Falling With You

chapitre 43

( PDV Lorenzo )

Je conduis en silence. Yaniss a la tête posée contre la vitre et a l'air plutôt bien. Je savais que c'était une femme forte mais là, je suis même carrément impressionné. Elle s'est fait battre par un taré, ses parents s'en foutent totalement et pourtant, elle semble complètement s'en ficher. Comme si rien ne l'atteignait. Comme si rien n'avait d'importance pour elle.

Elle est loin d'être commune. Elle a un tempérament de feu, elle marche avec assurance, elle a de la détermination dans les veines. Elle ne se laisse pas faire, elle ne baisse jamais les yeux et elle serait capable de provoquer le diable en personne.

Alors pourquoi n'a-t-elle rien dit pour Anthony ? Elle n'est pourtant pas du genre à avoir sa langue dans sa poche...

On arrive bientôt devant chez elle et je me gare à côté de l'allée. Elle me remercie silencieusement et descends de la voiture sans un mot. Une partie de moi à envie de la rattraper. Je commence sincèrement à apprécier sa compagnie. Cette fille m'intrigue. Depuis le premier jour, elle me tient tête comme une lionne. Ça ne m'étonnerait même pas qu'elle ait déjà assassiné quelqu'un...

Je fais un rapide demi tour et gare ma voiture dans l'allée de ma propre maison. Je descends en claquant la porte et franchis le seuil de ma demeure.

- ENZO ! crie ma petite sœur en me sautant dans les bras. Elle est où Yaniss ? T'avais dis que tu la ramenais ?

Je souris et lève les yeux au ciel. Estella adore Yaniss. Elle la trouve gentille.

- Je l'ai ramené chez elle, hermanita, dis-je en la portant dans mes bras.

Elle fait la moue.

- Je veux aller la voir ! s'exclame-t-elle.

- Hors de question, laisse la se reposer.

- Mais il fait jour, dit Estella en proie à une totale incompréhension.

Je ris un peu et entre dans la cuisine, ma sœur toujours dans mes bras.

- Salut maman, dis-je à ma mère en pleine préparation de ce qui semble être des pâtes au saumon.

Ma mère me serre rapidement dans ses bras et s'affaire à mettre la table.

- Alors, comment va la petite Yaniss ? demande ma mère d'un air inquiet. Elle n'est pas trop traumatisée de retourner chez elle ? D'autant plus que ses parents ne sont jamais là...

Elle dit cette dernière phrase d'un ton réprobateur. Ma mère n'a jamais apprécié les gens qui s'occupent si peu de leurs enfants. Je pense qu'elle aime bien Yaniss, ça se voit...

- Yaniss est beaucoup plus forte qu'elle en a l'air, répondis-je en reposant ma petite sœur au sol. Elle sait se débrouiller seule, elle est courageuse.

Ma mère me jette un regard rieur.

- Tu as l'air de bien l'aimer, finalement, déclare-t-elle d'un air détaché.

Je lève les yeux au ciel en souriant.

- Pas du tout maman, c'est juste que j'admire un peu sa solidité mentale.

Ma mère m'interroge du regard.

- Je veux dire, expliquai-je, beaucoup de filles seraient anéanties après ce qu'elle a vécu. Mais Yaniss, elle continue à sourire et elle se comporte comme si elle s'en fichait.

Maman affiche un petit sourire triste.

- Tu sais, Enzo, c'est pas parce qu'une personne sourit qu'elle va bien. Yaniss est forte, c'est indéniable, mais rien ne te dis que dans son cœur et dans sa tête, ça va aussi bien qu'elle souhaite le laisser paraître...

Je ne répond rien et fronce les sourcils. Comment quelqu'un peut sourire et rire quand il ne va pas bien intérieurement ? C'est impossible ! Je me souviens que je n'ai plus souris pendant des mois après la mort de papa. C'était vraiment la pire période de ma vie. Il me manque tellement...

- Mais si Yaniss a besoin d'aide parfois pour la cuisine ou le ménage, fait lui savoir que je serai ravie de l'aider ! s'exclame Maman en souriant.

Je hoche la tête silencieusement et m'installe à table après avoir appelé ma sœur. Yaniss m'intrigue de plus en plus. C'est vraiment une fille étonnante. Je pensais la connaître... Je crois que je me suis lourdement trompé. Et je déteste me trompé...