chapitre 18

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( PDV Yaniss )

Nous avons décidé de sécher la dernière heure de cours pour aller à la plage. Enfin quand je dis nous, je parle de Lilia et Vanessa. Anaïs a prétexté avoir quelque chose d'important à faire.

Elle paraît un peu dans la lune ces derniers temps mais Anaïs est un fille assez spéciale. Sa mère est morte d'un cancer lorsqu'elle était très jeune et son père n'était pas en mesure de l'élever. Elle a été placée en famille d'accueil vers ses douze ans mais elle a vite eu des soucis avec les autres enfants.

Je me souviens qu'à cette période, Anaïs s'est littéralement refermée sur elle même. Elle lutte désormais tous les jours pour se sortir de sa timidité excessive. Cette attitude, elle la doit à une garce du non de Lysa.

Elle était dans la même famille d'accueil que mon amie et se servait d'elle comme d'un défouloir émotionnel. Lysa la critiquait et la rabaissait dès qu'elle était de mauvaise humeur, c'est à dire tout le temps.

Au début nous avons cru que notre amie faisait simplement sa petite crise d'adolescence. Mais quand elle nous a tout raconter après avoir pleurer une demi-heure dans nos bras, on l'a convaincu de prévenir les services sociaux de la placer ailleurs.

Elle a donc été dans une autre foyer et cette fois ci elle s'y est plus. Il lui a fallu du temps pour s'attacher à sa nouvelle famille mais maintenant, mais désormais elle s'y sent comme chez elle. Elle vit avec des parents d'accueil géniaux qui ont un fils d'environ 17 ans je crois qui est plutôt protecteur avec Anaïs. Il s'appelle Gabriel et considère Anaïs comme sa petite sœur.

Bref, Anaïs est difficile à comprendre et cerner mais elle est en réalité adorable.

- Dis Lilia, demande Vanessa, tu as toujours le ballon de volley dans ton coffre ?

Lilia, qui conduis d'un air concentré, acquiesce avec un grand sourire. Il fait un peu trop froid pour se baigner mais la plage et nous, c'est toute une histoire d'amour. Et puis de toute façon on est à peine en octobre...

Nous arrivons bientôt sur la plage et Lilia prend le ballon avant que nous courons vers le sable comme des gamines.

Qui préférait rester en cours d'anglais plutôt que d'aller sur ce fabuleux littoral, sérieusement ?

- Yaniss, réflex ! crie Lilia en me jetant le ballon.

Je l'attrape de justesse en rigolant et l'envoie à Vanessa tandis que nous nous dirigeons vers les filets.

Nous commençons à jouer. Lilia et moi contre Vanessa. La jeune fille fait du volley en club donc comme nous ne sommes que trois et que Lilia et moi n'avons quasiment aucune expérience dans ce sport, nous avons convenu les équipes précédentes.

Nous rions tandis que Vanessa renvoie à chaque fois le ballon avec une facilité déconcertante.

Après quelques heures, Lilia décide de nous ramener chez nous. Personnellement, je suis un peu frustrée. Je me sentais bien ici avec mes amies. Mais mon frère doit s'inquiéter et le soleil commence à se coucher. De plus, jouer pendant des heures m'a littéralement épuisé.

La tête collée à la fenêtre de la voiture, je somnole.

- Ma chérie, on est arrivée chez toi... murmure Lilia en me tirant de mes pensées.

Je regarde autour de moi. Je n'avais même pas remarqué que la voiture c'était arrêté.

Je descends de la voiture après avoir remercié mon amie dans une courte étreinte. J'allais franchir le seuil de la porte quand mon téléphone vibre soudainement. Je jette un coup d'œil avant de répondre. Maman. Depuis quand elle se décide à m'appeler, celle-là ?

Je décroche :

- Hallo ?

- Coucou Yaniss, c'est maman !

Je lève les yeux aux ciels. Non, sans blague !

- Comment vas-tu, ma grande ? me demande-t-elle avec une voix douce qui ne lui ressemble pas.

- Bah, tu sais la routine, quoi ! dis-je, et tout va...

- Écoute, Ya', je n'ai pas beaucoup de temps. C'était pour te dire que notre voyage d'affaires durera plus longtemps que prévu. Pour pas que Hugo et toi ne vous inquiétez !

Comme si on s'inquiétait de leur absence, depuis le temps. Mes yeux commencent à me picoter et un boule se forme dans ma gorge.

- D'accord, maman, répondis-je tandis qu'une larme solitaire roule sur ma joue, à bientôt j'espère...

- À bientôt, ma fille, et n'oublie pas, montre à Hugo qui est le chef à la maison ! Ce n'est pas parce que c'est un garçon que c'est lui qui fait la loi !

Ma mère et ses excès de féministe endurcie...

- D'accord maman, à bientôt, je t'ai...

*Bip bip bip.

Elle a raccroché. Plusieurs larmes coulent sans que je puisse m'en empêcher. Je n'ai même pas pû lui dire je t'aime... Je m'assoie sur le porche et pleure, tremblotante...

Falling With You Où les histoires vivent. Découvrez maintenant