chapitre 58

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( PDV Yaniss )

Je me réveille petit à petit. J'ai un mal de tête atroce et j'ai froid. Tout mes souvenirs me reviennent aussitôt. Le bal, la danse et... Anthony ! Je me redresse brutalement et remarque que je suis attachée.

Je tente de me débattre. J'ai peur, je suis morte de peur. Une larme roule sur ma joue. Je vais sûrement mourir, ici, dans ce qui me semble être une vieille grange désaffectée.

Le bruit d'une porte qui s'ouvre puis se ferme raisonne à mes oreilles. Puis des bruits de pas. Ils se rapprochent. De plus en plus. Qui est là ? J'ai ma petite idée. Faites que je me trompe, pitié...

- Salut. Poupée...

- YANISS, RÉVEILLE-TOI !

Je me réveille en sursaut, les joues humides, tremblante... Dans mon lit ? Enzo me tiens par les épaules, avec un air profondément effrayé.

- Ça va ? me demande-t-il. Tu hurlais et tu pleurais, tu m'as fais peur !

J'inspire un grand coup, les yeux fermés, et appuie mon dos contre la tête de lit. Super. Je vois ce connard en rêve maintenant. Ou plutôt en cauchemar. Tu sais que tu peux régler ça, ne plus penser à rien...

Je secoue vivement la tête et me tourne vers Enzo. La dernière chose dont je me rappelle d'hier, c'est d'avoir pleuré dans ses bras comme une faible.

- Il est quelle heure ? demandai-je faiblement.

Il me scrute du regard, observant chaque particule de mon visage.

- Il est 17h19, dit-il. Tu as dormi quatre heures. Tu as fait un cauchemar ?

Je hoche positivement la tête.

- Yaniss... murmure-t-il. Parle-moi, je t'en supplie, dis-moi ce qu'il t'a fait...

Je secoue la tête de droite à gauche.

- Je... Je ne peux pas, Enzo...

Il replace une mèche de cheveux derrière mon oreille et je peux à cet instant remarquer la douleur qui abrite son regard. Je lui fais sûrement de la peine. Mais j'ai tellement honte... Et j'ai peur aussi. Peur qu'il m'abandonne si je lui dis la vérité.

- Princessa... Tu peux tout me dire tu sais ? Je ne supporte pas de savoir... De savoir que tu as mal et que je ne sais même pas ce qu'il s'est passé pour te faire souffrir ainsi...

Une larme roule sur ma joue. Je me sens faible. Je ne sais que pleurer. Je ne sais rien faire d'autre. Je suis pitoyable... Tue toi, qu'on en finisse avec toute cette souffrance !

Je porte les mains à ma tête et pleure de plus belle.

- Yaniss, je t'en prie... Tu seras soulagée d'un poids, si tu me le dis, tu sais...

Je secoue une nouvelle fois la tête. J'ai trop honte, j'ai trop honte, j'ai trop honte...

- Je peux pas en parler, je n'en suis pas capable... chuchotai-je en évitant son regard.

Il reste silencieux. Il prend ma main dans la sienne et traces des cercles avec son pouce au dos de celle-ci.

- Si tu ne m'en parle pas à moi ou à ton frère, il faudra que tu en parles à un psy, Princessa, déclare-t-il en cherchant à capter mon regard.

Je souffle. Peut-être. Peut-être que ça sera plus facile pour moi d'en parler à un total inconnu. Car je me ficherai de ce qu'il pensera de moi. Et il ne dira rien à personne, étant donné qu'il est tenu au secret médical.

- Je... Je peux toujours essayer... bafouillai-je tout bas.

Il hoche la tête.

- D'accord... Je vais essayer de te prendre rendez-vous...

J'acquiesce d'un signe de tête.

- Tu as mangé aujourd'hui ? me demande Enzo, soudainement méfiant.

Ha ouais, j'avais carrément oublié de manger aujourd'hui. Mais bon hier, il m'ont forcé à manger un peu. D'après eux, mon estomac à tenu simplement avec de l'eau pendant une semaine et mon estomac à besoin de reprendre des forces petit à petit.

Je dois manger à ma faim mais je dois impérativement manger quand même. Trouver la logique...

- Nan, j'ai oublié, repondis-je.

Je me lève et suis Enzo dans la cuisine. Mon frère dort sur le canapé. Le pauvre, il n'a pas dû dormir beaucoup quand j'ai disparu... J'attrape un plaid plié sur l'accoudoir du canapé et le déplie avant de l'étaler délicatement sur Hugo. Il ne fait pas froid dans la maison, mais on est quand même en hiver.

Hugo grogne un peu dans son sommeil et se retourne dos à moi. Un petit rire s'échappe de mes lèvres. En relevant la tête, je vois Enzo qui me regarde avec un immense sourire.

- Ça fais du bien de t'entendre rire, dit-il en me regardant avec cette lueur dans ses iris qui ravive un peu mon cœur éteint.

Je m'approche de lui et remarque qu'il épluche des pommes. Ok. Normal. Arrivée à sa hauteur, il dépose un petit baiser sur ma tempe.

- J'appellerai un psy tout à l'heure, Princessa. En attendant, il faut que tu manges.

J'acquiesce. Je l'avoue, j'ai super faim. Mon estomac cri famine, littéralement. J'attrape une pomme sous le regard amusé de mon copain.

- Je t'aime ma femme, dit-il d'un air à la fois fier et triste.

Ma femme... Je souris contre mon gré. Un vrai sourire. Je crois que ce garçon m'ensorcelle. Et ça fait du bien...

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