Falling With You

chapitre 66

( PDV Yaniss )

Je descends les escaliers lorsque mon frère m'appelle. L'avocat est arrivé.

J'entre dans le salon et voix Mme Alvarez, Enzo, Hugo et Mr Jones assis autour de la table basse.

- Bonjour mademoiselle Johanssen, dit l'avocat d'une voix aimable. Comment allez vous aujourd'hui ?

Je lui fais un vague sourire.

- Je vais bien...

Je prends le saphir de mon pendentif entre mes doigts et joue avec. Je m'assoie entre Hugo et Enzo après avoir souhaité le bonjour à Mme Alvarez et l'avoir remercié pour la carte de Noël.

- Bien, Yaniss, commence Mr Jones, il va falloir que tu me decrive ce qu'il s'est passé dans les moindres détails...

Je m'enfonce un peu plus dans le canapé. Je n'en suis pas capable. Déjà que le dire à Enzo m'a été vraiment difficile, le révélé comme ça devant un inconnu, mon grand frère et la mère de mon copain, c'est mission impossible.

Je continue de jouer avec le saphir entre mes doigts qui me détends étrangement. Enzo passe un bras autour de mes épaules.

- Princessa, murmure-t-il, est-ce que tu souhaites que je le dise à ta place ?

Je hoche vigoureusement la tête, les yeux embués de larmes.

- D'accord, chuchote-t-il.

Il se tourne vers l'avocat et commence le récit. Il est mal à l'aise et semble tenter de maîtriser sa colère. Chaque mot qu'il prononce me donne la nausée et mes entrailles se tordent un peu plus à chaque seconde.

Mr Jones prend des notes, imperturbable, mais mon frère tremble et Mme Alvarez pleure silencieusement.

Quand viens le passage de mon viol, Hugo quitte la pièce et j'éclate en sanglots. Je ne peux pas entendre ça, ça me tue à petit feu. Je n'ai plus qu'une semaine à tenir... Après je pourrais aller de l'avant. Arrête, tu sais très bien que ça ne fonctionnera pas comme ça.

Le récit prend fin. Hugo n'est pas revenu. Enzo trace des mouvements circulaires dans mon dos pour me calmer tandis que sa mère a une main posée sur mon épaule en guise de soutien.

- Je vois, dis l'avocat. Je suis sincèrement désolé de ce qu'il vous ait arrivé Mademoiselle Johannsen. Je vous promets de faire tout mon possible pour envoyer ce jeune homme derrière les barreaux.

Je hoche la tête. L'avocat se lève, serre la main d'Enzo et sa mère avant de quitter la maison. Je prends un coussin du canapé et le serre contre moi.

- Yaniss, ma chérie... murmure Mme Alvarez. Comment est-ce que tu te sens ? Ça a dû être si dur pour toi... Je suis là, d'accord, pour n'importe quoi.

Je la remercie et elle me prend dans ses bras. Je reste figée une seconde, légèrement perturbée. Son étreinte est telle que celle d'une mère. Étreinte que je n'ai jamais reçu de la part de ma génitrice.

Je reste comme ça quelques secondes tandis qu'elle caresse mes cheveux chocolats plus vraiment longs. Je ferme les yeux. Je me sens aimée et en sécurité. Ça m'enlèverai presque l'envie de partir...

- Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, je peux t'aider Yaniss, continue Mme Alvarez de sa voix douce. Pour la cuisine, le ménage, les courses, ou quoi que ce soit.

Je la remercie puis me détache d'elle à contre cœur. Je dois aller voir mon frère. Avant de partir, Enzo me retiens par le bras. Il me tire tout doucement contre lui et embrasse furtivement mes lèvres.

- Je vais te venger Yaniss, chuchote-t-il à mon oreille. Et sache qu'à mes yeux, quoi que tu fasses, tu resteras toujours l'amour de ma vie.

Je me fige. Quoi que je fasse ? J'ai l'impression qu'il est au courant de mes projets... Mais... C'est impossible ! Il ne peut pas lire mes pensées !

Je lui fais un sourire, ne laissant rien paraître.

Je monte ensuite les escaliers puis, arrivé en haut, je toque à la porte de la chambre d'Hugo.

- Entrez !

J'obéis et entre, fermant la porte derrière moi. Hugo est assis sur son lit et jette une balle contre le mur en face de lui avant de la rattraper au vol et de recommencer.

- Est-ce que tu vas bien ? dis-je d'une voix faible.

Il cesse de jouer avec la balle.

- Comment te dire, dit-il d'une voix ironique. Ma petite sœur, la personne à laquelle je tiens le plus au monde, s'est faite droguer, enlever, violer et torturer. Je pète la forme !

Il détourne le regard quand une larme roule sur sa joue. Mon frère ne pleure jamais d'habitude. Il faut croire qu'il fait une exception aujourd'hui. Il est tellement plus fort que moi, mentalement et physiquement...

- Désolé, dit-il. Je me plein alors que c'est toi qui a vécu tout ça. C'est juste que... Tu es tellement jeune, avec un grand coeur et un sourire magnifique. Tu ne mérites tellement pas ce qu'il t'est arrivé...

Je m'avance dans la pièce et m'assoie à côté de lui. Je vais lui faire beaucoup de mal en partant. Mais je n'ai plus le choix maintenant. Et... Pour une fois, je dois être égoïste. Pour ma santé mentale. Pour ma survie. Putain, tu t'es pris pour Katherine Pierce...

- On va lui faire la peau, Yaniss, dit mon frère d'une voix emplie de rage que je ne lui connais pas. On va lui faire la peau...