chapitre 64

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( PDV Yaniss ) TW ⚠️  Sujet sensible, âmes sensibles s'abstenir

J'inspire un grand coup tandis que tous mes souvenirs affluent dans mon esprit. Je ne vais jamais y'arriver. Tu dois lui dire. Tu lui dois bien ça...

- Hum... Alors déjà, je suis sortie du lycée, commençai-je. Je respirais et prenais l'air quand j'ai entendu une branche craquer. Comme une idiote, je me suis avancée. Et...

Je m'arrête quelques secondes et attrape ma bouteille d'eau posée sur ma table de nuit pour en boire une gorgée. Comparé à ce que l'on peut penser, avoir vécu ce traumatisme et bien plus dur à avouer qu'il n'y paraît.

- Au final c'est un chat, continuai-je, sauf que... Quand je me suis retournée, il... Il était là...

Ma voix devient plus aiguë et plusieurs larmes coulent de nouveau sur mes joues tandis que je porte la main à mon cou pour serrer entre mes doigts le saphir.

- J'ai tenté de m'enfuir mais... Mais il m'a jeté à terre, et il m'a... Il m'a drogué...

Mon souffle s'accélère. Enzo m'attrape par les épaules et me tire contre lui.

- Prend ton temps, Princessa... murmure-t-il en caressant mon dos. Tu es en sécurité ici, tout va bien...

Je reprends une grande inspiration et continue :

- Je me suis réveillée dans un hangar, je crois...

Flashback :

Aouch, ma tête... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

J'ouvre les yeux mais ne distingue rien dans l'obscurité. Mon cœur bat de plus en plus vite tandis que le souvenir d'Anthony au dessus de moi, me droguant, reviens dans mon esprit.

Une nausée me vient mais je me retiens. J'essaie de bouger mais la peur envahi brutalement chaque particule de mon corps, jusqu'au dernier de mes cheveux. Je suis attachée. Ligotée sur le sol crasseux. Chacun de mes mouvements raisonnent dans ce qui me semble être une sorte de hangar désaffecté.

- À L'AIDE ! hurlai-je dans une tentative désespérée. AIDEZ-MOI, JE VOUS EN PRIS, je vous en prie...

Ma voix se brise et j'éclate en sanglots. Non, nous ne sommes pas dans un film, je ne suis pas une de ces filles badasses qui gardent leur calme dans n'importe quelle situation et n'hésite pas à cracher à la gueule de leur kidnapper.

Non, moi, je ne suis qu'une pauvre petite fille de banlieue chic qui à 16 ans et dont son seul but dans la vie est d'essayer de rendre les gens fiers de moi à cause de l'amour que mes parents n'ont pas su m'apporter. Je n'ai rien d'une héroïne.

- À L'AIIIIIDE ! hurlai-je une seconde fois d'une voix brisée. S'IL VOUS PLAÎT ! À L'AIIIIIDE !

Une porte s'ouvre bruyamment, me faisant taire aussitôt. J'ai encore un peu envie de dormir à cause des drogues mais à ce moment là, la peur l'emporte sur la fatigue artificielle.

Des pas raisonnent dans tout le hangar et la porte métallique se ferme tout aussi bruyamment. Mon ventre se tord douloureusement, témoignant de mon angoisse.

- Yaniss Johanssen, quel plaisir...

La voix me glace le sang. Anthony... À cet instant là, je ferme les yeux. Je sais que je vais mourir. Cet homme est un psychopathe. Je... J'ai peur, je suis terrifiée...

J'entends les pas se rapprocher de plus en plus, augmentant ma crainte et la vitesse de ma respiration par la même occasion.

- Tu vois, Yaniss, si tu avais couché avec moi dès le début, on en serait pas là aujourd'hui...

J'ouvre brusquement les yeux pour rencontrer les iris vertes de mon agresseur.

Je me mets à trembler comme une folle lorsqu'il sort un couteau Opinel de sa poche. Mon dieu, il va me tuer...

