chapitre 61

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( PDV Yaniss )

Après avoir chanté comme des malades, nous avons regardé un film niais en mangeant du pain d'épice. Ma mère m'a envoyé un message de bonne année deux jours en retard, auquel je n'ai même pas dénié répondre.

Parce qu'elle n'est pas là au moment où j'ai le plus besoin d'elle. Elle ne mérites même pas quelques secondes de mon attention.

Allongée sur Lilia, je regarde la télé quand Hugo hurle depuis la salle à manger :

- À TABLE, LES ENFANTS !

Les enfants... Il a à peine un an de plus que nous, cet abruti ! On se lève tous, et Tilio, Alonso et Mathias courent littéralement jusqu'à la table comme des gamins affamés. D'accord, c'est bon, j'ai compris pourquoi Hugo les appelle "les enfants". Tout devient clair...

La table est joliment décoré, avec une nappe rouge, des bougies à l'effigie de rennes ou de bonshommes de neige, la plus belle vaisselle et diverses plats disposés tout au long.

Je m'assoie entre Lilia et Anaïs, en face d'Enzo, qui me regarde, les yeux brillants, un sourire sur le visage. Tous commencent à se servir, y compris moi. Je prends de la pintade et du gratin dauphinois. Classique, mais délicieux.

Rien de tel qu'un repas comme celui-ci pour oublier tous les soucis du monde. Les conversations fusent avec chaleur dans toute la pièce, les plats sont vraiment bons. Je ne savais même pas qu'Hugo savait cuisiner. Je suis sûr que Gabriel y est pour quelque chose...

Mon frère ouvre une bouteille de vin rouge et nous en serre tous un verre, sauf Enzo, qui n'aime pas ça du tout.

- Dis-moi Yaniss, demande mon copain avec un sourire. Qu'est-ce qui te plairait comme cadeau pour Noël ?

Ha ouais, c'est vrai, j'ai complétement oublié les cadeaux ! Quelle conne, j'en ai pour personne... Un sourire se dessine quand même sur mon visage. Un véritable sourire.

- Le fait que nous soyons tous réunis ici, à manger dans la convivialité et d'être en vie aujourd'hui, à vos côtés, c'est le plus beau cadeau du monde... dis-je, les larmes aux yeux.

Tout le monde pousse un soupir ému.

- Nous aussi Yaniss ! disent-ils tous en coeur.

Je ne peux pas m'arrêter de sourire. Pourtant je n'ai bu qu'un verre de vin, je le promets ! Au bout d'un quart d'heure, les plats sont vidés et l'heure du dessert sonne irrémédiablement.

Enzo se lève.

- Yaniss, tu veux bien me donner un coup de main pour aller chercher les bûches, s'il te plaît ? demande-t-il.

Je l'accompagne tandis que les autres continuent de discuter. J'entre dans la cuisine et je vois Enzo face à moi, qui me regarde.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.

Il ne répond rien et s'avance vers moi.

- J'ai quelque chose pour toi, dit-il au bout de quelques secondes.

Je rougis légèrement.

- Ho, Enzo, tu n'étais vraiment pas obligé, je...

Il pose ses lèvres sur les miennes dans un chaste baisé et se redresse. Un sourire sur les lèvres, il sort un petit paquet enveloppé dans un papier doré orné de flocons de neige blancs ET fermé par un joli ruban rouge.

Je rougis un peu plus et il me tend le paquet que j'attrape en le remerciant.

- Vas-y, ouvre le, dis mon copain sans cesser de sourire une seule seconde.

Je défais délicatement le nœud rouge et ouvre mon cadeau. Mon cœur fait un immense bond dans ma poitrine lorsque j'en sors un pendentif d'argent finement ouvragé serti d'un saphir, ma pierre préféré.

Je regarde le magnifique bijoux, ébahis, puis lève les yeux vers Enzo qui me guette ma réaction.

- Enzo, je... Il est absolument... bafouillai-je.

Je ne dis plus rien et colle mes lèvres contre les siennes, une main derrière sa nuque, l'autre occupée à tenir mon cadeau. Enzo passe un bras autour de ma taille et me serre délicatement contre lui, tandis que sa main gauche caresse doucement ma joue.

On reste ainsi pendant quelques secondes, dans la douceur et la passion, enveloppés par l'odeur corporelle de l'autre, tandis que mon cœur bat plus vite que jamais.

Je le sens sourire contre mes lèvres et il s'ecarte de moi, les yeux pétillants.

- Donc je suppose que tu aimes ton cadeau ? dit-il en riant.

- Oui, énormément, murmurai-je, à bout de souffle. Il est magnifique... Tu m'aides à l'attacher ?

Il acquiesce et prend le bijou. Je me retourne et mets mes cheveux sur le côté. Il passe le pendentif autour de mon cou et l'attache en frôlant ma nuque au passage, m'arrachant un légère vague de frissons.

Je regarde mes cheveux quelques secondes. Je ne sais pas pourquoi mais je ne les supporte plus. Sûrement parce qu'ils me rappellent beaucoup trop ce qu'il m'est arrivé.

Enzo me retourne face à lui et prend mon visage en coupe, caressant mes joues de ses pouces.

- Je t'aime Yaniss, murmure-t-il.

Puis il s'ecarte de moi avec un sourire et se tourne pour prendre les deux bûches dans le frigo. J'en prends une pour l'aider, toujours un peu rouge, un indélébile sourire niais encré sur mes lèvres.

On apporte le dessert à table. Tout le monde se serre sans cesser de parler. Enzo entame un grande conversation avec Mathias sur la prochaine coupe de l'Euro du football. Je caresse et joue doucement avec le saphir, la douceur de la pierre me relaxant.

- Très joli collier, dit Lilia avec un sourire complice. Je me demande bien qui à dit à Enzo que ta pierre préférée était le saphir.

Je me retourne vers elle en rigolant. J'aurais dû m'en douter. Personne ne me connais mieux que Lil's. Elle connais jusqu'au nom de ma première poupée quand j'étais enfant. Régina, qui signifie Reine.

Les discussions continuent. Je me sens bien, en paix avec moi-même. Pour la première fois depuis mon enlèvement. Et Dieu seul sait à quel point mon cœur se sent soulagé de tout ce poids en moins...

Falling With You Où les histoires vivent. Découvrez maintenant