chapitre 32

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( PDV Lorenzo )

Je rentre en classe sans grande motivation. Déjà que Yaniss m'a mis hors de moi ce matin, je doute que le cours de maths m'aide beaucoup.

Je m'installe à côté d'Alonso tout au fond de la classe et pose ma tête dans mes bras croisés sur la table. Yaniss peut vraiment être débile parfois. Anthony est tout sauf quelqu'un de bien. Je connais sa technique... Il embale une première ou une seconde, lui fait gagner confiance et au moment venu, couche avec elle avant de prendre un malin plaisir à lui briser le cœur en la ridiculisant devant toute sa petite bande.

Je suis peut-être un connard mais jamais je ne ferai un coup comme ça à qui que ce soit. Ce n'est pas que j'en ai quelque chose à faire de Johannsen mais c'est quand même la sœur de mon meilleur ami... Et en plus, y'a que moi qui ai le droit de la ridiculiser. C'est MON ennemie, c'est l'ennemie de personne d'autre.

Le prof commence à déblatérer son cours très ennuyeux et je m'endors en à peine quelques minutes...


- HÉ MEC ! Debout, la sieste est finie !

Je papillonne des yeux pour m'habituer à la lumière. La plupart des élèves sont partis, y compris le prof. Au moins, le cours à eu le mérite de passer vite ! Je me lève et suis Alonso au dehors.

Prochain cours : Art plastique. Tuez moi. Travailler avec Yaniss Johanssen, c'est comme essayer d'éduquer un lion adulte. C'est quasiment impossible.

Je rentre en classe et remarque que la petite brune est déjà assise à sa place. Elle a le regard fixé sur un point au dessus du tableau. Je crois qu'elle est dans ses pensées. Nan nan, crétin, elle compte les mouches. Je hais ma conscience.

Je m'affale sur la chaise à côté de mon ennemie et scrute son visage quelque seconde. Comment une aussi belle fille peut avoir aussi mauvais caractère. Même si je la hais, je ne peux pas dire qu'elle est moche. Ce serait complètement faux.

- T'admire la vue ? me demande soudain Yaniss.

Je détourne le regard.

- N'importe quoi, y'a rien à admirer, t'es moche.

Bah quoi, j'allais quand même pas lui dire qu'elle est belle, elle prendrait la grosse tête. Déjà qu'elle se croit au dessus de tout le monde, on va pas en rajouter !

Yaniss ne répond rien et se concentre sur la prof qui passe dans les rangs pour savoir si chacun a trouver son sujet d'exposé. Johannsen souffle et sors un petit calepin.

- Je me suis permis de trier, selon moi, les plus belles œuvres, dit-elle en faisant défiler les pages du cahier, il y en une dizaine, laquelle te plaît ?

Je regarde le calepin. Sur chaque page, il y a une petite photo imprimée en couleur d'une oeuvre avec son nom et son créateur.

Je lui prends l'objet des mains tandis qu'elle me jette un regard noir et fais défiler les pages, plus lentement qu'elle, en prenant soins d'admirer chaque détail. Je n'ai jamais beaucoup aimé l'art. Je trouve ça complexe. Je préfère de loin la musique. C'est de l'art, en quelques sortes, mais de manière différente.

Je continue de regarder dans le cahier quand une peinture me fait m'arrêter. La Nuit étoilée, de Vincent van Gogh. L'oeuvre à quelque chose d'à la fois beau et effrayant...

- Celle là, dis-je à Yaniss.

Elle esquisse un petit sourire en observant mon choix.

- C'est un super beau tableau... murmure-t-elle plus pour elle que pour moi.

Elle se lève pour se diriger vers les PC et je fais de même. Bon, on a déjà trouvé un terrain d'entente. Avec un peu de chance, on pourra avoir une bonne note à l'exposé sans s'entre-tuer. Même si c'est évident que je bas Yaniss à la bagarre.

Je m'assoie tandis que Johannsen connecte l'ordinateur sur sa session. Elle tape ensuite la description de l'oeuvre sur Google et on prend tout les deux des notes sur le résultat de la recherche.

L'heure passe miraculeusement sans embrouille. En réalité, on ne s'est même pas parlé. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Juste avant de partir, Yaniss m'interpelle.

- Pour le diaporama, je me débrouille, dit-elle.

Je fronce les sourcils. Elle propose littéralement de faire le travail seule. À moins que ce soit une technique pour me faire comprendre qu'elle travaille mieux seule parce que je ne sais pas bosser. Et puis, je ne veux pas lui donner de réponse affirmative. Juste pour la faire chier. T'es un vrai gamin, en fait. J'assume.

- Non, répondis-je d'un ton froid, passe ce soir chez moi à 18h. Sois pas en retard, sinon c'est moi qui vient te chercher, et ce sera moins drôle pour toi.

Je sais pertinemment qu'elle va exploser. Et c'est hilarant.

- Depuis quand tu me donnes des ordres ?! s'exclame-t-elle.

Si un regard pouvait tuer, je serai sûrement mort.

- J'ordonne, tu exécute, c'est tout, dis-je en me retenant d'éclater de rire face à sa tête.

Oui oui, je fais ça seulement pour l'énerver. C'est par pure principe.

- Alors là tu peux crever Alvarez !

Je souris.

- Non merci, j'aime bien vivre, c'est plutôt cool.

Vanessa arrive et prend Yaniss par les épaules.

- Arrêter de vous disputer, bande de gamins, on va manger, vous venez ? demande-t-elle.

Yaniss souffle et suit sa meilleure amie au dehors de la salle, sans manquer de me faire un doigt d'honneur au passage. Tellement de gentillesse que j'en étouffe.

Je rigole tout seul et sort de la salle en me dirigeant vers le self.

Falling With You Où les histoires vivent. Découvrez maintenant