D'un coup sec, il défait les liens qui tenait mes chevilles liées mais laisse en revanche ceux de mes mains étroitement noués.

L'instinct de survie, sans doute, je m'écarte de lui le plus vite possible et me mets debout. On m'a retiré mes talons mais ma robe bleue est toujours sur moi, bien que les manches soient arrachés. Mes cheveux sont entièrement détachées et mes jambes tremblent.

- Allons, Yaniss, dit Anthony d'une voix perverse, je te promets que tu vas aimer, approche toi...

Mes yeux s'ouvre en grands et mon cœur lâche une seconde. Mon dieu, tout sauf ça, je vous en supplie... Je tente de le contourner mais il s'approche de moi, de plus en plus. Je recule de plus en plus, mais soudain, d'un geste brusque, il m'attrape par les cheveux et me tire violemment au sol.

Un gémissement de douleur s'échappe de mes lèvres et il se met à califourchon sur moi, au dessus de mon corps tremblant.

Le couteau en main, il entreprend de déchirer ma robe en commençant par le haut.

- NAN ! hurlai-je en pleurant. PAS ÇA, ANTHONY, JE T'EN SUPPLIE, TOUT MAIS PAS ÇA ! ARRÊTE ! ARRÊÊÊÊTE !

- HO LA FERME !

D'un geste brusque, il déchire entièrement ma robe et entaille la peau fine de mon ventre. Un cri de douleur s'échappe de ma gorge. Un sourire pervers prends de nouveau place sur ses lèvres.

- J'aime quand tu cries, murmure-t-il.

Il attrape mes deux poignées et les places au dessus de ma tête, les tenants d'une main, tandis qu'il m'entaille de partout. Je hurle de douleur, j'ai mal, j'ai tellement mal...

Malheureusement, je sais que le pire est à venir...

De son couteau, il déchire mes sous vêtements. Je hurle de plus belle.

- ARRÊTE, JE T'INTERDIS DE FAIRE ÇA ! T'AS PAS LE DROIT ! T'AS PAS LE DROIIIIIIT !

Il enlève son propre pantalon et je ferme les yeux. Il me tue. Il est en train de me tuer. J'arrête de me débattre. Je n'en ai plus la force. Je me sens perdre connaissance sous la douleur. J'ai arrêté. J'ai arrêté de me battre. J'ai honte. Il me tue. Puis m'assène le coup final. Je suis morte...

Je me lève brusquement du lit et cours vers la salle de bain. Je me penche au dessus des toilettes et vomis. Je vomis tout ce que je viens de révéler au prix de nombreux efforts.

Enzo retiens mes cheveux derrière moi et caresses mon dos. Il pleure silencieusement. Tandis que moi, je pleure à chaudes larmes, comme jamais je n'ai pleuré auparavant.

Il me faut bien trente longues minutes pour me calmer. Je tremble de tout mon être et fais crise d'angoisse sur crise d'angoisse.

- Il va payer, dit Enzo d'une voix empreinte de rage et d'amertume.

Lui aussi tremble, mais de colère, tout comme les larmes qui dévalent ses joues tandis qu'il me calme.

- Je vais te faire oublier, Yaniss, murmure-t-il. Je vais te faire oublier ses mains sur ton corps. Il ne te touchera plus jamais...

Je me recroqueville sur le sol, tremblant de tout mon être. Ce schéma s'est reproduit quatre fois. Anthony m'a violé et torturé quatre putain de fois avant que je ne parvienne à m'échapper et que la police débarque à peine une heure après. Je n'ai presque aucun souvenir de ce qu'il s'est réellement passé après mon premier viol. Je crois que mon cerveau l'a effacé pour me protéger.

Je me lève du sol et vomis une seconde fois. Enzo me caresse dans dos.

- Je vais le tuer Yaniss. Je vais le tuer.

Et je sens dans sa voix que ce n'est pas qu'une menace... C'est une promesse.

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