chapitre 30

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( PDV Yaniss )

Je m'assoie dans la salle de colle et croise les bras. Il y a trois élèves déjà présents. Un terminal qui s'appelle, si je me souviens bien, Anthony ; une fille de seconde à l'air rebelle et un autre terminal qui dort.

Cool, Alvarez n'est pas encore arrivé. Il m'a tellement énervé en art plastique que j'aurais pu lui coller une droite !

Mon moment de répit termine rapidement quand Lorenzo débarque et s'assoit juste devant moi sans même me jetter un regard. Tant mieux d'ailleurs.

J'inspecte de regard la salle quand je tombe sur des yeux verts qui me fixent avec amusement. Le garçon prénommé Anthony se lève et viens prendre place à côté de moi. Heu... Ok c'est parfaitement normal...

- Dis moi, t'es pas souvent en heure de colle, toi ! dit-il avec un grand sourire.

Je dois reconnaître qu'il est vraiment beau garçon. Il a la peau un peu métis, les yeux verts très clair qui contrastent avec ses cheveux bouclés bruns complètement décoiffés. Il a une carrure athlétique, et je sais d'ailleurs qu'il fait partie de l'équipe du foot du lycée.

- Nan, répondis-je avec un sourire blasé, j'ai été collée à cause d'un con.

Anthony me fait un petit sourire et pointe du bout du menton Alvarez avec un regard entendu. Comment il a deviné ?

- Oui, repondis-je, comment tu sais ?

Le terminal s'affale un peu plus sur la chaise et répond :

- Bah, vos disputes sont un vrai divertissement pour tout le lycée ! Tous les terminales vous connaissent !

Je hausse un sourcil. Je savais déjà que j'étais plutôt populaire à cause de mes alteractions avec Alvarez mais de là à ce que tous les terminales sachent qui je suis !

- Au fait, je m'appelle Anthony ! se présente le garçon en me tendant la main.

Oui, merci Anthony, mais tout le monde le sait, même les élèves du collège...

- Enchantée, moi c'est Yaniss ! dis-je en lui serrant la main.

Peut-être que cette heure de colle sera moins chiante que ce que j'avais imaginé.

- Je trouve que t'es vachement cool pour une première ! dit-il.

Je souris et le remercie poliment.

- Ça te dirai de venir manger avec nous un de ses quatre ? me demande Anthony. Avec l'équipe de foot et les pom-pom girls, je veux dire !

- Hum... Je ne sais pas trop, dis-je un peu gênée, je mange toujours avec mes amies et...

- Elles sont mes bienvenues quand elles veulent ! dit-il avec un sourire bienveillant.

Je hausse les épaules et répond :

- Peut-être, je leur en parlerai...

Je sais d'avance que ce sera un non catégorique. Peut être qu' Anthony est très cool, mais on ne peut pas en dire autant des pom-pom girls. Ces filles sont de vraies pétasses, et mes amies sont on ne peut plus d'accord avec moi.

- Génial ! dit Anthony, on se retrouve peut être demain devant le self, alors ! À plus ma belle !

Et sur ces mots, il repart s'assoir à sa place initiale. Ma belle ? Sérieux ? Et comment ça, on se retrouve devant le self ? J'ai dis que j'allais en parler à mes amies. Mais, personnellement, je suis agréablement surprise, moi qui pensais que tous les footballeurs du lycée étaient des connards. Je sors mon calepin et commence à griffonner.

Au bout d'une heure, le surveillant qui assurait la colle nous dis que l'on peut partir. Je dois encore prendre un cahier dans mon casier ainsi qu'une veste.

Je sors de la salle et je vois Anthony me faire un petit clin d'œil avant de se retourner et partir. Je marche le long des couloirs et, arrivée à mon casier, je l'ouvre tranquillement et prend mes affaires.

- Tu devrais faire attention.

Je sursaute et me retourne. Alvarez. Évidemment. Il me scrute du regard, les bras croisés sur son torse, appuyé contre les casiers.

- Et à quoi devrais-je faire attention, Lorenzo ? demandai-je avec un sourire ironique et un ton mauvais.

Il s'approche un peu de moi avec un air froid.

- À Anthony. C'est pas une personne bien.

Mon sang chauffe un peu. Pour qui se prend t-il à juger mes fréquentations ?

- Qu'est ce qui te permet de dire ce qui est bon pour moi ou non ? T'es pas mon père à ce que je sache !

Un sourire triste étire ses lèvres.

- Bah, il faut bien que quelqu'un endosse ce rôle. Ton père n'est jamais là, et je ne te parle même pas de ton frère ! Il te laisse tout faire !

Une boule se forme dans ma gorge et les larmes menacent de tomber.

- Tu ne sais rien de ma famille, Alvarez, et je t'interdis de juger mon frère, il fait de son mieux.

Lorenzo secoue la tête.

- Tu sais que c'est faux. Ton frère ne te protège jamais quand on se dispute, il te laisse faire les courses ou faire à manger... Il t'aime, c'est évident mais il ne fait pas de son mieux !

Une larme coule mais je la fais rapidement disparaitre d'un revers de la main.

- Je peux savoir pourquoi, tout d'un coup, tu te prends pour je ne sais qui à me faire une leçon sur ma vie ?! demandai-je en le fixant avec mépris.

Il lève les mains au ciel en signe de paix.

- À la base, je voulais juste te mettre en garde contre Anthony. Mais ce qu'il t'arrive j'en ai rien à foutre, en fait, je ne sais même pas pourquoi j'ai essayé de te prévenir. Mais le jour où tu souffriras, viens pas pleurer, je t'aurais prévenu !

Il part en me laissant seule. Les larmes roulent un peu et je referme mon casier avec rage avant de quitter le collège. C'est vraiment une journée de merde.

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