chapitre 26

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( PDV Yaniss )

Je tire mes longs cheveux chocolats en une couette haute et observe mon reflet dans le miroir. Je suis cernés et mon visage est pâle comme ceux des morts.

Je souffle et fouille dans mon tiroir à la recherche de fond de teint et d'anticernes.

Ça fait une semaine que je suis restée chez moi depuis la visite d'Estella et de son imbécile de frère. Aujourd'hui, je reviens au lycée. Je m'ennuyais beaucoup trop ces derniers temps et je ne suis presque plus malade. J'ai juste un peu mal à la gorge et un air constamment fatigué sur le visage.

Je me maquille en vitesse pour dissimuler ma peau blanche comme un cachet d'aspirine et attrape mon sac de cours avant de dévaler les escaliers. Hugo a insisté pour m'amener un peu plus tard histoire que je puisse me reposer un peu plus.

Mon frère a d'ailleurs essayé de joindre nos parents pour les prévenir que j'étais malade mais ils n'ont pas répondu. Parfois, je me dis que Alvarez a peut être raison. Mon père s'en fiche de moi. Et ma mère aussi par la même occasion.

Je refoule mes larmes et entre dans le salon. Hugo est assis sur le canapé, en train de regarder un film a la télé.

- Salut, dis-je en m'asseyant à côté de lui.

Il tourne la tête vers moi et me scrute d'un air inquiet.

- Tu es sure que tu ne veux pas te reposer encore un jour ou deux, Yaniss ? me demande-t-il, tu as vraiment l'air épuisée et tu as encore la voix cassée.

Je hausse les épaules et enfile mes chaussures.

- Je vais bien, répondis-je. Je m'ennuie de toutes façons.

Il éteint la télé et se lève, puis enfile ses chaussures avant de me demander de me dépêcher. Comme si c'était moi qu'on attendait...

Je monte dans sa voiture et pose ma tête contre la vitre. Je suis épuisée...

- Vraiment Yaniss, je ne suis pas sur que c'est une très bonne idée, me dit mon frère, concentré sur la route. Je peux encore te ramener à la maison, tu sais ?

Je souffle et ne répond pas.

- Tu peux me répondre quand je te parle ? dit-il d'un ton autoritaire.

Je me tourne vers lui, un peu étonnée.

- Depuis quand tu me parles comme ça ? demandai-je d'un ton sec.

Il serre le volant et évite mon regard.

- Depuis que je suis un peu responsable de toi.

Je lève les yeux au ciel.

- T'es pas mon père, t'as rien à dire, dis-je avec provocation.

Il devie sin regard de la route pour me regarder.

- Si justement, je dis ce que je veux car pendant l'absence des parents, c'est moi qui m'occupe de toi.

J'éclate d'un rire sans joie, à moitié nerveux.

- Pardon ?! m'exclamais-je, c'est qui qui fait les courses, c'est qui qui nettoie la maison de fond en comble, c'est qui qui fait à manger parce que monsieur ne sais pas faire ?!

Il se reconcentre sur la route et sert un peu plus le volant, si bien que ses phalanges blanchissent.

- Alvarez a raison, dit-il, il faut vraiment t'apprendre le respect à toi...

J'ouvre de grands yeux. HEIN ?

- Là Hugo, trop c'est trop, faut pas me prendre pour une conne, murmurai-je tandis que ma jambe tremble de colère.

Lorenzo a vraiment été dire à mon frère comment m'eduquer ? Ils se foutent de ma gueule ? Je leurs en donnerai des baffes...

On arrive bientôt sur le parking du lycée et je sors de la voiture le plus vite possible. Il ne pleut pas mais il fait froid. Je me félicite intérieurement d'avoir pris une écharpe et un manteau.

- YANISS ! hurle la voix de mon frère, YANISS TU NE PARS PAS COMME ÇA, REVIENS ICI !

Je ne me retourne pas et continue d'avancer d'un pas rageur.

Je rentre dans le lycée et aperçoit tout de suite mes amies, vers le centre de la cour, assise sur des bancs. Enfin, à l'exception d'Anaïs qui, elle, est assise sur les genoux de Mathias. Mon amie semble en plaine discussion avec Lilia et le garçon la regarde d'un air béat. Beurk, c'est trop niais l'amour...

Je me dirige vers eux. Tilio à l'air en plein débat avec Vanessa et Alonso et Alvarez discutent calmement. J'ai pas le moins du monde envie de me coltiner mon pire ennemi mais je n'ai pas le choix. Lilia m'a raconté que notre groupe passait désormais tout son temps avec celui de la personne que je déteste le plus au monde.

Mais Alvarez a bien beau être le parfait cliché du badboy populaire et arrogant qui prend tout le monde de haut, je crois qu'il n'est jamais sorti avec une fille. Bizarre hein ?

Je pense qu'il a plus de respect pour les filles qu'il ne le prétend. Même si je le hais de tout mon être, je ne peux pas ne pas souligner cette qualité : il n'est pas un coureur de jupons.

Mais l'un n'empêchant pas l'autre, c'est un connard de première et un crétin fini qui me prend pour une gamine.

J'arrive vers le petit groupe et mes amies se lèvent une à une pour me serrer dans leur bras.

- Comment tu te sens ma belle ? me demande Lilia avec un petit sourire réconfortant. Pas trop fatiguée ?

Je souris et m'assoie sur un banc.

- Je vais bien, Lil's, répondis-je.

Mon frère arrive alors et me foudroie discrètement du regard avant de faire un check à tout le monde. Je sens que cette journée va être longue... J'en ai déjà marre...

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