chapitre 11

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( PDV Yaniss )

Les filles et moi, nous nous préparons, non sans faire un petit défilé de mode improvisé. Je maquille Lilia, Anaïs et Vanessa. Je suis douée pour le maquillage. Un peu comme la peinture. Le visage est une toile qui ne doit pas avoir l'air d'être peinte. Il faut accordé les nuances et embellir les traits sans en faire trop.

Après plus de deux heures de préparation, nous descendons les escaliers. J'ai revêtu une robe moulante blanche qui fait ressortir mes yeux bleus et des escarpins également blanc.

C'est Lilia qui conduit étant donné qu'elle est la seule à avoir le permis. Le trajet passe rapidement dans le vacarme de la musique et de nos cris joyeux, et nous arrivons bientôt devant une énorme maison.

Quelques personnes sont assises dans le jardin, un verre d'alcool à la main. D'autres essayent tant bien que mal de rester debout et titubent dans l'herbe. Ça c'est ce que j'appelle une fête !

On rentre dans la maison comme si nous étions chez nous et avance d'un air serain. Il y a du monde. Beaucoup de monde. Des lumières colorées dansent devant mes yeux et la musique me détruirait les tympans si je n'avais pas l'habitude.

Un large sourire fend mes lèvres et je me sers un verre de vodka dans la cuisine aménagée en bar. Les filles prennent aussi un verre et nous nous dirigeons vers les canapés inoccupés repoussés au fond de la pièce.

- Alors, me demande Anaïs, ils reviennent quand tes parents ?

Je hausse les épaules en sentant mon euphorie s'envoler un petit peu. Mes parents rentrent rarement à la maison. Je les aimes de tout mon cœur mais il y a des jours où j'aimerais qu'ils s'intéressent d'avantage à moi.

- Je sais pas, répondis-je, ils reviendront quand ils reviendront...

À ce moment là, Jenny, une fille de notre lycée, arrive avec un grand sourire.

- Salut les filles, dit-elle, on fait un action ou vérité dehors, vous voulez vous joindre à nous ?

Je me retourne vers les filles avec un air entendu. Ce genre de jeu fini toujours mal... Il faut trop qu'on y joue !

On accepte et suis Jenny hors de la maison en rigolant. L'alcool a déjà un petit peu d'effet sur moi et ça ne me rend que plus joyeuse.

On arrive bientôt dans un coin du jardin où un groupe d'ado assis en cercle sur la pelouse discute.

La plupart sont au lycée mais deux ou trois doivent être plus vieux.  Ho non ! Je remarque alors qu'Alvarez et ses potes sont eux aussi présents dans le cercle. Mon frère n'est pas là heureusement. Je ne sais pas ce qu'il me retiens de partir en courant. Lorenzo me jette un coup d'œil et me lance :

- Tu me suis partout ou quoi ?

Un sourire moqueur flottait sur son visage.

- Dixit celui qui squatte chez moi ! répondis-je.

À mon plus grand plaisir, son sourire disparaît et ses yeux s'embrunissent.
Je m'assoie dans le cercle et les filles m'imitent. Jenny s'assoit elle aussi et prend la parole :

- Les règles du jeu sont simples : L'un tourne la bouteille et pose un action ou vérité à la personne visée. Si la personne ne veut pas, elle boit un shot, et c'est non négociable !

Tout le monde est partant. Moi aussi évidemment. Je trouve que l'alcool a un arrière goût d'euphorie. C'est sans doute pour ça qu'il y en a dans toutes les fêtes...

Les premiers défis commencent, tous plus idiots les uns que les autres. L'immaturité règne sur la ronde et je dois avouer que ça m'amuse. C'est bientôt au tour d'Alvarez de faire tourner la bouteille. Et comme la chance me fait défaut, elle tombe évidemment sur moi. Lorenzo sourit en haussant un sourcil et réfléchi quelques secondes. Depuis quand il réfléchit celui là ?

- Alors, Yaniss, dit-il en insistant sur mon prénom.

Je croise les bras et prends mon air hautain le plus provocateur possible.

- Action ou vérité ?

Avec moi la question ne se pose même pas. Les vérités c'est nul. Ça fait rire personne. Et je ne veux pas que l'on me prenne pour une poule mouillée !

- Action, bien sûr ! répondis-je.

Son sourire mauvais s'agrandit et il affiche un air amusé.

- Tu dois plongé dans la piscine, dit-il en pointant du doigt le rectangle bleu turquoise non loin de nous.

Il a un problème avec l'eau lui... À chaque fois que je porte du blanc, il faut qu'il mouille mes vêtements. C'est louche tout ça ! Je prends un verre et m'apprête à y verser de l'alcool mais Alvarez crie à l'assemblée :

- Ça, c'est tout Yaniss ! Elle a de la gueule, mais elle a pas le moindre cran.

Le sang me chauffe et je repose d'un geste brusque le verre. Je me lève, les nerfs à vif et dis :

- Tu te trompes Alvarez, j'ai du cran, sûrement plus que tu ne le crois !

Le garçon hausse un sourcil.

- Prouve-le alors, dit-il.

Je vois Anaïs me faire "non" de la tête mais mon ego est trop piqué pour que je me rassoi tranquillement.

Je marche d'un pas assuré vers la piscine et je me tourne vers les adolescents qui m'aclament. Je montre mon majeur à Alvarez et ouvre grand les bras avant de me laisser tomber en arrière dans la piscine.

L'eau m'encerclent et je ressors la tête avec un sourire vainqueur. Enfin, c'était juste avant que je me rende compte que j'avais fait exactement ce que voulait mon ennemi juré. Alors là, je suis dans la merde...

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