( PDV Yaniss )
En mangeant de la bûche au chocolat, Hugo clame haut et fort qu'il est l'heure de déballer les cadeaux.
Je me terre un peu sur ma chaise, n'ayant rien pour personne. Mes amis rient et bavardent, s'échangeant les cadeaux qu'ils avaient mis sous le sapin après l'avoir décoré.
- Bah, Yaniss, tu viens ?! s'exclame Lilia. Tu as des cadeaux !
Je me lève, me sentant lourde vu la quantité de nourriture ayant été avalée. Au moins, je reprendrai peut être un peu de poids. Déjà que je suis mince à la base, j'avais l'air d'un squelette quand on m'a retrouvé.
Un sourire prend irrémédiablement possession de mes lèvres en voyant la pile de cadeaux à mon nom, enveloppés dans des papiers multicolores, diverses et variés.
Je m'assoie en tailleur et attrape un carte de Noël perchée au sommet de la pile. Je l'ouvre et vois immédiatement les nombreuses signatures de mes amis, de mon copain, de mon frère et même de Mme Alvarez et Estella.
Émue, je commence à lire :
À cette femme forte et admirable que tu es, Yaniss, nous te souhaitons tous une année formidable, pleine de joie, où tu pourras t'épanouir et avoir une vie agréable. Cette année a été sûrement la plus dure que tu n'es jamais eu à affronter, et pourtant, tu n'as jamais cessé de sourire, de braver les dangers et les peines avec courage.
Nous sommes tous très fiers de toi et nous sommes là, plus que présents, pour t'épauler et t'aider à aller de l'avant. Tu as fait la plus difficile partie du chemin, maintenant espérons que la route soit la plus horizontale possible, pour toi.
Nous t'aimons tous très fort, avec ton caractère bien trempé, ton immense sourire, tes colères de gamines et ta loyauté sans faille.
Tu es sûrement l'adolescente la plus mature et la plus immature à la fois, ce qui n'a aucun sens, mais on sait que tu comprendras parfaitement ce que l'on veut dire.
Quelques cadeaux pour cette nouvelle année, tous nos vœux de bonheur et de chance, ainsi que des gros bisous.
Pour notre amie, sœur, copine et voisine adorée, bien à toi,
Lilia
Vanessa
Hugo
Anaïs
Enzo
Tilio
Mathias
Alonso
Gabriel
Mme Alvarez
Estella ( alias ta préférée)Une larme solitaire coule sur ma joue. Pas une larme de tristesse. Non. Une larme de fierté. J'ai passé le plus dur. Je peux m'en sortir. Je vais y arriver. Je veux y arriver. Le dernier nom m'arrache un rire.
Je repose délicatement la carte et prend le cadeau au sommet de la pile. Je déballe tous les cadeaux un à un. Des vêtements, de quoi décorer ma chambre, de la peinture, un nouveau carnet de croquis, une dizaine de toiles de taille diverses, du maquillage et un nouveau téléphone pour remplacer celui qui a sûrement fait un vol plané je ne sais où.
Je monte dans ma chambre après avoir chaleureusement remercié tout le monde et observé tout le monde déballer le reste de leurs cadeaux. Je trouve une place pour chaque présent et m'assoie sur le lit, tapant chaque numéro pour les enregistrer dans mes contacts.
Je me souviens des numéros de tous le monde, ayant une bonne mémoire. Je rejoins ensuite les autres dans la salle à manger pour aider à tout débarrasser et faire la vaisselle, ainsi que mettre à la poubelle les papiers cadeaux qui traînent partout après la bataille de Tilio et Vanessa. De vrais gamins.
On s'installe tous sur le canapé, un chocolat chaud dans les mains serrés les uns contre les autres sous de plaids chauds. On à choisi de regarder Maman j'ai raté l'avion. Basique mais culte.
Allongée, la tête appuyée sur le torse d'Enzo qui caresse mes cheveux, je glousse sur certains passages du film. Même en l'ayant vu mainte et mainte fois, je rigole toujours autant.
J'ai les yeux qui piquent à cause de la fatigue et Lilia, Tilio et Gabriel se sont apparemment déjà endormis. Hugo est monté préparer les chambres à l'étage, car nous avons collectivement déclaré que tout le monde dormait à la maison. Anaïs et Mathias dans une chambre, Gabriel et Hugo dans celle de mon frère, Alonso, Tilio, Vanessa et Lilia dans le salon, et, après un très long débat, Enzo et moi dans ma chambre.
Harry, le voleur du film, se casse la gueule dans les escaliers. C'est marrant.
Le film se termine bientôt et on se souhaite tous bonne nuit avant de monter se coucher. Enzo me suit et on rentre dans ma chambre, dont les volets sont déjà fermés. Je referme la porte derrière moi.
- T'as un pyjama ? demandai-je à Enzo d'une voix ensomeillée.
- Non, t'inquiètes, je dors en tee-shirt.
J'acquiesce d'un signe de tête et me déshabille dans vraiment réfléchir. J'enfile un débardeur blanc et un cycliste noir dont je me serre pour dormir.
J'attache mes cheveux longs en chignon puis me tourne vers Enzo. Il me regarde d'un air triste qui me fait bizarrement mal au cœur.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.
Il souffle et se met sous la couette.
- À ton âge, tu ne devrais pas avoir autant de cicatrices... murmure-t-il d'une voix douloureuse.
Je baisse les yeux mais il se lève et m'attrape par la taille.
- Tu es magnifique Princessa, dit-il. Tes cicatrices, c'est la preuve que tu as survécu. Ce que je voulais dire, c'est que tout ça, tu n'aurais même pas dû le vivre. Tu ne méritais pas ça. Personne ne mérites ça. Mais surtout pas toi...
Il passe sa main sur mon visage fatigué puis se réinstalle dans mon lit en m'ouvrant ses bras. Je me refugie dedans et respire son odeur et la chaleur de son corps. Je me sens protégée, en sécurité.
J'ai besoin d'un nouveau départ. J'ai besoin de changer. Pour laisser tomber, essayer d'oublier ce qu'il m'est arrivé, même si je sais qu'au fond, je n'y parviendrai jamais. Je sais désormais ce qu'il me reste à faire. Même si ça fait atrocement mal...

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Falling With You
RomanceYaniss Johanssen est une lycéenne de 16 ans franche et sûr d'elle. Elle aime dire tout haut ce qu'elle pense tout bas. Trait de personnalité qui en énerve plus d'un, y compris son pire ennemi Enzo Alvarez. Bad boy arrogant, manipulateur, populaire e...