette un regard entendu et je la remercie silencieusement. Pitié, faite qu'elle se dépêche. Dès qu'elle part, la porte se referme et Anthony se place devant moi.

- C'était abominable, dit-il, tu es une piètre actrice.

Je ne dis rien, de peur de me prendre un coup.

- Bah alors, rit-il en m'attrapant par la gorge. Mademoiselle à perdu sa langue ?

Je déglutit et tente de garder mon calme. Lilia ne va pas tarder, je le sais. Et si elle n'a pas compris le message ? Et si elle n'arrive pas à temps ?

- Répond quand je te parle ! siffle Anthony en serrant un peu plus sa prise sur mon cou.

Ça va aller, on va venir me sauver, on va venir me sauver.

Il agrippe mes cheveux et me jette au sol.

Résiste, tiens bon, tu es forte, ça va aller.

Il me met de nouveau un coup de pied dans le ventre puis enchaîne avec un coup dans la poitrine. Ma respiration se bloque et je lutte pour ne pas me laisser partir.

Ne laisse pas cet enfoiré te tuer, se serait vraiment une mort de merde...

Il s'apprête à me balancer un coup de pied dans la tête quand la porte s'ouvre dans un grand fracas et que quatre silhouettes surgissent et me sauvent de mon agresseurs.

Deux des ombres se mettent à frapper Anthony tandis que mon corps me fait affreusement souffrir.

- Tiens bon, petite, j'appelle une ambulance ! résonne une voix féminine à mes oreilles.

Je lutte pour ne pas m'endormir mais la douceur de l'obscurité devient plus forte que ma volonté et je lâche prise avant de sombrer dans les ténèbres dangereux de l'inconscience.




Des sirènes. Les lumières aveuglantes des gyrophare. Les coups . Les cris. Les silhouettes .
J'ouvre en grand les yeux et me relève brusquement. Ma tête tourne et certains endroits de mon corps me font souffrir comme jamais, particulièrement le ventre et la poitrine. Je suis dans une pièce toute blanche, immaculée et ayant l'odeur peu agréable du gel hydroalcoolique.

- Hé, comment tu te sens ?

Je sursaute et me tourne vers la propriétaire de cette voix. Une femme aux cheveux bruns bouclés se tient, assise sur une chaise, l'air angoissée. Je reconnais la mère d'Alvarez, ses yeux bleus clairs soulignés par l'inquiétude.

- Je suis où ? demandai-je, complètement perdue. Qu'est ce qu'il c'est passé ?

La mère de Lorenzo se lève et me prend la main.

- Tu as des souvenirs de ce qu'il s'est passé ce matin avec Anthony ? me demande-t-elle tout doucement.

Je ne répond rien. Ce matin, je me suis levée... Je me suis préparée... Et ensuite... Ho putain, ne me dites pas que ce taré m'a envoyé à l'hôpital ?

- Je me souviens, répondis-je, enfin du moins jusqu'à ce que des silhouettes débarquent chez moi et me sauvent de ce malade mental...

Mme Alvarez me fait un petit sourire triste et me prend dans ses bras. Je ne bouge pas, un peu choquée par ce geste maternelle. Ma mère ne me prend jamais dans ses bras. Un léger sourire s'empare de mes lèvres et Mme Alvarez s'écarte un peu pour me regarder dans les yeux.

- On a appelé la police, dit-elle, les  parents du garçon doivent payer 20 000 euros d'amende. Et Anthony va aller en pension, et il aura un casier judiciaire. Si il récidive en étant majeur, il part en prison.

Le soulagement s'empare de moi et je sens mon estomac se dénouer. Je souffle un grand coup et me laisse tomber contre mes oreillers. On m'a sauvé. On est venu me sauver...

- Ton amie Lilia est venue toquer à notre porte, raconte Mme Alvarez. Elle était en panique et hurlait qu'on devait vite venir t'aider. Ton frère et mon fils sont descendus et ils ont reconnu la voiture de ton agresseur. Ils m'ont dit d'appeler la police et ils te sont venus en aide.

Elle caresse tout doucement mes cheveux.

- Ton frère s'en veut énormément. Il n'arrête pas de dire que si il n'était pas complétement con, rien de tout ça ne serait arrivé. Tes amis l'ont calmé, ne t'en fais pas...

Une petite larme roule sur ma joue. Pour certains, deux jours, ce n'est rien. Pourtant, deux jours de menace, de violence et de chantage, croyaient moi on s'en souvient. Je ne suis pas une de ses filles, dans les films, qui se relèvent après s'être pris trois balles et plusieurs coups. Je ne suis pas ces héros qui savent se défendre.

- Ma chérie, murmure doucement Mme Alvarez. Tes amis veulent te voir. Ils peuvent entrer ?

Je hoche la tête et la mère de Lorenzo ouvre la porte. Lilia, Vanessa et Anaïs accourent littéralement à mon chevet tandis que les garçons et mon frère se tiennent à l'écart. Ça y'es. Je vais bien. Ma famille est là...

Falling With You Où les histoires vivent. Découvrez maintenant