chapitre 54

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( PDV Yaniss )

Je regarde Enzo, qui fait de même. Il a les yeux rougis et les cheveux plus en bataille que jamais, tandis que des cernes soulignent ses yeux noisettes. Il n'a pas dû dormir beaucoup...

Mon dieu, que le regarder m'avait manqué. Tout les jours, j'espérais avoir la chance de pouvoir le regarder dans les yeux au moins une dernière fois... Je sais que je suis à l'hôpital, mais ne sais pas quel jour on est, ni à quelle heure.

J'ai été sauvée. Du moins, c'est ce qu'ils pensent. Ils m'ont sauvé d'une mort atroce. Mais à l'intérieur... Je me sens morte. J'ai mal partout. Mais là où j'ai le plus mal, c'est ma tête.

J'ai une migraine effroyable. Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter d'avoir une vie comme ça ? Enzo passe une main sur mon visage et je ferme les yeux, profitant de son contact. Mon cœur bat. Ça y'es. Je suis en vie. Il est là. À mes côtés...

- Princessa... murmure-t-il. Je sais que c'est très dur pour toi. Et je ne t'en voudrais pas si tu n'es pas d'accord... Mais... Je crois que tu devrais aller voir une psychologue après le traumatisme que tu as vécu.

Je fais non de la tête. C'est hors de question. Jamais je ne pourrai pas raconter ce qui c'est passé. Ça fait trop mal. Il m'a détruit.

Nan... C'est beaucoup trop dur à raconter. Je me sens sale. Impure. Salie. Il m'a tuer. Il m'a brisé. Aussi bien physiquement que mentalement. Il m'a volé ce que je chérissais. Fils de pute...

Je pleure silencieusement, incapable de prononcer le moindre mot. J'ai la gorge nouée. Comme si elle était serrée pas des barbelés.

- Tu veux m'en parler à moi ? demande Enzo à voix basse, comme s'il ne voulais pas me brusquer.

J'éclate en sanglots pour la seconde fois. Oui, je suis faible. Je ne suis pas courageuse. Il suffit de me voir ! Je tremble comme une feuille. Mais pour une fois, j'en ai rien à foutre. Putain je le déteste. Je me déteste...

Je ne comprends pas pourquoi il a fait ça. Je ne comprends pas pourquoi j'étais sa cible. Qu'ai-je fait de mal pour mériter ça ?

Enzo me serre contre lui une nouvelle fois et caresses mes cheveux emmêlés. J'ai mal partout. Je souffre. Mais je ne dis rien. Peut être suis-je folle mais... J'apprécie cette douleur. Comme si c'était une punition. Une punition pour ce que je suis devenue... Pour ce qu'il m'a fait devenir. Un cadavre ambulant...

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Enzo a dû malheureusement partir. Mon frère m'a serrer dans ses bras pendant une heure avant qu'une connasse d'infirmière lui demande de partir. D'après elle, j'ai besoin de repos. J'ai surtout besoin d'une balle dans la tête, ouais...

Assise dans mon lit, je regarde par la fenêtre dont j'ai laissé les volets ouverts. Aucune trace de mon téléphone, Anthony l'a sûrement jeté dans un lac ou alors il l'a juste balancé quelque part. Je me lève, la lumière de la lune éclairant la chambre, et vais dans la minuscule salle de bain à côté.

Je regarde mon visage quelques instants dans le minuscule miroir. J'ai un mouvement de recul. Non en raison de mon bleu sur le visage ni de ma coupure légère à l'arcade ou des cernes immenses qui souligne mes yeux, mais plus à cause de mon regard.

Ce regard... J'y vois de la rage. Une envie de vengeance. Et du dégoût. Celui-ci n'étant pas seulement pour Anthony. Je me dégoûte...

Ma gorge se serre et mes mains tremblent. Je me déteste, je me déteste, je me déteste... Je me hais.

Sans même m'en rendre compte, je plante mes ongles dans mon bras droit, le regard toujours fixé sur le miroir. Étonnement, la douleur est vive, mais... Elle me soulage. Un liquide chaud que je suppose être mon sang coule très lentement sur mon bras. J'aime cette souffrance.

Elle fait taire cette voix dans ma tête. Cette putain de voix qui me supplie d'en finir...

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NDA : Alors... Je suppose que vous avez deviné ce qui est arrivé à notre pauvre Yaniss ?

Les prochains chapitres seront un peu durs, mais importants. Si jamais certains sujets sensibles vous choquent, vous pouvez évidemment cesser votre lecture ici.

Mais pas d'inquiétude, ça ne sera aucunement cru ou détaillé, car ça reste et restera un roman pour adolescents.

Je voulais faire passer un message dans ce roman. Un message important qui touche à la sensibilité.

J'espère que cette fiction vous plaît,

                              Amandine Dauchelle

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